‘’SUSCITER LE DÉBAT ENTRE L’OPPOSITION ET LE POUVOIR AUTOUR DES QUESTIONS ESSENTIELLES COMME LE PSE’’
SERIGNE MBACKE NDIAYE, LEADER DU CLP

Le Mouvement Convergence libérale et patriotique (Clp) dirigé par l’ancien porte-parole du président Abdoulaye Wade, Serigne Mbacké Ndiaye, organise le 1er mai prochain un diner-débat sur le thème : « Le Plan Sénégal émergent, opportunité ou utopie ? » Dans cet entretien, il revient sur les enjeux de cette rencontre qui va réunir 120 personnalités de l’opposition, de la mouvance présidentielle et de la société civile.
Monsieur le ministre, qu’est-ce qui motive la décision de votre mouvement d’engager des réflexions sur les grands sujets qui touchent la vie de la nation ?
La Convergence libérale et patriotique est mouvement politique, mais aussi un cadre de réflexion qui met l’accent sur la réflexion, parce que nous avons constaté que depuis la disparition du Club Nation et Développement que Senghor avait créé, il n’y a plus de débats politiques au Sénégal.
Ce sont des invectives, l’insulte à la bouche, la violence physique. Nous pensons que ce n’est pas une bonne chose dans une démocratie comme le Sénégal. Il est important que les gens se rencontrent et discutent de choses essentielles.
Nous parlons de la réforme de la Constitution, mais jusqu’au moment où nous parlons, il n’y a pas eu débats de la classe politique, de la société civile. Nous nous sommes dit qu’il y a beaucoup de questions essentielles sur lesquelles nous devons pouvoir engager des débats et arriver à des solutions.
C’est le cas de la réforme foncière, de la réforme de la justice, de la sécurité et de l’école sénégalaise. Depuis les Etats généraux de l’éducation jusqu’au moment où nous parlons, il n’y a pas eu un véritable débat autour de cette question. Nous voulons favoriser le débat autour de ces questions. Vous avez vu que ça transcende les partis politiques.
Nous n’avons pas tenu compte de l’appartenance politique des uns et des autres. Nous voulons mettre tous les acteurs pour discuter et aboutir au moins à quelque chose. Après ces débats, nous allons publier les cahiers Clp. Toutes les communications seront publiées. C’est une contribution que nous devons apporter sur le débat politique au Sénégal.
Pourquoi débattre sur le Pse ?
Le Pse, qu’il soit bon ou mauvais, engage l’avenir de tout le pays. Il engage l’avenir de nos enfants. Le président de la République actuel, dans le meilleur des cas, va avoir deux mandats. Même après son mandat, le Pse doit pouvoir survivre, mais comment ce plan peut survivre si les autres acteurs politiques ne sont pas d’accord avec lui sur la nécessité d’avoir ce plan. Si nous ne sommes pas d’accord avec lui pour faire ce qu’il faut faire, nous pouvons proposer autre chose.
Si nous ne sommes pas d’accord, il faut au moins que nous puissions avoir quelque chose qui puisse survivre après le mandat du président Macky Sall. Il est important d’avoir un outil sur lequel nous devons nous appuyer sur 15 ou 20 ans. Quand l’Apr parle de Pse, nous émettons des réserves.
D’autres pensent que ce n’est pas un bon plan. D’autres estiment que c’est un excellent plan. Il est important d’avoir toutes les parties pour discuter de cette question.
Le gouvernement accepterat-il de débattre avec vous autour de cette question ?
Dès que nous avons saisi le ministre en charge de cette question, il a marqué son accord. Abdou Aziz Tall va nous dire c’est quoi le Pse. Nous pensons qu’il y a des secteurs clés sur lesquels il faut insister. Est-ce que la sociologie a été prise en compte par ce plan ?
Nous avons demandé à notre frère Sanoro qui est enseignant en sociologie d’introduire un thème, la sociologie dans le Pse. Le tourisme qui est un secteur clé rencontre des difficultés. Nous avons demandé au ministre du Tourisme de faire un exposé. La place du l’industrie dans le Pse sera abordée par le ministre Aly Ngouye Ndiaye. Le président Ameth Fall Braya va nous parler du rôle du secteur privé dans le Pse. Il y aura des discussions. Nous avons convié des ministres, des personnalités de la société civile, des acteurs politiques.
Le président Wade nous a donné son accord. Quand je lui ai donné l’information sur la tenue de cette diner-débat avec une documentation, il a salué l’initiative. Il nous a même envoyé une correspondance pour saluer l’initiative et nous encourager dans la direction que nous avons prise. C’est un signal fort qui nous a beaucoup encouragés.
Quand nous avons entendu le président Macky Sall lors de sa sortie à Kaffrine parler du Pse, nous nous sommes dit que nous sommes en phase avec Abdoulaye Wade et Macky Sall. C’est important d’engager la discussion. Chacun donnera son point de vue. Et à terme, on verra ce qu’il faut retenir.
Pensez-vous pouvoir réunir l’opposition et le pouvoir autour d’une table avec notamment la tension entre les deux camps ?
C’est parce qu’il y a des tensions qu’il faut discuter. Nous ferons ce que nous avons à faire. Il faut toujours prendre date avec l’histoire et faire ce qu’on à faire. Si quelqu’un dit je ne viens pas pour telle ou telle autre raison, les Sénégalais apprécieront.
Nous ne pouvons pas présager de la réaction des uns et des autres. Jusqu’au moment où nous parlons toutes parties que nous avons contactées ont donné leur accord et nous ont encouragés. Je ne suis pas un pessimiste. Si les gens estiment que ce que nous faisons n’est pas bon, ils n’ont qu’à rester chez eux. On n’a aucun problème avec les tenants de cette position.
Après les échanges nous allons publier les cahiers de la Clp. 120 personnes sont attendues.