LA MAGIE MANDELA !
Le monde entier a rendu un vibrant hommage à Nelson Mandela qui s'est éteint le 5 décembre dernier. Dans un irréel Soccer City Stadium de Johannesburg où il avait fait sa dernière apparition publique, lors de la finale de la coupe du monde 2010, d'anciens et des chefs d'Etat en activité, de hautes personnalités comme le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, des stars hollywoodiennes, se sont retrouvés pour saluer la mémoire de Madiba.
Une méga rencontre remplie de symboles que seul Madiba était susceptible de réussir autour de lui. Nicolas Sarkozy et François Hollande, devisant côte à côte, l'image est trop rare pour n'a pas être relevée. C'est une lapalissade de dire que les deux présidents français ne s'apprécient guère, refusant même de se serrer la main, le b a-b a dans une démocratie.
Le monde entier a rendu un vibrant hommage à Nelson Mandela qui s’est éteint le 5 décembre dernier. Dans un irréel Soccer City Stadium de Johannesburg où il avait fait sa dernière apparition publique, lors de la finale de la coupe du monde 2010, d’anciens et des chefs d’Etat en activité, de hautes personnalités comme le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, des stars hollywoodiennes, se sont retrouvés pour saluer la mémoire de Madiba. Une méga rencontre remplie de symboles que seul Madiba était susceptible de réussir autour de lui. Nicolas Sarkozy et François Hollande, devisant côte à côte, l’image est trop rare pour n’a pas être relevée. C’est une lapalissade de dire que les deux présidents français ne s’apprécient guère, refusant même de se serrer la main, le b a-b a dans une démocratie. De même, la poignée de main historique entre les présidents américain Barack Obama et cubain, Raul Castro, n’est pas passée inaperçue ?
Quand Sarkozy, pour des calculs politiques, décline l’offre de Hollande pour se rendre ensemble à Soweto, les Etats-Unis eux, organisent un voyage exemplaire qui regroupe l'actuel président Barack Obama et trois de ses prédécesseurs (Jimmy Crter, Bill Clinton, George W. Bush). Comme de son vécu, Nelson Mandela a réussi à réunir dans un Soccer City Stadium noir de monde, tous ceux que la politique et la vie opposent. Inédit ! Seuls trois hommes parmi les grands de la planète n’ont pas effectué le déplacement. Il s’agit du président Russe, Vladimir Poutine, son homologue chinois, Xi Jinping, et le Premier ministre israélien.
Le premier est sans doute soucieux de se faire remarquer par son absence, mais c’est véritablement celle du deuxième qui intrique d’autant plus que l’excellence des relations économico-diplomatiques de son pays avec celui de Mandela vont d’ailleurs pousser Jacob Zuma à refuser curieusement le visa au Dalaï Lama, chef spirituel des Tibétains.
Quant au dernier, critiqué en Afrique du Sud, il n’a rien trouvé de mieux que le « prétexte » financier relatif au coût élevé du voyage -soit 7 millions de shekels (1,45 million d'euros) pour son transport et sa sécurité sur place- d'après la radio publique et le quotidien Haaretz – pour ne pas effectuer un aller-retour entre Tel Aviv et Johannesburg. Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, lui, ne s’est pas fait prier. Politique ou religion, Mandela a mis tout le monde d’accord, musulmans, catholiques, juifs, ont tous prié pour le repos de l’âme de Madiba. Un prêtre, un imam et un rabbin se succédant au pupitre pour implorer le Tout Puissant, d’accueillir Nelson Mandela dans son Paradis.
«Il était vraiment unique»
Faire sauter les barrières comme lui-même l’avait fait de son vivant, en comprenant très tôt que la violence est l’arme des faibles. Ne s’était-il pas, lui, même permis d’apprendre l’Afrikaner, cette langue de l’oppresseur que son propre peuple avait pourtant refusé d’apprendre par la force ? Un horrible massacre s’en était suivi, mais, pour lui, Mandela, il fallait maitriser cette langue pour séduire davantage l’oppresseur. Sa résignation à se faire succéder par Thabo Mbeki alors qu’il n’a jamais caché son choix de faire porter à la tête de l’ANC, son ami Cyril Ramaphosa (leader du syndicat national des mineurs), confirmait son idéal démocratique. Mandela voyait en lui - il avait organisé la sortie Madiba de prison en février 1990-, «un homme capable de diriger le pays». Mais, c’était sans compter avec des anciens exilés revenus au pays avec un certain mépris pour ceux restés sur place.
Chacun voulait sa part du gâteau dans la nouvelle démocratie. Et l’ANC (Congrès national africain) portait son choix sur Thabo Mbeki. Mandela accepte démocratiquement le verdict. Une attitude qui tranche net avec ce que nous connaissons un peu partout en Afrique en particulier au Sénégal. Senghor n’a-t-il pas imposé Diouf ? Ce dernier a fait de même avec Ousmane Tanor Dieng au sein du Parti socialiste lors du fameux congrès sans débat. Quid de la succession d’Abdoulaye Wade au sein du PDS ? Le choix du fils biologique au détriment des fils d’adoption a vraisemblablement fait perdre le pouvoir au parti libéral, le 25 mars 2012.
La haine, Mandela ne connaissait pas non plus. Il a passé plus d’un demi-siècle à combattre l’Apartheid. Mais quand son parti a triomphé, il a refusé tout esprit de vengeance. Il forme un gouvernement d’union nationale et offre les portefeuilles clés à ses anciens «ennemis». Frédérik De Klerk à la vice-présidence, Pik Botha, au département de l’énergie et surtout Mangosuthu "Gatsha" Buthelezi, patron de l’Inkatha avec comme fief, la province du KwaZulu-Natal, au ministère des Affaires intérieures. Là encore, Madiba avait pris tout le monde de court. Pik Botha témoigne après leur rencontre pour la première fois en mai 1990. «Nelson Mandela a résumé brillamment notre histoire et raconté en détail comment 27.000 femmes et enfants afrikaners ont été exterminés dans les camps de concentration des Anglais. Et puis il m'a demandé comment, après avoir vécu tout cela, notre peuple pouvait infliger la même chose aux communautés de couleur ? Je n'ai pas pu répondre.
À ce jour, je n'ai pas de réponse à lui donner. Il n'y a pas d'excuse. Ce que nous faisions n'était pas bien.» Durant les 5 ans qui suivent, il devient un ardent défenseur des négociations constitutionnelles et ne ménage pas ses efforts durant le référendum de mars 1992 pour demander aux Sud-africains blancs d'approuver cette politique. En 2000, Pik Botha rejoint le Congrès National Africain.
Grâce à la magie Mandela, Blancs, Noirs, Indiens et Métis vivent ensemble, sans crainte, dans une nouvelle Afrique du Sud, unie.
Jacob Zuma a bien raison : « Il n’y a personne qui égale Madiba. Il était vraiment unique».