LES GIGOLOS, DES OBJETS SEXUELS À LA MERCI DE CES FEMMES
FEMMES RESPONSABLE À LA RECHERCHE DE SENSATIONS FORTES

La pratique du gigolo, qui est une forme de prostitution masculine, étale ses tentacules dans la capitale sénégalaise. Sans pour autant heurter ou choquer, cette pratique restait circonscrite dans l'ombre. Mais, la quête des biens matériels fait disparaître les scrupules des pratiquants. Ces derniers, entretenus aux frais d'une femme, en manque d'affection, restent des objets sexuels. Ils sont à l'œuvre, sans gêne pour se remplir les poches. Grand-Place est allé à leur rencontre.
La pratique du gigolo, une activité similaire à la prostitution féminine, a pris ses origines dans les réceptifs touristiques. Certains jeunes, faisant office de guides, effectuaient un travail supplémentaire. C'était un prolongement des activités du jour. Il s'agit, en fait, d'un supplément d'efforts.
Garantir une découverte au septième ciel, à la touriste sexuelle. Oui… qui guide, disent certains, le fait dans tous les sens. Cet engagement, nécessite de la puissance, une certaine jeunesse et des capacités sexuelles redoutables. Il faut de l'énergie, de la présence et d'une assiduité indéfectible pour bien donner satisfaction. Sinon… le risque est grand. Au service des toubabs, ils sont bons à tout pour gagner plus.
C'est plutôt des jeunes bien-bâtis, avec des dreadlocks, à la recherche permanente de la proie. Ils sont courus par des européennes défraîchies à la recherche de sensations fortes. La "touriste du sexe" reste un véritable stratège. Il prend le temps de bien ferrer sa cible. Elle le comble de tout, avant de dérouler le soubassement de ses intentions. Elle lie, en priorité un pacte avec le gigolo pour la satisfaction de sa libido. Une fois, cette étape dépassée, le reste n'est qu'un jeu d'enfants.
Ainsi, les Sénégalais, constatant l'ampleur du phénomène tentent de cerner les contours. Ils pensent qu'il a pris ses sources de la pauvreté galopante et endémique de la société. Tandis que d'autres indexent le manque de repères ou le souci du paraître. Seulement, certains croient à des motivations plus faciles, dominées par une envie folle de croquer la vie à pleine dent.
Ces derniers, choisissent des raccourcis pour devenir gigolo. Et, malheur à eux. Le vice s'installe. Ils commencent à brader leur jeunesse, une ressource chère. Désorientés, désemparés, le terme du contrat pousse le jeune à remplir convenablement les désirs de la femme. Même les moindres.
Du sang neuf, troqué pour de l'argent
Ces femmes avilies, à la vie fade, dérivant d'un manque d'affection et de chaleur sexuelle, cherchent à se donner une nouvelle jeunesse. Elles offrent du "blé", mais récupèrent du "sang neuf".
Ce qui est dramatique, puisque l'accros s'oblige à donner le meilleur de sa personne pour rester dans ce cadre infernal. Une fois, toutes ses forces épuisées, le gigolo est rejeté dans la rue.
Ainsi, il risque le même sort que les recyclés de la prostitution féminine qui passent tout leur temps à regretter un passé révolu. "C'est des jeunes désemparés qui n'ont plus d'espoir de vie qui s'orientent vers cette activité. Ils veulent sortir de la misère. J'étais gigolo avec une femme qui avait l'âge de ma grand-mère. Elle aimait trop le sexe. Cette dernière me donnait tout ce dont j'avais besoin. Mais, c'est regrettable de se souvenir de ces moments. Elle me faisait la pression à tel point que je ne pouvais plus. C'est après que j'ai renoncé", s'est résigné Alex Gueye.
L'ex gigolo, un véritable repenti, malgré son retrait, garde les traces d'un homme épuisé. Sa force d'ancien joueur de football le quitte à jamais. Même si, par moment, il a eu à faire les frais d'une jeunesse mal encadrée. Son aventure reste similaire à celle d'autres jeunes de sa génération, tentés par le gain facile, le bien matériel. Tout simplement, le besoin de satisfaire un paraître qui ne dit pas son nom.
