CAN 2023 : L’EQUIPE DU SENEGAL MEILLEURE QU’EN 2022 ?
Logé dans le groupe C en compagnie du Cameroun, de la Guinée et de la Gambie, le Sénégal a réussi un sans-faute inédit. Avec des statistiques impressionnantes (3 victoires, 8 buts), les champions en titre ont lancé un signal fort à leurs concurrent...
Logé dans le groupe C en compagnie du Cameroun, de la Guinée et de la Gambie, le Sénégal a réussi un sans-faute inédit. Avec des statistiques impressionnantes (3 victoires, 8 buts inscrits), les champions en titre ont lancé un signal fort à leurs concurrents qui ambitionnent de les déchoir de leur couronne.
Avec trois victoires en trois sorties, le Sénégal a fait le plein de points lors des phases de groupe. Les «Lions» terminent à la première place du groupe C qui leur garantit de rester à Yamoussoukro ; ville qui les a vus dominer tous leurs adversaires. Les champions d’Afrique ont bien démarré la compétition en battant nettement la Gambie (3-0), lançant ainsi idéalement la défense de leur titre. Face au Cameroun pour le duel des «Lions», les joueurs d’Aliou Cissé n’ont pas tremblé et se sont imposés sur le score sans appel de 3 à 1. Mardi, face à la Guinée, ils n’avaient besoin que d’un point pour terminer à la tête du groupe. Mais le «Syli» National n’a pas réussi à stopper la machine sénégalaise qui fait mieux qu’en 2022.
Les «Lions», en plus de réaliser un premier sans-faute historique en 17 participations en phase finale de Can, se sont montrés très efficaces offensivement. Ils ont inscrit 8 buts en 3 matches seulement, soit un ratio de 2,6 buts par rencontre. Des buts qui portent la signature de sept joueurs différents. Aucune équipe n’a fait mieux. Même la Guinée Équatoriale qui a inscrit un but de plus (9). En 2022, l’année du sacre au Cameroun, l’équipe avait mis 9 buts en 7 matches et deux ans plus tôt, la moisson était de 8 buts en également 7 rencontres. Cette belle performance laisse augurer de belles promesses pour la suite. Mais Aliou Cissé, tout comme ses joueurs, jouent la carte de la prudence. Car son équipe reste celle à battre ; donc tous les matches seront comme des finales. «Nous étions dans un groupe de la mort avec de fortes oppositions et nous avons gagné les trois matches ; ce qui est satisfaisant. Lorsque nous avons perdu la finale en 2019 contre l’Algérie, nous avons beaucoup appris de cette défaite. C’est ce qui nous a permis de remporter le titre deux ans plus tard, au Cameroun. Jusqu’à présent, nous avons marqué 8 buts en 3 matches. Nous allons nous reposer un peu, et nous avons 5 jours avant de jouer les huitièmes de finale», a expliqué Cissé.
15e victoire de Cissé en Can…
Invaincu en phase finale de Can depuis la finale perdue le 19 juillet 2019, au Stade international du Caire, contre l’Algérie (0-1), le Sénégal n’a plus goûté à la défaite. L’année du sacre, en 2022, au Cameroun, les «Lions», sans être très fringants durant le premier tour, avaient conclu leurs sept matches sans le moindre revers. Ils avaient concédé deux nuls et remporté cinq succès. Et depuis le coup d’envoi de la Can «Côte d’Ivoire 2023», le champion en titre est resté sur cette dynamique victorieuse lors de ses trois premières sorties contre la Gambie, le Cameroun et la Guinée. De son premier match à la tête de l’équipe en phase finale de Can, le 17 janvier 2017, contre la Tunisie (victoire 2-0) à celui joué mardi dernier, contre la Guinée (victoire 2-0), Aliou Cissé a remporté 15 victoires en 21 rencontres, contre 3 nuls et autant de défaites. Ces statistiques, fussent-elles élogieuses, ne l’empêchent pas de garder la tête sur les épaules et de faire preuve d’humilité. Il préfère faire le bilan à la fin de la compétition. «Quand vous êtes entraîneur, vous avez envie de donner le meilleur de vous-même quand vous rentrez sur le terrain. Après, ces statistiques sont très élogieuses pour nous, mais en réalité, on n’y pense pas beaucoup. On fera le bilan à la fin de cette compétition. On est encore en pleine compétition, il est un peu trop tôt de faire des conclusions», a laissé entendre Aliou Cissé qui a la tête tournée vers les huitièmes de finale. «En arrivant en Côte d’Ivoire, on s’était promis de jouer 7 matches. Actuellement, on en a joué trois, il nous en reste quatre. Donc, rien n’est encore joué. Chaque match à ses réalités et ses caractéristiques. Cette Can, comme vous le voyez, est une compétition assez difficile, très compliquée où il faut être focus, continuer à être humble et travailler. Parce que tout peut arriver», a prévenu le sélectionneur sénégalais.
