QUAND LES FEMMES SE RECREENT DES SOURCILS POUR LA TABASKI
BELLE DE LA TETE AUX PIEDS

Pour les femmes, la Tabaski rime avec beauté de la tête au pied. En plus du boubou chic et riche, il faut une belle coiffure de beaux accessoires et des sourcils bien dessinés.
Au moment où trouver un mouton est une équation aux pères de familles, les femmes sont pour leur part aux dernières retouches. A cinq jours de la fête de Tabaski, les femmes font le plein. Leurs folies dépensières ne se limitent plus aux cheveux naturels, Getzner, guipure, bazin riche et autres accessoires hyper chers, il faut aussi des rajouts esthétiques. C'est-à-dire les pose ongles, les cils, les sourcils et les tatouages. Les tatouages justement sont leur nouvelle mode pour avoir une beauté nette et féerique le soir de la fête du mouton.
Actuellement, on dirait que tout Dakar converge vers un seul marché : celui des Hlm. Le nombre surabondant de personnes rend la circulation difficile dans les ruelles du marché. Il faut jouer des coudes pour se frayer un chemin. Au milieu du marché un espace est même réservé aux tatoueurs. Il y a pour tous les goûts et toutes les bourses. Et les femmes viennent de tous les recoins de la capitale pour se redessiner les sourcils. Dès l’entrée du marché, des jeunes abordent les clientes. Mais pas besoin se s’ en arracher, il y en a à gogo. Chez Iso est un des salons de beauté les plus réputés du marché des Hlm. Les femmes sont nombreuses à se faire tatouer pendant que d’autres patientent sur un canapé.
Malgré son volume important de travail Alioune Diop, un des responsables du salon, se prête avec amabilité à nos questions. «Les clientes viennent, mais ce sont nos fidèles clientes qui viennent pour le moment, c’est pour éviter les bousculades de dernière minute. Donc, celles qui ont l’habitude de nous fréquenter ont commencé à venir se faire tatouer ou épiler les sourcils», explique-t-il.
Mais, poursuit le coiffeur: «A trois jours de la Tabaski il y aura un grand rush. L’épilation et le tatouage sont à 1 000 francs Cfa. Si c’est l’épilation, on le fait à 500 francs Cfa seulement. Pour le tatouage, ça dure longtemps, mais ça dépend du lait de corps que la cliente utilise sur le visage. Par exemple, quand elle met un produit contenant de l’hydroquinone, ça s’enlève au bout de quatre jours. Mais quand c’est une crème sans hydroquinone, ça peut durer jusqu’à une semaine», fait-il remarquer.
Sur le choix des clientes, Diop ajoute : «Il y a la couleur noir qui dure plus et la couleur marron. La plupart de mes clientes préfèrent le marron. Parce que, selon elles, c’est plus naturel. Le noir est trop dur».
Ces astuces, il les garde jalousement. «On ne dévoile pas le produit, c’est un secret qu’on ne peut pas révéler. Parce qu’il y a maintenant beaucoup de gens qui font ce métier, mais à notre niveau on utilise de bons produits. Il y a des astuces qu’on ne révèle jamais au risque de se voir copier. Il y a des femmes qui viennent juste se faire épiler, parce qu’elles savent appliquer le crayon sur les sourcils. Pour celles qui veulent faire du make-up, elles s’épilent seulement. On a fait des tatouages discrets», dit-il.
En tout cas, ceux qui s’donnent à ce métier en cette période de Tabaski ne se plaignent pas. Une bonne marche des affaires que Badara confirme. «J’ai trois fois plus de clientes et je me frotte bien les mains actuellement», renchérit-il.
Cette tendance en vogue est selon ces femmes trouvées sur place plus commode. «Quand on se tatoue les sourcils, on ne perd pas de temps en se maquillant. Moi, je le fais parce que je ne suis pas très douée en maquillage», a confié Aïda. Et sa copine Marème enchaîne : «Ça donne un air plus parfait au maquillage, j’aime ça et une femme ne doit rien négliger pour sa beauté».