«NOUS N’AVONS AUCUNE CRAINTE SUR LE DEVENIR DE NOTRE PARTI…»
ZATOR MBAYE, SECRETAIRE GENERAL DES JEUNES DE L’AFP

Le député Pape Diallo, plus connu sous le sobriquet de Zator Mbaye, ne nourrit aucune appréhension par rapport à l’avenir de son parti, l’Alliance des forces de progrès (Afp), qui vient d’exclure douze frondeurs, dont le désormais ex-numéro deux, El Hadji Malick Gakou. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, hier, le Secrétaire général des jeunes de l’Afp dit sa part de vérité et solde des comptes.
La Commission de discipline de votre parti a procédé à l'exclusion de Malick Gakou et de 11 autres frondeurs. Ne pensez-vous pas qu'il fallait les entendre avant de prendre cette décision radicale ?
Je voudrais préciser que deux camarades ont été convoqués par la Commission de discipline du parti, en l’occurrence El Hadji Malick Gakou et Malick Guèye. Gakou n’a pas déféré à la convocation dudit Comité présidé par Madieyna Diouf. Par contre, Malick Guèye a été entendu. Et tout le monde a vu qu’à la fin de son audition, il a tenu un point de presse devant la permanence pour défier, de nouveau, le parti. C’était la deuxième fois qu’il le faisait. La Commission a constaté l’absence de Malick Gakou et a étudié les propos tenus par Malick Guèye et a dressé un rapport à l’attention du Secrétaire général, Moustapha Niasse. Il faut également préciser que pour ce qui est de Malick Guèye, le Bureau exécutif national du Mouvement national des jeunesses progressistes (Mnjp) a statué sur son cas, le 7 mars 2015, avant de le suspendre de toutes activités, ainsi que d’autres camarades. Auparavant, Malick Guèye avait été suspendu et remplacé à la tête de la commune de Mbour par notre camarade, Moussa Sarr. Ce qui est conforme au règlement intérieur du Mnjp, notamment en son article 36. Pour les autres, ils avaient été déjà suspendus dans leurs structures respectives, notamment dans l’Alliance nationale des cadres progressistes (Ancp). Pour ce qui est de Goumbala, il nourrit une haine viscérale à l’endroit du Secrétaire général qui lui a opposé un niet catégorique, quand il est venu demander la direction du Port de Dakar, sans en avoir le profil. Il ne milite dans aucune structure du parti.
Votre camarade de parti, le député Fallou Fall, a fait une sortie pour dire que ces exclusions sont illégales, au regard des textes qui régissent l'Afp. Vous en dites quoi ?
Mon cher collègue Fallou est en train aussi de broyer une colère due à son remplacement comme Secrétaire de la Commission des finances de l’Assemblée nationale. Il a également souhaité que le président Moustapha Niasse remplaçât les collègues Lucie Cissé et Awa Dia Thiam pour qu’il puisse être président de Commission. La der, c'est qu’il était en train de travailler à la mise en place d’un sous-groupe parlementaire Afp, et le président Moustapha Niasse l’a arrêté net. Voilà la cause de sa furie qu’il a transformée en syndicalisme politique. Il a un faible niveau. Avant de s’attaquer au président Moustapha Niasse, il s’était attaqué au président Moustapha Diakhaté. Le président Moustapha Niasse n’a jamais accepté que des responsabilités soient enlevées à des camarades de «Benno bokk yakaar» au profit de l’Afp. Je défie Fallou Fall de citer un seul article du règlement intérieur du parti pour étayer ses propos.
Les soubresauts que connaît votre parti ne sont-ils pas dus à un déficit de démocratie interne?
Aucun parti au Sénégal ne peut se prévaloir d’être plus démocratique que l’Afp, fut-il un parti qui se compare au jour, et qui nous taxe de nuit, en oubliant sa décadence progressive ou irréversible. Nous n’avons de leçons à recevoir d’aucune formation politique en matière de démocratie. L’Afp a déjà prouvé que c’est un grand parti, très démocratique. Je vais seulement convoquer deux exemples. Quand il s’agissait de choisir des ministres au gouvernement en 2012, le président Moustapha Niasse avait convoqué une réunion pour partager l’information avec les camarades. Il avait systématiquement refusé la carte blanche que ces derniers lui avaient donnée pour choisir qui il voulait, contrairement à certains leaders qui ont désigné dans le secret de leur bureau leurs partisans pour aller au gouvernement. El Hadji Malick Gakou et Mata Sy Diallo ont été désignés à l’issue d’un vote démocratique. Il n’y avait eu que 5 voix contre. Deuxième exemple, c’est la délibération du 10 mars 2014. 130 camarades étaient présents, et près de 60 avaient pris la parole. Et aucun d’entre eux n’avait voté contre. Et c’était devant la presse écrite et audiovisuelle.
Comment l'Afp compte pallier les départs de Malick Gakou et des autres frondeurs ?
Mais, il n’y a que douze qui sont partis. Des milliers commencent à rallier le parti. Nous n’avons aucune crainte sur le devenir de notre parti. C’est comme un train, à chaque gare, certains descendront, et d’autres monteront. Et ceux qui montent sont beaucoup plus nombreux que ceux qui descendent. Dans les prochains jours, les Sénégalais seront étonnés sur le nouvel envol que prendra notre Secrétaire général qui est préoccupé par les questions géostratégiques, économiques, à travers la réalisation du Plan Sénégal émergent (Pse) qui permettra de résoudre les problèmes des Sénégalais. Telle est la mission quotidienne de l’Afp. Comme l’avait dit le Secrétaire général, le 16 juin 1999, nous avons traduit l’espoir avec le Président Macky Sall, qui sera le candidat de l’Afp dans la coalition «Benno bokk yakaar», comme le président Moustapha Niasse l’a été en 2012 avec «Benno Siggil Senegaal» ou en 2007 avec Alternative 2007 ou en 2000 avec Code 2000.