… 20 joueurs utilisés en 3 matches
Dans sa mission de mettre en place une équipe solide, à même de défendre le titre acquis en 2022, Aliou Cissé a fait appel à 27 joueurs. L’effectif a été réduit à 26 avec le départ d’Abdallah Sima qui a finalement déclaré forfait suite à une blessure aux adducteurs. En 3 rencontres, El Tactico a réussi à transformer l’équipe en véritable machine à gagner. En trois matches, Cissé a bien fait tourner son effectif. Il a essayé 20 joueurs, 8 d’entre eux ont eu le privilège d’être titularisés sur l’ensemble de ces matches : Edouard Mendy, Kalidou Koulibaly, Ismaïl Jakobs, Krépin Diatta, Pape Guèye, Sadio Mané, Ismaïla Sarr et Habib Diallo. Lamine Camara et Moussa Niakhaté, sortis sur blessure, ont été ménagés, tandis qu’Abdou Diallo n’a pas été aligné contre la Guinée pour cumul de cartons jaunes. Blessé depuis le début de la compétition, Fodé Ballo Touré a fait sa première apparition contre la Guinée. Tout comme Cheikhou Kouyaté. En revanche, 6 joueurs n’ont pas encore été utilisés. Il s’agit, outre Mory Diaw et Alfred Gomis, de Youssouf Sabaly, toujours blessé, Formose Mendy, Abdoulaye Niakhaté Ndiaye et Bamba Dieng. Ce dernier avait un problème à la cheville, mais est redevenu opérationnel, selon Aliou Cissé. «On s’est améliorés depuis deux ans dans tous les domaines. On a marqué huit buts, c’est un bon ratio. On a un groupe qui permet de mettre en avant tout le monde. Que ce soit des milieux, des attaquants ou des défenseurs. On met le collectif en avant et tout va bien», a précisé Aliou Cissé.
Développement du football sénégalais
Avec 3 victoires en 3 matches, entame ne pouvait être plus idéale pour les «Lions». Et Aliou Cissé, satisfait du rendement sur les trois matches, ne pouvait rêver mieux. Pour le technicien, la persévérance et l’abnégation ont beaucoup payé. «Avec le temps, on apprend. La défaite contre l’Algérie en finale de la Can, en 2019, nous a beaucoup servi. On a beaucoup appris de cette défaite-là. Ce qui nous a propulsés, deux ans plus tard, en finale, au Cameroun et de remporter le titre. Aujourd’hui, on est dans cette continuité-là, parce que si on regarde le groupe actuel, il y a des joueurs de 2019 qui sont encore là», a indiqué Aliou Cissé. Le technicien demeure convaincu que le rôle d’une équipe, c’est de tracer son histoire dans la douleur, le bonheur, les moments difficiles et les moments de gloire. «Avec ce groupe, on est ensemble depuis pratiquement 8 ans ou 9 ans. Et durant cette période, ça n’a pas toujours été facile. Perdre, c’est quelque chose qui peut empêcher en un moment donné la progression. Mais on a appris et on s’est projeté sur l’avenir», a fait savoir Aliou Cissé qui a salué la politique mise en place par la Fédération pour le développement du football sénégalais. «Aujourd’hui, le football sénégalais est en train d’avancer. Quand on regarde les petites catégories (U17 et U20) et notre équipe locale qui sont aujourd’hui championnes d’Afrique, ça se reflète aussi sur l’équipe A. Mais ce qui est important aujourd’hui, c’est que les jeunes Sénégalais, partout où ils sont, soient sélectionnables, qu’ils puissent continuer à travailler et que l’on puisse les récupérer en équipe nationale», a-t-il estimé.
