"La plupart de ceux qui s’adonnent à la politique sont médiocres…"
IDRISSA SECK JETTE ENCORE UN PAVÉ DANS LA MARE

C'est un véritable pavé dans la mare des hommes politiques que l'ancien Premier ministre Idrissa Seck a jeté, lors de sa visite en Allemagne, où il a participé à la Conférence sur «La coopération entre migrants et partenaires européens dans les coopérations décentralisées avec l'Afrique». «La plupart de ceux qui s’adonnent à la politique sont médiocres», a asséné le maire de Thiès qui revient également sur sa brouille avec Me Abdoulaye Wade et ses effets collatéraux. En collaboration avec «Actu24.net», «Le Populaire» vous livre une des communications phares de M. Seck.
Le président de «Rewmi» a fait feu de tout bois, à la faveur de sa participation à la Conférence sur «La coopération entre migrants et partenaires européens dans les coopérations décentralisées avec l'Afrique», tenue le 26 avril dernier, à Ludwigsburg, en Allemagne.
L'ancien Premier ministre Idrissa Seck, qui avait à ses côtés Léna Sène, Secrétaire nationale chargée des affaires internationales de «Rewmi», entre autres personnalités, a, lors sa communication, invité tous ses compatriotes à «essayer d’être Conseiller municipal» dans leur localité pour commencer.
«J’ai échappé à ce qui aurait pu être un complot pire que celui que Mamadou Dia a vécu»
Et de s'expliquer : «D’abord, ça vous donne plus de crédibilité aux yeux des gens qui vous accueillent. Et ça vous permet d’être directement informé sur ce qui se passe».
Sur sa lancée, le premier magistrat de la ville de Thiès a souligné : «Je sais bien que la plupart des cadres ne veulent pas de la politique. Ils me disent : 'C’est sale'. Je leur dis : 'Ecoutez, si vous voulez faire de belles roses, il ne faut pas dédaigner de toucher le fumier'. Si le jardinier disait, le fumier-là je n’y touche pas… Non ! C’est avec ça qu’on fait de belles roses. C’est vrai qu’il y a des pratiques…s ».
Très en verve, Idrissa Seck de jeter un pavé dans la mare des hommes politiques : «La plupart de ceux qui s’adonnent à la politique ne sont pas très bons, ils sont médiocres. Les meilleurs s’en écartent. Donc, le climat et les règles seront, malheureusement, de mauvaise qualité».
«On a recopié tout le Code pénal, et on m’a mis tout sur le dos»
Mais, a-t-il affirmé dans la foulée, «si ce sont les meilleurs d’entre nous en compétence et en vertu qui s’injectent dans la politique, bien évidemment, ça change les règles, les comportements, les discours et les attitudes».
Revenant sur sa brouille avec l'ex-chef de l'Etat, Idrissa Seck a indiqué : «Je sors d’une décennie pénible. Mon père spirituel, Wade, avec qui j’ai vécu 30 ans, subitement, ça s’est cassé tout cela. Et puis, par la grâce de Dieu, j’ai échappé à ce qui aurait pu être un complot pire que celui que Mamadou Dia a vécu, puisque lui, c’était juste une histoire de coup d’Etat raté, semble-t-il. On a recopié tout le Code pénal, et on m’a mis tout sur le dos». A l'en croire, «c’était très compliqué». Mais, s'est-il réjoui, «par la grâce de Dieu et la mobilisation des compatriotes, de l’intérieur comme de la diaspora, je suis sorti de tout ça».
Il faut aussi relever qu'Idrissa Seck a égratigné les ministres Oumar Guèye et Pape Diouf, sans les nommer. Au sujet des liens à préserver, il a usé d'un proverbe africain qui l’a «beaucoup frappé» : «Lorsque la feuille dans l’arbre virevolte et danse sous l‘effet du vent, ce qui lui garantit sa sécurité, c’est de ne pas rompre le lien qu’elle entretient avec la racine qui lui envoie les nutriments». Et d'en déduire : «Donc, quelles que soient les stations auxquelles vous donne accès votre profil, si vous ne rompez pas le lien avec votre famille, vos amis d‘enfance, je crois que le progrès est à notre portée. Il faut maintenir les liens et les fortifier».
Idy égratigne Oumar Guèye et Pape Diouf sans les nommer
Le développement de l'Afrique est une question qui tient à cœur le président de «Rewmi». C'est pourquoi il n'a pas manqué de raconter une anecdote : «Le Premier ministre indien avait réuni dans une salle tous les ingénieurs indiens pour les insulter. Il leur a dit : 'Tous ces produits sont allemands, vous là qu’est-ce que vous foutez ? Vous êtes dans les mêmes écoles, vous ne fabriquez même pas une lampe. Vous ne fabriquez pas une bougie. Vous ne fabriquez pas un moteur. C’est quoi ça ?». «Je pense que nous devrions faire ça avec les Africains. Les Indiens font aujourd’hui un véhicule qui coûte 1 million. En matière de dotation, nous n’avons pas à envier les autres. Nous avons reçu le même stock de dotation en matière d’intelligence qu’il nous faut tout simplement faire éclore au maximum. Et je suis persuadé que l’Afrique décollera. Le progrès est à notre portée», a dit l'ancien Premier ministre.