LA FERMETURE DE LA DOMITEXKA A L’ORIGINE DU CONFLIT ENTRE SERIGNE MBOUP ET AMADOU LAMINE KANE
PROCES EN DIFFAMATION
La bataille judiciaire se poursuit entre l’opérateur économique Serigne Mboup et son ancien employé Amadou Lamine Kane. Ce dernier a attrait hier le président de la chambre de commerce de Kaolack à la barre du Tribunal correctionnel pour complicité de diffamation. Outre le patron de Ccbm, le directeur de publication du journal « Le Populaire » a comparu pour les mêmes faits. Le parquet s’est rapporté, délibéré le 21 novembre prochain.
Depuis la fermeture provisoire de l’usine Domitexka-Saloum, nouvelle dénomination depuis 2010 de l’ancienne Sotexka, rien ne va plus entre l’opérateur économique Serigne Mboup et son ancien employé Amadou Lamine Kane, par ailleurs directeur de l’usine en question. En effet, le patron de Ccbm accuse son ex-employé d’avoir usé de manœuvres frauduleuses pour soustraire le stock de l’usine qu’il a revendu à vil prix, avant de loger l’argent dans son compte sans son aval. Des révélations tenues dans les colonnes du journal « Le Populaire » à la suite d’une interview accordée à l’opérateur économique. Des propos jugés diffamatoires par l’ingénieur textile Amadou Lamine Kane qui a servi une citation directe à son ex-patron pour complicité de diffamation, ainsi qu’à l’auteur de l’article et pour diffamation au directeur de publication dudit journal, Daouda Diarra en l’occurrence.
Devant le juge correctionnel, le plaignant s’est encore indigné des déclarations de son ex-patron qui le peint comme un voleur. Pourtant, il révèle qu’en sa qualité de directeur général de la Domitexka, il a vendu le stock sur instruction de Serigne Mboup et versé l’argent dans le compte de la société. Toujours en parfaite intelligence avec son ex-patron, il a utilisé l’argent pour payer les employés.
Quant au directeur de publication du « Populaire », il lui reproche, suite à la publication de l’interview, de n’avoir pas fait autant pour publier son démenti.
Cependant, ses déclarations ont été dégagées en touche par l’opérateur économique qui a confirmé ses dires, estimant que le plaignant a attendu qu’il soit en voyage pour se présenter à l’usine sous le prétexte qu’il devait faire visiter le stock à un client. Ce qui était faux car il a vendu le stock et a versé l’argent dans son compte. Raison pour laquelle le président de la chambre de commerce de Kaolack avait porté plainte pour abus de confiance. Une procédure toujours en cours, même si le mis en cause avait bénéficié d’un non lieu, a-t-il révélé.
De son côté, le journaliste a assumé son rôle dans la parution de l’interview, non sans rejeter en bloc les allégations du plaignant faisant croire que le démenti n’a pas été publié. «Le démenti a été publié et le plaignant satisfait a appelé le rédacteur en chef pour le remercier», se défend Daouda Diarra.
Ces faits débattus ne sont que la première manche de cette procédure. En effet, suite à un article paru simultanément dans « le Populaire », « Le Quotidien » et « L’Observateur » titrant : «Amadou Lamine Kane inculpé et placé sous contrôle judiciaire», le plaignant qui s’est senti diffamé accuse une nouvelle fois le patron de Ccbm d’être derrière cet article. Il en veut pour preuve la texture identique de l’article, d’un journal à l’autre. Ce qui lui fait dire que c’est une «opération de destruction», avant de révéler que ses détracteurs ont obtenu gain de cause, car à la suite de ces parutions il a perdu toutes ses relations professionnelles. Un lourd préjudice qu’il chiffre à deux cent millions dans la citation, montant qu’il réclame solidairement aux prévenus.
Pour ce second tableau des débats, le directeur de publication du « Populaire » seul journaliste à comparaître, a indiqué avoir fait confiance à sa source. De plus, le plaignant n’a pas démenti ses déboires judiciaires confirmés par la plainte qui lui a été servie par son ex-patron Serigne Mboup. Pour rétablir la vérité des faits, ce dernier a tenu une conférence de presse qui sera le début d’une bataille par presse interposée entre le patron de Ccbm et son ex-employé.
Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe pour les prévenus. Me Baboucar Cissé a confirmé les propos du patron de Domitexka en taxant le plaignant de «voleur» doublé de «pilleur». A l’en croire, le plaignant a aussi soustrait une machine de gravure de ladite usine et sommation lui a été faite de la restituer. Délibéré le 21 novembre prochain.