AU RYTHME DE LA TANIÈRE
Les comités de supporters, hôtes de l’écosystème du football sénégalais
Les comités de supporters sénégalais composés du «12e Gaïndé», de «Allez Casa» et de «Lébougui» ont convié, hier, tous les acteurs qui tournent autour du football. Ce, pour communier autour d’un repas sur leurs activités dans cette 34e édition de Coupe d’Afrique des Nations (Can) «Côte d’Ivoire 2023» sous la présidence du Ministre des Sports, Lat Diop.
Comme il est de coutume, à la fin du premier tour de chaque compétition internationale, les comités de supporters de l’équipe nationale du Sénégal (12e Gaïndé, Allez Casa et Lébougui) ont convié, hier, tout l’écosystème du football sénégalais (ministère, Fsf, Anps et les partenaires stratégiques et financiers), à un copieux repas dans leur camp de base, autour d’échanges et d’animations. Le but de cette rencontre qui sonne comme des retrouvailles de l’ensemble de la délégation officielle du Sénégal en Côte d’Ivoire, est de réaffirmer leur cohésion et leur entente afin de favoriser une bonne coordination de leurs activités respectives, mais aussi de dégager des pistes de travail dans le but de pousser les «Lions» à la victoire finale dans cette 34e édition de Coupe d’Afrique des Nations (Can). C’était sous la présence effective du Ministre des Sports, Lat Diop.
Dans sa communication, ce dernier a salué l’atmosphère joviale et fraternelle qui existe entre les différents comités de supporters mais surtout, leurs sacrifices consentis pour cette cause nationale. «J’aimerais, tout d’abord, saluer cette très belle initiative du « 12e Gaïndé » qui rentre dans le cadre de la promotion du sport de notre pays. J’aimerais aussi vous rendre un vibrant hommage pour votre esprit de dépassement et votre sens du discernement et du sacrifice parce que vous êtes de dignes ambassadeurs. Et ce que vous faites pour notre pays est reconnu de tous», a rappelé Lat Diop, non sans souligner le soutien de l’État du Sénégal qui, dit-il, n’a fait que son devoir pour les mettre dans de très bonnes conditions. En effet, le ministère des Sports n’a pas lésiné sur les moyens pour accompagner financièrement les comités de supporters sénégalais avec des subventions conséquentes de l’ordre de 20 millions de FCfa pour le «12e Gaïndé», 15 millions pour «Allez Casa» et 8 millions pour «Lébougui». Raison pour laquelle Lat Diop leur a demandé de continuer à faire ce qu’ils font le mieux dans les tribunes, parce qu’il a une confiance inébranlable en cette équipe nationale dans sa quête d’un nouveau sacre. Il a, par ailleurs, appelé à l’union sacrée autour de l’équipe entraînée par Aliou Cissé et sollicité des prières pour qu’au soir du 11 février, le peuple sénégalais puisse célébrer, à nouveau, partout dans le pays, la victoire finale. Prenant la parole au nom des comités de supporters, Seydina Issa Laye Diop, président du «12e Gaïndé», a magnifié ce geste du Ministre tout en promettant que ses camarades et lui feront tout pour traduire en actes les vœux exprimés par le patron des Sports.
