‘’L’OUVERTURE DU SÉNÉGAL À D’AUTRES PARTENAIRES N’INQUIÈTE PAS LA FRANCE’’
JEAN-FELIX PAGANON, AMBASSADEUR DE LA FRANCE A DAKAR

Dans le contexte de mondialisation, la France a adapté sa diplomatie aux réalités actuelles. Le diplomate français a salué l’ouverture des Etats africains à des puissances comme la Chine.
Dans le cadre des vendredis du Groupe Sup De Co, l’ambassadeur de la France au Sénégal, Jean-Felix Paganon, a donné hier une conférence sur la nouvelle diplomatie française en Afrique. Le diplomate a souligné que cette relation a évolué dans un sens positif de partage des valeurs et de respect réciproque.
« Dans un monde qui change, la relation entre la France et l’Afrique par nature change. La mondialisation fait que chacun multiplie ses partenariats », a-t-il avancé.
Selon lui, cette nouvelle donne influence les relations entre la France et le Sénégal, mais dans le bon sens. « Je suis très confiant que les relations entre la France et le Sénégal sortiront renforcées de cette évolution », a déclaré M. Paganon.
Tout en se réjouissant de l’ouverture de notre pays à d’autres partenaires, il a souligné que cette ouverture n’inquiète pas l’ancienne métropole. Selon lui, le Sénégal est dans une situation où, s’il veut augmenter sa croissance, doit s’endetter mais de « façon vigilante ».
S’agissant de la nouvelle diplomatie économique de la France en Afrique, il a expliqué que celle-ci allie deux objectifs : contribuer au développement de l’Afrique et maintenir l’emploi dans l’Hexagone par l’amélioration de sa balance commerciale. « Ce sont des objectifs qui ne sont pas compatibles mais sur lesquels il faut travailler durement », a indiqué le diplomate.
Concernant l’intervention militaire de son pays sur le sol africain, il a affirmé que la France n’a jamais été demandeur et qu’elle est intervenue sous la pression des événements. « A chaque fois qu’il y a eu intervention, c’est parce qu’il n’y avait pas d’alternative africaine pour y faire face. L’engagement militaire français est toujours fait aux côtés des africains et des organisations régionales comme l’Union africaine (Ua).
Il n’y a pas une espèce d’interventionnisme solitaire de la France », a dit l’ambassadeur, ajoutant que Paris ne souhaite pas géré la sécurité africaine. A ses yeux, les relations franco-africaines restent marquer par l’affirmation « d’une communauté de destin, un changement de vision lié à un monde d’ouverture où les questions de sécurité sont fondamentales ».
Interpellé la problématique de l’acquisition de visas, il a souligné qu’un effort est fait pour faciliter l’octroi de ces visas. « Il y a des marges de progression. Le gouvernement s’y emploie et des instructions ont été données », a-t-il fait comprendre. Selon M. Paganon, la France délivre 30.000 visas à des Africains par an.