L’AFRIQUE A DAKAR POUR TROUVER 306 MILLIARDS CFA POUR REALISER 16 PROJETS FUTURISTES
FINANCEMENT DES INFRASTRUCTURES DU NEPAD
Apporter des solutions pour la promotion des investissements en faveur des 16 projets d’infrastructures et combler un gap de 306 milliards de francs Cfa auprès des bailleurs. Tels sont les objectifs que vont tenter de relever les chefs d’Etat du Nepad qui seront à Dakar du
14 au 15 juin prochain pour les besoins d’un sommet sur le financement des infrastructures.
Du 14 au 15 juin 2014, Dakar sera la capitale du Nouveau partenariat pour le développement l’Afrique (Nepad). En effet, les chefs d’Etat des pays membres de cette organisation répondront à l’invitation de Macky Sall président en exercice du Nepad pour tenter de réfléchir sur les voies et moyens de financer des infrastructures choisies dans le cadre du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (Pida).
16 projets ont été retenus et sont tous issus du Pida dont le but est d’interconnecter, intégrer et transformer le continent. Le Pida regroupe en fait plus de 54 projets. Pour faire le tri, des critères ont été retenus en adéquation avec le Programme d’actions prioritaires (Pap).
Selon Gabriel Mougani, économiste et spécialiste en chef de l’Intégration régionale (Onri/Snfo), les critères de sélection ont été au nombre de douze. Parmi eux, il a cité «l’engagement politique fort au niveau national et régional, intérêt élevé pour le secteur privé, l’environnement propice : contraintes de politique, réglementaires et juridiques du projet devraient être perceptibles, et résolues, avec un effort limité».
Sa présentation a aussi permis de savoir que d’autres critères existent comme le fait qu’ont été retenus les Projets régionaux (ou nationaux avec un impact régional) avec des retombées économiques et sociales significatives et qui présentent un écart de financement minime et simple à mobiliser et boucler.
La redynamisation du chemin de fer Dakar-Bamako parmi les projets retenus
Parmi les 16 projets qui seront présentés aux bailleurs de fonds à Dakar, figurent la signalisation et la redynamisation de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako dans la rubrique transport, la construction du Gazoduc Nigeria-Algérie dans le domaine de l’Energie et l’établissement d’un câble terrestre entre Lusaka et Lilongwe dans le domaine des Tic.
L’Afrique cherche ainsi à se doter d’infrastructures pour booster son développement et être au diapason d’un monde en pleine mutation. Interpellé sur la pertinence d’un tel choix, l’économiste principale Nana Oumou Touré Sy, du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a indiqué que «c’est un choix judicieux à bien des égards».
«Les infrastructures ont un impact réel sur la lutte contre la pauvreté. Elles vont permettre de réduire les coûts de transaction et le renforcement des flux intra et transfrontaliers donc vont stimuler le commerce, améliorer la sécurité avec de meilleurs échanges et une meilleure intégration», a-t-elle déclaré tout en précisant aussi que la productivité, le développent industriel, la construction et maintenance des infrastructures vont générer beaucoup d’emplois pour les jeunes du continent.
Ainsi, trois principaux objectifs sont visés à Dakar. Il s’agit d’abord de combler le gap de financement qui se chiffre à plus de 306 milliards de francs Cfa pour les projets devant aller jusqu’en 2020. Mais, selon l’ambassadeur Amadou Diallo qui fait partie du Comité d’organisation, le sommet de Dakar cherchera à «trouver les moyens pratiques pour améliorer la préparation des projets et identifier les structures de financement innovantes impliquant à la fois le privé et le public». Il faut noter qu’avant cette rencontre au sommet, la capitale sénégalaise abritera, les 09 et 10 juin 2014, la «réunion des points focaux des chefs d’Etat auprès du Mécanisme Africain d’Évaluation par les Pairs (Maep)», sous la coprésidence de M. Abdou Latif Coulibaly, ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance et des Relations avec les Institutions et du ministre de l’Economie et des Finances de la République du Liberia, M. Amara Konney.
Ce mécanisme est un dispositif créé par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine et qui a pour objectif d’assurer une meilleure gouvernance des Etats en Afrique, en encourageant l’adoption de politiques, de normes et pratiques en vue de promouvoir la stabilité politique, une croissance économique élevée, un développement durable et une intégration économique sous régionale et continentale accélérée, selon une note de présentation du minitère chargé de la promotion de la Bonne gouvernance.