D’un de nos envoyés spéciaux Mouhamadou Lamine DIOP
AU RYTHME DE LA CAN
AFRIQUE DU SUD – TUNISIE 0-0
Les «Aigles» de Carthage passent à la trappe
Les huitièmes de finale devaient impérativement passer par une victoire, mais la Tunisie n’a pas réussi à prendre le dessus sur l’Afrique du Sud, hier, au stade Amadou Gon Coulibaly de Korhogo, lors de la 3e et dernière journée du groupe E de la Coupe d’Afrique des Nations. Les «Aigles» de Carthage, bons derniers du groupe E avec seulement deux points au compteur, n’ont pas réussi à bousculer les «Bafana-Bafana», très solides, qui ont repoussé tous les assauts des hommes de Jalel Kadri. L’Afrique du Sud, qui avait également besoin d’une victoire pour se hisser à la tête du groupe, a tenté de trouver le chemin des filets pour se mettre à l’abri d’une éventuelle surprise, mais Percy Tau et compagnie n’ont pas affiché la même réussite que contre la Namibie. Dans cette rencontre qui était assez fermée et pauvre en occasions de buts, les minces espoirs de qualification de la Tunisie s’envolaient au fil des minutes. Aucune des deux équipes ne réussira à se mettre en évidence. À l’arrivée, les deux équipes se séparent sur un match nul et vierge. Un résultat qui ne permet pas aux «Aigles» de Carthage de se qualifier pour les huitièmes de finale, tout le contraire des «Bafana Bafana», qui terminent deuxièmes du groupe E. Une énorme désillusion pour la Tunisie qui sort par la petite porte cette Can.
NAMIBIE – MALI 0-0
Les «Braves Warriors» en huitième de finale
Face au Mali, la Namibie n’avait besoin que d’un point pour se qualifier pour la première fois de son histoire, en huitième de finale de Can. Hier, au stade Laurent Pokou de San Pedro, les «Braves Warriors» se sont battus comme de vrais guerriers et n’ont pas fait de complexe face aux «Aigles» qui avaient, eux aussi, besoin d’une victoire pour terminer à la tête du groupe E. Vainqueurs de la Tunisie (1-0) lors de leur match inaugural avant de prendre l’eau (0-4) contre l’Afrique du Sud, les Namibiens qui, en trois participations (1998, 2008 et 2019) n’avaient jamais atteint le deuxième tour, ont joué crânement leurs chances. Les hommes de Benjamin Collin, qui savaient que l’exploit était possible, n’ont pas flanché. Ils ont anéanti toutes les velléités maliennes et sauvé les meubles à chaque incursion des attaquants adverses. Ils ont tenu bon jusqu’au coup de sifflet final et concèdent un bon nul (0-0) qui leur permet de se hisser pour la première fois de leur histoire en huitième de finale. Ce résultat fait aussi l’affaire du Mali qui termine premier du groupe E devant l’Afrique du Sud.
AU RYTHME DE LA CAN
La Côte d’Ivoire miraculée
Hakim Ziyech. Les Ivoiriens n’oublieront jamais ce nom. C’est l’attaquant marocain qui a ressuscité leur équipe qui n’était plus maîtresse de son destin après la correction que leur a administrée, lundi dernier, la Guinée Équatoriale (4-0). Une cinglante défaite lourde de conséquence puisque les «Éléphants», troisièmes du groupe A avec seulement trois points, ont dû attendre la fin des matches du premier tour, hier mercredi 24 janvier, pour savoir s’ils feraient partie des quatre meilleurs troisièmes et donc, s’ils verraient les huitièmes de finale ou non. L’élimination n’était donc pas une certitude pour les Ivoiriens qui étaient engagés dans des calculs très complexes. Leur survie dépendait des résultats des dernières rencontres du groupe F. Et grâce à son unique but contre la Zambie, Ziyech a délivré le peuple ivoirien, puisque le Maroc était déjà qualifié avant la rencontre. Les «Éléphants», qui avaient été presque touchés, sont passés par un trou de souris pour revenir dans la course. Ils devront désormais se battre sur le terrain pour espérer aller loin. Car il n’y aura pas un deuxième miracle, surtout dans les matches couperet.