SIDIKI DIABATÉ ACCUSÉ DE VIOLENCES SUR UNE ANCIENNE COMPAGNE
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent les cuisses, les hanches et le dos tuméfiés d’une jeune femme identifiée comme Mariam Sow, qui a vécu avec l’artiste
Avis de tempête sur la scène musicale malienne. Sidiki Diabaté, chanteur en vogue, fils du très grand joueur de kora Toumani Diabaté et petit-fils du légendaire musicien Sidiki Diabaté (1922-1996), surnommé le « roi de la kora », est accusé par une ancienne compagne de violences et de séquestration.
L’affaire a pris de l’ampleur avec la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’images montrant les cuisses, les hanches et le dos tuméfiés d’une jeune femme identifiée comme Mariam Sow. Cette influenceuse guinéo-malienne de 23 ans, également connue sous le pseudonyme de Mamasita, a vécu une histoire avec l’artiste et a confirmé que c’était bien elle qui apparaissait sur les photos.
Ces dernières, a-t-elle précisé, « datent d’il y a un an ». Mais « j’ai subi pire que ça, je me demandais s’il savait ce qu’il faisait », a confié Mariam Sow à la télévision guinéenne, évoquant les coups de « rallonge » que le chanteur lui a assénée et sa séquestration dans une maison pendant deux mois.
L’influenceuse aurait profité d’un moment d’inattention du « gars » qui la surveillait pour s’enfuir. Elle a depuis saisi la justice. Les faits s’étant déroulés au Mali, une plainte a été déposée vendredi 18 septembre devant le tribunal d’instance de la commune 3 de Bamako.
« C’est une survivante »
L’affaire fait écho aux accusations portées récemment contre le rappeur français Moha La Squale. Contacté par Le Monde Afrique alors qu’il se trouvait en compagnie de son avocat, Sidiki Diabaté s’est dit « serein », décrivant l’affaire comme « plus compliquée qu’il n’y paraît ». C’était avant sa convocation par la brigade d’investigation judiciaire malienne lundi 21 septembre. L’artiste aux millions de téléchargements a, depuis, été placé en garde à vue.
De son côté, Mariam Sow « ne cesse de recevoir des menaces (…), mais elle se porte bien. C’est une survivante, elle suit des examens médicaux », a fait savoir son avocate, Me Nadia Myriam Biouele. La jeune femme est prise en charge avec le concours du One Stop Center, un lieu d’accueil pour les victimes de « violences basées sur le genre », qui a traité 375 cas similaires entre 2017 et décembre 2019.
Un chiffre « faible, très faible », selon Sadya Touré, militante féministe malienne et présidente de l’association Mali Musso, qui facilite l’insertion professionnelle des femmes. La décision de déposer plainte contre Sidiki Diabaté, estime-t-elle, « montre aux femmes qui sont dans le silence qu’elles peuvent être soutenues et qu’elles peuvent parler malgré les intimidations ».