L’OMS APPELLE L’AFRIQUE À COMBLER SES LACUNES
PRÉVENTION ET TRAITEMENT DU PALUDISME

Plus de 500.000 personnes meurent chaque année à la suite du paludisme. L’Afrique en paie le plus lourd tribut, avec l’absence de traitement efficace pour la grande majorité des enfants atteints de paludisme, plus d’une dizaine de millions de femmes n’ayant pas reçu de traitements préventifs et la non couverture en moustiquaires imprégnés pour plus de 250 millions de personnes. Afin de réduire les souffrances dues au Paludisme, l’Oms appelle les pays africains à corriger d’urgence ces manquements dans la prévention et le traitement.
En 2013, sur les 198 millions de cas de paludisme dans le monde, 584 000 morts des suites de l’affection, ont été recensés, selon l’Oms, qui précise que 90 % des cas surviennent en Afrique. Trois quarts au moins de ces décès dus au paludisme concernent des enfants africains de moins de cinq ans.
Pour cette même année, sur cinq enfants africains souffrant de paludisme un seulement recevait un traitement efficace contre cette maladie, 15 millions de femmes enceintes n’avaient pas reçu une seule dose des traitements préventifs recommandés et quelque 278 millions de personnes en Afrique vivaient encore dans des logements sans aucune moustiquaire imprégnée d’insecticide.
Une situation qui pousse l’Organisation mondiale de la santé à lancer un appel à la communauté sanitaire mondiale pour qu’elle s’attaque d’urgence aux importantes lacunes qui subsistent dans la prévention, le diagnostic et le traitement du paludisme.
«A l’occasion de la célébration, ce 25 avril, de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, nous devons reconnaître la nécessité urgente de développer les mesures de prévention ainsi que les tests de diagnostic de qualité garantie et les traitements pour réduire les souffrances humaines causées par le paludisme», déclare le Dr Hiroki Nakatani, Sous-directeur général de l’Oms pour le Vih/sida, la tuberculose, le paludisme et les maladies tropicales négligées.
En réalité plusieurs pays africains doivent encore relever le défi de l’accès à la moustiquaire imprégnée à longue durée d’action (Milda) pour les populations, qui un moyen essentiel dans la prévention du paludisme.
«Au Sénégal nous avons une poche de millions de couchages qui n’ont actuellement de moustiquaires imprégnées », a renseigné le coordonnateur national du programme national de lutte contre le Paludisme Dr Mady Bâ avant de préciser que « les moustiquaires sont disponibles partout, maintenant c’est le défi de l’utilisation qui reste à relever mais nous allons continuer les campagnes de sensibilisation.»
Des millions de personnes ne reçoivent toujours pas de traitement contre le paludisme, essentiellement parce que les communautés les plus touchées par cette maladie n’ont qu’un accès limité aux soins de santé selon l’Oms.
Pour pousser la communauté sanitaire à faire face à l’ampleur du paludisme et ses conséquences dans le monde particulièrement en Afrique, l’Oms a publié cette semaine, une version actualisée des Directives pour le traitement du paludisme.
Il s’agit des dernières recommandations pour le traitement préventif des nourrissons, des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes. Elles devraient aider à élargir l’accès aux traitements recommandés.
L’Oms a aussi mis sur pied une nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le paludisme pour la période 2016-2030. L’un des objectifs : Eliminer le paludisme dans au moins 35 nouveaux pays d’ici 2030.