EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI

GUERRE DES ACTIONNAIRES À SENHUILE : L’ancien Dg Benyamin Dummai traduit Tampieri en justice
Le temps est à la tempête à Senhuile Sa. La paix sociale n’est plus d’actualité dans cette entreprise, depuis plus d'un an. Les actionnaires vont vers une bataille judiciaire sans merci. Entre l'ancien directeur général Benyamin Dummai (photo) et Tampieri Financial Group, de vieux comptes, longtemps restés en suspens, ont été dépoussiérés, ce qui marque le début d’une période trouble, à l'issue incertaine. De source sure, EnQuête a appris que la plainte à l'origine de ce bras de fer programmé émane de Benyamin Dummai, qui l'a déposée sur la table du procureur du tribunal régional Hors classe de Dakar. Il veut obtenir réparation de préjudices qu’il estime avoir subis. L'homme d'affaire, ancien directeur général et actionnaire de Senhuile, prétend qu’il a été lésé par ses ex-partenaires, qui sont aujourd’hui à Tampieri Financial Group. Il est d’avis que ces derniers pourraient bénéficier du soutien de réseaux d’hommes d’affaires sénégalais proches du pouvoir. Benyamin Dummai, qui contrôlait 49% du capital de Senhuile Sa, a été limogé en avril 2014 de la direction générale de l’entreprise. Un mois plus tard, il est arrêté pour détournement présumé, nonobstant la validation de son bilan par le commissaire aux comptes de Senhuile. Une décision que M. Dummai n'entend pas encore accepter, si l’on en juge par les lourds griefs formulés dans sa plainte déposée auprès du procureur du tribunal Hors classe. Dummai poursuit en justice Senhuile Sa et Tampieri pour augmentation fictive d'un capital social aux fins de manoeuvres frauduleuses. Il leur reproche aussi d’avoir mis la main, par des artifices, sur les parts sociales d'un associé et ses biens immobiliers. Entre autres reproches, on peut citer la privation d'un actionnaire de son droit de siéger au conseil d'administration de Senhuile, blanchiment d'argent, association de malfaiteurs, émissions fictives d'actions, faux et usage de faux en écritures privées et de commerce, abus de biens et du crédit de Senhuile, escroquerie et tentative d'escroquerie, détournement de biens de l'Etat du Sénégal... Une somme de 14 chefs d'accusation, selon une source proche du dossier. L’ancien directeur général de l’entreprise reproche aussi au conseil d'administration d’avoir décidé d'une augmentation du capital de 10 millions de francs CFA à plus de trois milliards de francs CFA, une décision qui semblait revenir à l'Assemblée générale extraordinaire des actionnaires. Pour défendre ses intérêts, Benyamin Dummai s'est attaché les services du cabinet de l'avocat Ciré Clédor Ly, qui ne sera pas en terrain inconnu dans ce dossier. Me Ly est déjà sur un autre front judiciaire ouvert par le management de Senhuile, qui a licencié 123 travailleurs sans autre forme de procès et demandé aux autres d'accepter un salaire mensuel de 25.000 francs CFA pour rester à leur poste.
La plainte déposée par Banyamin Dummai devrait être diligentée par la Brigade de recherches de la gendarmerie, à Dakar, même si, selon une source proche du dossier, le plaignant n'a pas encore été contacté pour faire une déposition. Une affaire à suivre…
Y’EN A MARRE
La présidence de la République tient à rassurer les Sénégalais suite à l’arrestation de trois membres du mouvement “Y’en a marre” en République démocratique du Congo (Rdc). Dans un communiqué parvenu hier à EnQuête, l’Etat du Sénégal renseigne que Fadel Barro, Malal Talla alias “Fou malade” et Aliou Sané ont été mis dans les meilleures conditions. La présidence a tenu aussi à rappeler que ces trois jeunes Sénégalais, accusés d’avoir appelé à l’insurrection, sont en contact avec des autorités sénégalaises. “Moi-même, je compte échanger avec le président Kabila et nous travaillons ardemment pour leur libération le plus rapidement possible”, a affirmé le président Macky Sall, lors de sa rencontre avec la presse étrangère. Selon le Palais, deux agents du Consulat honoraire du Sénégal à Kinshasa leur ont rendu visite et leur ont apporté à manger. Comme pour calmer les esprits, la présidence de la République d’indiquer dans son communiqué que “les citoyens arrêtés se portent bien et déclarent n'avoir pas été maltraités. Les tractations se poursuivent activement pour leur libération. Sur instruction du Chef de l’Etat, une demande écrite a été adressée dans ce sens par notre Ministère des Affaires étrangères à celui de la République démocratique du Congo”, ajoute la note.
PAGANON
Jean Félix Paganon, ambassadeur de la France au Sénégal, a été hier l’hôte de la capitale du mouridisme. Le diplomate français a été reçu, dans la matinée, à Mbacké Kadior, par le Khalife général des mourides, Cheikh Sidy Mactar Mbacké, qu’il considère comme un homme de religion, un grand mystique et un sage, ensuite, dans l’après-midi, par son porte-parole Cheikh Bassirou Abdou Khadre, à Touba. Son excellence, et sa délégation, après un copieux déjeuner à la Résidence Khadimou Rassoul, a fait face à la presse. Devant les journalistes, Félix Paganon a été très avare en paroles. Son Excellence, très prudent, a déclaré inscrire sa visite dans le cadre d'un hommage à rendre au Khalife. “L'objet principal est de rendre hommage à la confrérie mouride, à travers le Serigne et le porte-parole pour l'évident rôle que la confrérie joue dans l'équilibre et l'harmonie au sein de la société sénégalaise”. Selon lui Touba est une référence de paix et de stabilité. “Nous constatons que l’approche de la confrérie mouride et son influence sont bénéfiques pour la paix et la stabilité dans la sous-région”.
