L’ETAT RECLAME LES ETATS FINANCIERS DE 2013 ET 2014 AVANT LA RECAPITALISATION
RESTRUCTURATION DE SENEGAL AIRLINES

L’Etat du Sénégal qui refuse la solution de la liquidation de Sénégal Airlines pour créer une autre à la place, a un plan pour sauver la compagnie. Il a surtout, aujourd’hui, un partenaire pour mettre en place son schéma. Mais il pose comme préalable à la recapitalisation que la Direction de la compagnie dépose les états financiers de 2013 et 2014.
Sénégal Airlines vit une situation de crise. 5 mois d’arriérés de salaires : c’est le paiement que réclament les travailleurs de ladite compagnie. Cependant, Sénégal Airlines est une entreprise privée qui traîne encore des difficultés liées en son montage. C’est pourquoi l’Etat a estimé devoir entrer dans un processus de restructuration.
Face aux députés, hier, lors de l’examen du projet loi n°15/2014 portant Code de l’aviation civile, le ministre du Tourisme et des Transports aériens a annoncé qu’un plan de relance est en train d’être mis en œuvre. «Dans ce plan, il y a un calendrier que nous ne pouvons pas économiser. C’est le travail du commissaire au compte de la compagnie pour certifier les états financiers de 2013 et de 2014 pour une structure bilancielle maîtrisée avant d’aller à la recapitalisation», a précisé Abdoulaye Diouf Sarr qui souligne que la compagnie n’a pas certifié ses comptes de 2012, 2013 et 2014. Alors qu’en fin mai 2015, «les états financiers de 2014 doivent être certifiés pour permettre au moins à l’Etat de remonter toute la dette publique en haut de bilan afin de restructurer la compagnie».
«Nous avons un partenaire qui va nous déposer son plan d’affaires fin mai»
Aussi, le ministre d’indiquer que la recapitalisation financière est une chose. C’est-à-dire faire en sorte que l’Etat devienne l’actionnaire majoritaire, avant de prendre un certain nombre de décisions. Mais, avertit-il, il y a dans ce plan de relance autre chose. «C’est faire en sorte que, après avoir nettoyé financièrement la compagnie, qu’elle soit viable, au plan de son exploitation. Nous avons aujourd’hui un partenaire qui va nous déposer son plan d’affaires à la fin du mois de mai pour qu’on discute avec lui sur le business plan», a-t-il confié.
Pendant ce temps, il y a une période transitoire à gérer. Période transitoire dans laquelle il y a un cachet social extrêmement sensible et pénible, c’est-à-dire la situation des travailleurs de la compagnie qui ont récemment séquestré, pendant une demi-heure de rudes négociations, le Directeur général de la boîte pour réclamer les paiements des arriérés de salaires. «La direction utilisait l’appui financier de l’Etat pour régler les salaires. Les arriérés - dont il est question - datent donc de décembre, janvier, février. Ce que je peux dire, c’est que nous sommes très sensibles à cela», a répondu le ministre, suite à l’interpellation de plusieurs députés.
«Le Sénégal ne peut pas être un cimetière de compagnies aériennes»
«Une autre option pouvait être envisagé, c’est-à-dire liquider la structure et créer une autre. Il y a des dispositions de l’Ohada qui quelque part nous permet d’emprunter cette option qui est peut-être la plus facile. Mais le chef de l’Etat a estimé que le Sénégal ne peut pas être un cimetière de compagnies aériennes et qu’il fallait à partir de l’existant restructurer», a-t-il fait remarquer.