ACCORD CHAHUTÉ
Négociations avec le gouvernement : Les syndicats ne parlent pas le même langage

Le gouvernement du Sénégal et l’Union syndicale pour une éducation de qualité composée de SNEEL/CNTS, SUDES, SYPROS et l’UDEN sont parvenus hier, vendredi 17 avril, à stabiliser et valider le procès-verbal qui retrace l’état d’exécution du protocole d’accords. Une signature qui a conduit les syndicats de l’Useq de prononcer la suspension de leur mot d’ordre de grèves.
Par contre le Grand cadre, fort de 34 syndicats, estimant que le gouvernement est évasif sur les réponses que les ministres ont apportées sur les différents points de revendications, poursuit la deuxième phase du cinquième plan d’actions avec un débrayage le mardi 21 avril à 9 heures qui sera suivi d’une Assemblée générale pour évaluer la rencontre avec le gouvernement. Les mercredi 22 et jeudi et 23 avril seront consacrées à des grèves totales.
L’école sénégalaise est loin pour le moment de connaitre une période d’accalmie. En effet, les réponses apportées jusqu’ici par les autorités étatiques sur les différents points inscrits dans le protocole d’accords « réalistes et réalisables » signé le 17 février 2014 ne satisfont pas les organisations syndicales de l’enseignement. Si l’Union syndicale pour une éducation de qualité composée de SNEEL/CNTS, SUDES, SYPROS et l’UDEN a décidé de suspendre le mot d’ordre de grève avec la signature du procès-verbal avec le gouvernement hier, vendredi 17 avril, il n’en demeure pas moins que le Grand Cadre des 34 syndicats d’enseignants poursuit sa radicalisation. Les camarades de Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du grand cadre et Cie engage dès la semaine prochaine la deuxième phase du cinquième plan d’actions. Les enseignants affiliés à ce Cadre entendent observer un débrayage à 9 heures ce mardi 21 avril, suivi d’une assemblée générale pour évaluer la rencontre avec le gouvernement. Les mercredi 22 et jeudi et 23 avril seront consacrés à des grèves totales.
« Aucune rencontre entre le gouvernement le Grand cadre n’est en perspective. La seule promulgation de la loi sur la validation des années de vacation, de volontariat et de contractualisation ne saurait suffire. Sur les autres points, le gouvernement est resté évasif. Il s’agit de la formation diplômante, les lenteurs administratives dont les actes ne sont pas encore disponibles, la gestion démocratique du personnel, l’habitat social où des questions sont en suspens », a souligné Mamadou Lamine Dianté.
Toujours est-il que le gouvernement se réjouit d’ores et déjà de la suspension du mot de grève d’une catégorie des syndicats de l’enseignement et appelle les autres syndicats à entrer dans cette dynamique pour restaurer le système éducatif et donner la chance aux enfants de terminer leur année scolaire. Pour Viviane Laure Elisabeth Bampassy, « nous avons stabilisé et validé avec l’Useq le procès-verbal qui retrace l’état d’exécution du protocole d’accords et montre à suffisance toutes les avancées faites dans la prise en charge des différents points inscrits à l’ordre du jour ».
Le ministre de la Fonction publique de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du service public a relevé toutefois que le Cusems dans un cycle d’évaluation des échanges des réponses du gouvernement entend consulter sa base avant de prendre une quelconque décision.
« Le procès-verbal nous permet d’acter les échanges. L’élément essentiel du procès-verbal est la revue du protocole d’accords et sa mise en œuvre qui restent une préoccupation majeure des syndicats », a souligné Mme Bampassy.
L’Union démocratique des enseignants du Sénégal a préféré jouer la carte de la prudence en se démarquant de la décision prise par l’Useq et entend poursuivre la lutte pour obtenir gain de cause.