UJTL/KARIM
Les jeunes libéraux ne veulent pas entendre parler d’une quelconque condamnation de Karim Wade, le 23 mars prochain. Encore moins une élection présidentielle de 2017 sans le fils de l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade. Ils ont organisé hier, dans les locaux du Parti démocratique sénégalais (PDS), une conférence de presse pour désigner Karim Wade comme leur candidat à la candidature du parti. Selon les membres de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (UJTL), l’ancien ministre est la seule alternative crédible et capable de faire face à une candidature éventuelle de Macky Sall, lors de la prochaine élection présidentielle. “Ce choix découle d’une analyse objective et approfondie de la situation politique. Il ne prend en compte que les intérêts du parti”, a déclaré le secrétaire général de l’UJTL, Toussaint Manga.
UJTL/SUITE
Les jeunes libéraux comptent se battre jusqu’au bout pour s’opposer à une éventuelle condamnation de leur camarade jugé pour enrichissement illicite présumé. “Nous avons un plan de résistance multiforme. Nous l’exécuterons en fonction de la décision qui sera rendue par la Cour de répression de l’enrichissement illicite”, a déclaré M. Manga. A son avis, le 23 mars prochain (Ndlr : date du délibéré du procès de Karim Wade) est aussi important pour le PDS que pour le peuple sénégalais”. Pour manifester son soutien à Karim Wade, l’UJTL appelle toute la jeunesse libérale à une forte mobilisation, le 23 mars, au palais de justice de Dakar et à un vaste rassemblement, le surlendemain, 25 mars, à la Place de l’Obélisque pour apporter “la réponse adéquate” au verdict qui sera donné par la CREI.
PS ET LD
Le Parti socialiste et la Ligue démocratique sont toujours sur la même longueur d’onde. Les deux secrétaires généraux, Ousmane Tanor Dieng et Mamadou Ndoye, se sont rencontrés hier à la maison du Parti socialiste, pour renforcer leur lien d’amitié et réfléchir sur une éventuelle création d’un grand rassemblement politique des forces vives du pays. Au terme des débats, les deux délégations ont constaté d’importantes convergences de vue. Les secrétaires généraux ont ainsi engagé leurs partis respectifs à poursuivre, chacun de son côté, les initiatives entreprises pour un Sénégal meilleur et prospère.
VISA
Le parti VISA (Vision alternatives pour le Sénégal) reste préoccupé par la crise qui secoue le secteur éducatif sénégalais. Dans un communiqué parvenu à EnQuête, le parti VISA, qui était en tournée politique dans le département de Nioro, invite le Grand cadre des syndicats de l’enseignement (GCSE) “à un sursaut patriotique, pour une sortie de crise, au profit des élèves et de nos enfants”. De même, les partisans de Déthié Diouf invitent l’État du Sénégal à “régulariser rapidement les reclassements”. “Les syndicats sont dans leur droit légal et légitime, mais pour sauver les élèves, ils devraient différer l’exigence des indemnités en poursuivant le dialogue, pour une solution concertée et viable”, affirme Déthié Diouf. L’autre question abordée par VISA lors de cette tournée politique, c’est la campagne arachidière, et c’est pour déplorer “le manque de suivi et de sérieux du gouvernement vis-à-vis des opérateurs”. Un tel retard, explique le texte, “participe à déstructurer la campagne et à précariser les paysans qui finissent par brader leurs récoltes”.
FINANCES PUBLIQUES
Les contraintes et les défis budgétaires auxquels sont confrontés certains pays africains sont au menu du forum international sur les finances publiques qui s’est ouvert, hier à Dakar. Ce forum de deux jours a réuni les directeurs et secrétaires généraux des ministères en charge des questions financières sur le thème : “politique budgétaire et croissance solidaire”. Sur ce registre, le Sénégal mise déjà sur “l’amélioration des infrastructures et sur la gestion des ressources naturelles pour promouvoir une croissance solidaire et diversifiée”, a rappelé le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, chargé du Budget.
FINANCES PUBLIQUES (SUITE)
Birima Mangara, qui a présidé l’ouverture de ce forum organisé par le ministère de l’Économie, des Finances et du Plan en partenariat avec le Fonds monétaire international (FMI) ajoute toutefois que “des efforts considérables sont déployés pour enrichir notre capital humain, par le biais de l’enseignement et de la formation, afin de faire reculer la pauvreté”. Pour y arriver, il demeure nécessaire pour le gouvernement “d’opérer un ajustement budgétaire tout en assurant une protection sociale adéquate et de s’attaquer aux inégalités”. La mise en œuvre de toutes ces réformes permettra au Sénégal et à l’ensemble des pays africains de maintenir les taux de croissance moyens d’environ 5% de ces dernières années, réitère Birima Mangara.