SIDIKI DIABATÉ, LE PRINCE DE LA KORA DÉCHU
Accusé de «violences physiques» sur son ex-petite amie, le célèbre artiste de l’Afropop fait la Une de la presse people au Mali et à l’international. L’affaire qui a pris racine sur les réseaux sociaux est désormais entre les mains de la justice malienne

Accusé de «violences physiques» sur son ex-petite amie, le célèbre artiste malien de l’Afropop Sidiki Diabaté fait la Une de la presse people au Mali et à l’international. L’affaire qui a pris racine sur les réseaux sociaux est désormais entre les mains de la justice malienne et impacte déjà la carrière du «Prince de la Kora».
Au Mali, le célèbre musicien Sidiki Diabaté, petit-fils du «roi de la Kora» (instrument à corde), a été placé sous mandat de dépôt le 24 septembre. Un rebondissement dans l’affaire qui l’oppose à une ancienne petite amie, Mariam Sow, une influenceuse de 23 ans. Les charges retenues contre la star africaine font cas de «coups et blessures volontaires, séquestration, attentat à la pudeur et la violence corporelle». Ébruité par les réseaux sociaux à travers des images montrant le corps tuméfié de la victime présumée, les publications sont en quelques jours devenus virales.
À 28 ans, Sidiki Diabaté, spécialisé dans le genre musical Afropop, est depuis 2010 l’un des artistes les plus populaires de sa génération en Afrique de l’Ouest. Dans cette partie du continent, il appartient à la 72e génération des musiciens et conteurs gardiens de cette tradition qui se transmet de père en fils.
Mais cette affaire commence à avoir des répercussions sur sa notoriété. «L’enfant béni», comme il l’a lui-même chanté, est désormais «boycotté sur la Toile» par des fans. L’internationalisation de cette affaire contribue davantage à «isoler» l’artiste désormais entre les mains de la justice.
Lorsque les images choquantes des parties corporelles de la supposée victime de «violences» perpétrées par l’artiste arrivent sur le Net, des hashtags naissent, comme #ShameonSidiki, #JeSuisMamasita ou #BoycottSidikiDiabaté, sans oublier des groupes créés en soutien à la jeune femme.
Des organisations de défense des violences basées sur le genre et des associations caritatives à l’instar de Solidaris 223 et One Stop Center se sont saisies de la situation de la jeune femme. La victime présumée a bénéficié de conseils, d’une orientation procédurale, d’un suivi psychologique et sanitaire desdites structures.
«Nous avons accompagné la victime à son audition pour le dépôt de la plainte. Nous l’avons orienté au One Stop Center, un centre spécialisé pour les cas de violences basées sur le genre pour la prise en charge psychologique», précise Balla Mariko de Solidaris 223 à Sputnik.
Selon Diawara Bintou Coulibaly, présidente national de l’Association pour le progrès de la défense des droits des femmes (APDF), la réglementation sur les violences physiques existe au Mali, mais le retard réside dans «l’application» de cette dernière. L’association accompagne et oriente les victimes dans les procédures administratives. Pour l’activiste Coumba Bah, des avancées considérables sont faites depuis quelques années «sur les violences basées sur le genre» car la débat est désormais posé sur la place publique.