L’EAU INSALUBRE ET LE MANQUE D’HYGIENE PROVOQUENT LA MORT DE 800 000 FEMMES CHAQUE ANNEE
CITES PARMI LES 5 PREMIERES CAUSES DE MORTALITE FEMININE

Les maladies liées à l’eau non potable et au manque de toilettes adéquates sont la cinquième cause de mortalité des femmes dans le monde. Selon les chiffres publiés par l’Organisation internationale de développement Water Aid, ce fléau provoque davantage de décès chez les femmes que le diabète, le Vih/sida ou le cancer du sein, et tue une femme toutes les 40 secondes.
Dans un communiqué rendu public, hier, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, Water Aid, présent dans 26 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique centrale et du Pacifique, souligne avoir identifié les dix principales causes de mortalité chez les femmes dans le monde. En effet, le document indique que les maladies liées au manque d’accès à l’eau potable, aux équipements sanitaires et à l’hygiène de base provoquent par an le décès de près de 800 000 femmes à travers le monde. Soit, la cinquième cause de mortalité des femmes après les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, les infections respiratoires des voies inférieures et la broncho-pneumopathie chronique obstructive.
380 millions de femmes sans accès à l’eau potable…
Près de 88 % de toutes les maladies diarrhéiques et la moitié de toutes les carences nutritionnelles sont associées au manque d’accès à ces services de base. Aussi, la même source révèle que plus de 380 millions de femmes sur la planète vivent aujourd’hui encore sans accès à l’eau potable, et 1,25 milliard n’ont pas accès à des sanitaires adéquats, respectueux de l’intimité. La vaste majorité des décès liés à un accès insuffisant à l’eau potable et à un assainissement de base, soit quatre sur cinq, survient dans les pays en développement. «Cette situation totalement inacceptable affecte l’éducation des femmes et des filles, leur santé, leur dignité et aboutit bien trop souvent à un décès prématuré qui aurait pu être évité», a dénoncé la directrice régionale de Water Aid Afrique de l'Ouest.
…1,25 milliard n’ont pas accès à des sanitaires adéquats
Pour Mariame Dem, «alors que nous célébrons la réussite des femmes, c’est une véritable honte que tant de femmes, tant de filles se voient privées de leur droit le plus fondamental à l’eau et à l’assainissement». Par ailleurs, souligne-t-elle, ces femmes et ces filles qui n’ont pas d’endroit pour faire leurs besoins risquent davantage d’être victimes de harcèlement ou de se faire agresser. «On estime que les femmes et les filles qui n’ont pas accès à des toilettes passent 97 milliards d’heures chaque année à chercher un endroit sûr pour se soulager», fait-elle remarquer.
Raison pour laquelle, Mariame Dem a plaidé pour que soit défini «un objectif dédié à l’accès à l’eau et l’assainissement parmi les Objectifs de développement durable qui sont en train d’être négociés à l’Organisation des Nations unies (Onu), et que ces services de base soient inclus dans les objectifs portant sur la santé, l’éducation et l’égalité hommes-femmes».