«MES PROPOS ONT ETE DEPLACES, DENATURES…»
ME EL HADJI AMADOU SALL AU JUGE DE LA CHAMBRE D’ACCUSATION

L’ancien Garde des Sceaux, Me El Hadji Amadou Sall, qui a été entendu, hier, dans le fond du dossier, par le juge de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar, a nié les faits à lui reprochés, à savoir l’offense au chef de l’Etat.
Arrêté et incarcéré depuis plus d’un mois pour «offense au chef de l’Etat», Me El Hadji Amadou Sall a fait face, hier, au juge de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar. Et selon ses nombreux conseils, il a rejeté en bloc les propos qui lui ont été prêtés dans la presse. D’ailleurs, ses avocats demandent que les auteurs de ces articles soient auditionnés, ainsi que leurs patrons.
«Dans cette audition, on lui reproche des propos relayés par la presse. Il est la seule personne poursuivie. Or, ces organes de presse, ont respectivement des directeurs de publication et des gens qui sont les auteurs des propos et des textes. Ils les ont signés. Ces gens-là ne sont pas poursuivis. Or, nous sommes dans le cadre d’une infraction commise par voie de diffusion publique. Donc, les auteurs de ces infractions, selon la loi, ce sont les directeurs de publication et les journalistes qui écrivent ou qui parlent», a déclaré Me Alioune Cissé, membre du collectif des avocats chargés de défendre les intérêts de l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux.
Plus de 200 avocats pour faire libérer Me Sall
Selon lui, «Me Amadou Sall a dit que ses propos ont été déplacés, dénaturés et volontairement rendus tels que le public le ressent». Et d’en déduire : «Donc, la conséquence qu’on doit en tirer, c’est de le laisser rentrer chez lui».
Il faut souligner que Me El Hadji Amadou Sall qui est en détention depuis plus d’un mois peut compter sur le soutien de ses collègues du Sénégal et de l’Afrique. Car plus de 200 avocats se sont constitués pour le soutenir.
Hier déjà, plus d’une soixantaine d’avocats ont répondu présents. «On n’était pas tous là. Sur le niveau africain, ils sont 200 qui avaient prévu d’être là. Ce lundi, beaucoup d’entre eux avaient une audience, mais ce matin déjà, on n’était plus de 60, et nous allons continuer cette mobilisation, parce que c’est un confrère, et nous tenons à le sortir de là. C’est la devise de notre barreau : solidarité, entraide. Et Amadou Sall ne fait pas défaut à cet engagement. C’est pour ça que nous étions tous là pour le soutenir», a dit Me Oumou Sy Loum.
Les avocats défenseurs de Me El Hadji Amadou Sall comptent introduire une demande de liberté provisoire dans les prochaines heures.