SOULEYMANE TELIKO REMPILE
Le juge a été réélu Président de l’Union des magistrats Sénégalais (Ums) pour un second mandat de deux ans
Le juge Souleymane Téliko a été réélu Président de l’Union des magistrats Sénégalais (Ums) pour un second mandat de 2 ans. Les magistrats lui ont renouvelé leur confiance samedi dernier lors de leur assemblée générale ordinaire, tenue à Mbour. Teliko a obtenu 189 voix devant son adversaire, Mamadou Ndoye, juge à la Cour d’appel de Dakar, qui a eu 66 voix.
L’essentiel des membres du bureau exécutif sont restés à part le vice-président, Mamadou Seck Diouf et le secrétaire adjoint Mamadou Bachirou. Ils sont remplacés respectivement par Hélène Sarr Camara et Mame Bousso Guèye. Élu pour la première fois le 19 août 2017 au premier tour pour un mandat de deux ans renouvelables, Souleymane Téliko est crédité d’un bon bilan. Il a organisé 16 activités scientifiques et une cérémonie de participation à des travaux de réflexion et d’élaboration de projets de textes. Téliko a contribué à la création d’une Police d’assurance maladie qui soulage les magistrats et leurs familles, ainsi qu’un mailing groupe dynamique. Aussi, il a permis la mise à disposition d’un matériel informatique d’une valeur de 40 millions de FCfa à 49 juridictions, dont 5 Cours d’Appel, 37 Tribunaux d’instance et 7 Tribunaux de grande instance. Souleymane Téliko est également considéré comme un magistrat très indépendant. Son dernier bras de fer avec le pouvoir, n’a d’ailleurs pas encore connu son épilogue. Il s’agit de l’affaire des faux médicaments de Touba Bélel.
Pour rappel, c’est le juge Souleymane Teliko, par ailleurs président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), qui avait lors du procès en appel le 22 juillet dernier, écarté la grâce présidentielle accordée le 3 avril 2019 par le chef de l’État, Macky Sall, au ressortissant guinéen Mamadou Woury Diallo. Ce dernier avait été condamné à 5 ans dans le cadre de cette affaire. Téliko ne s’est pas limité à cela. Le juge a lancé un mandat d’arrêt contre la personne graciée par Macky Sall. Une décision qui a d’ailleurs poussé le parquet général à se pouvoir en cassation pour annuler la décision de Souleymane Téliko. Citant Frantz Fanon dans son discours, Souleymane Téliko a dit que : “chaque génération doit découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir ”. Et d’ajouter : «C’est pourquoi nous insistons.
Cela interpelle l’Etat qui doit prendre des mesures pour le garantir. Nous avons des acquis si vous prenez les consultations à domiciles, ils n’existent plus, il y a aussi les cas d’intérim qui ont été régularisés. Le magistrat n’hésite pas à sortir de la quotidienneté judiciaire pour se mettre à l’écoute de la société. Cette sensibilité citoyenne constitue à nos yeux, un legs précieux de nos illustres prédécesseurs qui, en plus d’avoir porté l’Ums sur les fonts baptismaux, ont su, engagement et clairvoyance en bandoulière, rehausser l’image et le prestige de la magistrature sénégalaise bien au-delà des frontières de notre pays.
Je pense à des hommes comme Kéba Mbaye, Assane Bassirou Diouf et à tant d’autres qui ont écrit l’une des plus belles pages de l’histoire judiciaire de ce pays. Certes, les époques ne sont pas les mêmes; les défis non plus. Les magistrats ont deux missions. Celle de lutter pour une justice digne de confiance et indépendante. «Nous devons également œuvrer pour de meilleures conditions de travail», a dit Souleymane Téliko