L’ÉTAT VA COMBATTRE LES PRATIQUES USURAIRES
MARCHÉ AU POISSON DE PIKINE

Le ministre de la pêche, Omar Guèye, a annoncé, samedi, des mesures prises par l’Etat pour enrayer le phénomène des pratiques usuraires au marché central au poisson de Pikine. Il effectuait une visite guidée aux travaux de réhabilitation de chambres froides, en compagnie de la vice-présidente de la coopération japonaise (Jica).
Les pratiques usuraires au marché central au poisson de Pikine vont bientôt disparaître. L’Etat du Sénégal, à travers le ministère de la pêche, envisage d’appliquer de nouvelles mesures pour endiguer le fléau, histoire d’éviter de laisser les femmes sous la coupole d’usuriers.
Le ministre de la pêche, Omar Guèye, affirme que le gouvernement travaille déjà sur les dispositions à mettre en application, sur instructions du président de la République, Macky Sall, pour venir en aide aux dames. «On leur prête 5 mille francs le matin, mais elles versent 5300 francs le soir», a rappelé le ministre.
Cependant, annonce l’autorité étatique, «beaucoup de crédits sont en train d’être mis à la disposition des femmes mareyeuses et transformatrices qui sont éligibles à ces crédits. Nous y travaillons. J’ai eu tout récemment des échanges avec le Premier ministre là-dessus, et des mécanismes sont en train d’être mis en place. Nous allons prendre à bras-le-corps ce phénomène.
Le gouvernement va continuer, de manière générale, à investir dans le secteur de la pêche», a-t-il indiqué, samedi. Et de lister les infrastructures en projet de construction du gouvernement en collaboration avec la coopération japonaise (Jica) au profit des acteurs du secteur.
«On a des quais de pêche à construire, notamment, Yoff, Ngapparou et Pointe Sarrène. On est dans une dynamique de modernisation du secteur, à travers toutes les chaînes de valeurs, depuis la gestion des ressources en passant par la capture au débarquement, la conservation, la commercialisation et la transformation.
Bref, toutes les problématiques de la pêche vont être prises à bras-le-corps. D’autant que plus de 75% de nos besoins en protéines proviennent du poisson. Cela emploie des centaines de milliers de personnes, donc c’est une nécessité voire une obligation pour nous de prendre en charge ce secteur», a informé Oumar Gueye.
Le ministre de la pêche a, par ailleurs, démenti les informations de pillage des produits halieutiques par des bateaux battants étrangers dans nos eaux. «Le gouvernement ne signera jamais une convention pour piller la ressource ou qui ne préserve pas les intérêts des travailleurs du secteur de la pêche et du pays.
On n’a pas signé avec ces bateaux russes pour venir piller nos eaux. Certes, des bateaux ont été, dans le passé, arraisonnés. Mais, cela ne veut pas dire que le comportement de ces bateaux-là est lié au pays de leur propriétaire. Il faut éviter la stigmatisation.
On va renforcer davantage nos systèmes de protection et de surveillance de nos côtes pour éviter les bateaux pirates. Il y a un gel des licences de pêche depuis 2006, histoire de protéger les pélagiques, entre autres, pour la pêche artisanale. On ne peut taxer le gouvernement de laxisme ni de favoriser le pillage de nos eaux», affirme le ministre.
Polémique autour de la gestion du mcp
Le premier magistrat de la commune de Dalifort, Idrissa Diallo, se serait gouré, en réclamant le placement d’une partie du marché central au poisson de Pikine (Mcp) sous sa tutelle. C’est du moins l’information donnée, samedi, par le directeur général dudit marché, le capitaine Babacar Diop, en marge de la visite guidée du ministre de la pêche, Omar Guèye. «Jusqu’ici, le marché dépend de la Primature.
Le maire de Dalifort a commis une erreur en se rapprochant du préfet de Pikine qui, n’ayant pas compris, a donné l’autorisation au premier magistrat de Dalifort de venir recouvrer au marché Diola. Il voulait venir recouvrer, chaque jour, au marché Diola. Mais, cela, je ne vais jamais l’accepter.
Le marché Diola n’existe même pas. Il est partie intégrante du marché central au poisson. Il n’y a pas deux marchés ici» a martelé le directeur qui indique avoir été mandaté pour ré- habiliter le marché. Il a annoncé sur la même veine deux grands projets en phase de réalisation, modernisation et extension du marché.
Avec une capacité d’accueil de presque 10 000 personnes au lieu de 2500 individus prévus, affirme le directeur. «L’Etat a décidé d’engager des travaux de modernisation et d’extension du marché. Le coût du projet d’extension tourne autour de 5 à 6 milliards de francs Cfa. Et celui de la modernisation s’élève à 8 milliards à peu près.
Mais, on travaille pour le moment sur le projet d’extension aux fins de permettre à tous les usagers de disposer d’une place pour mener à bien leurs activités professionnelles. Des mareyeurs posent à même le sol leur poisson, et cela n’est pas hygiénique», a soutenu le capitaine Babacar Diop