LE SENEGALAIS CONSOMME 26 KG DE POISSON PAR AN, CONTRE 16 KG AU NIVEAU MONDIAL
ETUDE SUR L’OFFRE, LA DEMANDE ET LA CONSOMMATION DE PRODUITS HALIEUTIQUES AU SENEGAL
L’étude sur l’offre, la demande et la consommation de produits halieutiques au Sénégal a été restituée, hier. Il en ressort que sur les 14 régions du Sénégal, 7 ont une moyenne supérieure à la consommation mondiale. Et sur 12 régions également, il y a 5 régions qui ont une consommation supérieure à la consommation normale du Sénégal.
«Nous avons mené une étude qui nous a permis non seulement de connaître l’offre et la demande de produits halieutiques au Sénégal, mais de voir également la consommation des ménages par rapport à ces produits halieutiques parce qu’ils sont d’une importance capitale car permettant d’avoir des protéines animales», explique Mamadou Faye, membre de l’équipe nationale de mise en oeuvre des activités du projet Go-Wamer (Gouvernance politique de gestion des pêche et lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire) qui présentait le rapport.
«Dans cette étude, nous avons pu constater les composantes qui nous alimentent en grande partie, c’est-à dire la pêche artisanale pour plus de 80% et la pêche industrielle pour le reste». L’étude a révélé également que «l’essentiel des produits halieutiques sont consommés localement, même s’il y a une part importante qui est exportée dans les pays occidentaux, surtout de l’Union européenne», renseigne M. Faye de la direction de la pêche maritime qui parle aussi des disparités notées. «Il y a des régions qui ont une forte consommation de poisson et paradoxalement des régions comme Fatick, Sédhiou, Diourbel qui ont des taux de consommation faible», renseigne-t-il en confiant que «la moyenne nationale est de 26 kilogrammes par tête d’habitant, la moyenne mondiale est de 16 kilogrammes par tête d’habitant».
Revenant sur les préoccupations notées dans le rapport, il indique : «Ce qui nous préoccupe, c’est l’équilibre qu’on doit trouver pour que toutes les régions disposent de poissons. Parce que nous sommes un pays producteur, nous avons des ressources en quantité et en qualité. Mais il y a des régions qui ont une faible consommation moins de 16 kilos par tête d’habitant, alors que la moyenne nationale est de 26 kilos». «Il faut qu’on arrive à corriger par la transformation des produits, la mise en place d’infrastructures de conservation, de transformation, et il faut qu’on arrive à combler ce déséquilibre au niveau national pour que les gens puissent consommer normalement du poisson jusqu’à hauteur de 26 kilos ou à la limite jusqu’à hauteur de 16 kilos qui est la moyenne mondiale», explique encore Mamadou Faye selon qui, l’offre de poissons répond à la demande nationale. Parce qu’«il y a une partie qui est exportée et la majeure partie par rapport à la pêche artisanale ravitaille les industries de la place alors que la pêche artisanale devrait être une composante qui ravitaille le marché national et la consommation locale ».
Le Sénégal plafonne à 450 000 tonnes de poissons par an
«On voit que les deux tiers des exportations proviennent de la pêche artisanale et le tiers provient de la pêche industrielle, ce qui est un paradoxe. Et de plus en plus, on veut inverser cette tendance et faire de telle sorte qu’il y ait un équilibre».
D’après lui, «cette pêche artisanale doit être organisée. Parce qu’il y a beaucoup de problèmes liés à la capacité de pêche, à la limite des ressources qui ne sont pas élastiques. Aujourd’hui, nous plafonnons à 450 000 tonnes environ par an et cette tendance risque de rester la même. C’est-à-dire, on a fait des projections dans l’étude pour 2020, on s’est rendu compte qu’on aura besoin de plus de 750 000 tonnes de produits pour les besoins au niveau national et pour les besoins en exportation et que l’offre va stagner».
En outre, M. Faye recommande «la valorisation des produits comme les huîtres qui ont des taux de consommation très faible au Sénégal. On a une culture du poisson seulement. Mais aujourd’hui il faut inverser les tendances».