La pratique du gigolo installe ses quartiers à Dakar
Maintenant, la donne a changé. Il ne s'agit plus de touristes sexuels qui épuisent l'énergie de ces jeunes à la fleur de l'âge. Mais, plutôt des Sénégalaises qui partent à la quête de chaleur humaine.
Cette catégorie, composée de femmes d'affaires, de chefs d'entreprises ou de grandes dames du Showbiz, du milieu politique et des veuves. En résumé, elles sont toutes des responsables dans différents secteurs d'activités. Eprouvant le désir sexuel, elles n'hésitent pas à attendre la tombée de la nuit pour se rendre dans certains endroits discrets, très fréquentés par ces jeunes "donneurs de sang neuf" pour se ravitailler.
Très discrètes et vivant dans des maisons bien construites. Souvent, véhiculées, elles vivent le luxe apparent. "Personnellement, c'est la curiosité d'esprit qui m'a fait découvrir cet univers. Au début, je partais en boîte pour m'épanouir. Un jour, un fait a attiré mon attention. Dans cette boîte, j'avais aperçu un groupe de jeunes, des costauds s'isoler dans un coin. Je m'approchais d'eux.
Mais, au fil de la nuit, je constate qu'ils quittent l'endroit petit à petit. Et, je ne comprenais pas. Etant le seul sur leur espace, une grande dame s'est approchée de moi. Elle m'a tout de suite dit: mais, tu es petit deh... Et puis, est-ce que tu sais faire ce que je veux ? Ma réponse à sa demande a été nette. Sa proposition tombait à pique", explique le jeune Alassane.
Ce disqualifié du système scolaire sénégalais, puisqu'étant exclu de l'école en classe de troisième, finit par utiliser son charme. Il troque sa jeunesse pour satisfaire ses besoins primaires. Suivant son récit, Alassane déroule la suite de sa rencontre avec cette charmante vieille femme. "Cette dame m'a dis comme tu es le seul ici, on y va à la maison. Elle m'a embarqué dans une belle bagnole. Une fois chez elle, celle-ci, m'a demande d'enlever mes chaussures pour ne pas faire de bruits.
Puisque, ces grands enfants sont dans leurs chambres. Nous avons fais comme des voleurs. Tranquillement, on est dans sa chambre. Alors, les choses sérieuses commencent. J'ai bien assuré la première partie. Et depuis, elle refuse de se séparer de moi", raconte ce gringalet, qui soutient avoir tourné la page à cette vie facile, déshonorante.
Alassane reconnaît avoir été bénéficiaire des largesses de cette femme qui n'hésitait pas à venir jusque dans la maison de sa propre mère. Elle prétextait une envie de le voir juste. Finalement, ma mère commençait à douter, dira-t-il, des motivations de cette femme qui multipliait ses visites. L'ampleur du phénomène dépasse les limites. La morale et la religion le désapprouvent. Il y'a besoin de repenser cette société, frappée par une crise, faisant disparaître les repères.
Certes, il y'a la crise économique. Mais, elle ne doit pas être un prétexte pour briser les tabous. Alors, ils urgent de procéder à une introspection pour préserver un équilibre sociétal.
ARAME NDIAYE, CADRE SUPÉRIEURE DANS UNE BANQUE : "ON NE PEUT PAS S'EMPÊCHER DE GOUTER AUX DÉLICES DES FRUITS DE L'INTERDIT"
L'histoire des femmes qui s'offrent les services de ces jeunes, à la fleur de l'âge est parfois pathétique ou spécifique. Chacune d'entre elles, a ses propres motivations. Mais, la constante reste identique. Elles souffrent toutes, le plus souvent d'un manque d'affection et de chaleur sexuelle. Un vide qu'elles cherchent à combler pour bénéficier d'une nouvelle jeunesse ou rattraper le temps perdu.
Quel que soit le prix, ces bonnes dames sont prêtes à casquer fort pour ce luxe, le temps d'une nuit, quand le besoin se manifeste. "Je ne me torture pas. A cha que fois que je sens le besoin, je n'hésite pas à faire comme le "njougoup", un oiseau de nuit pour satisfaire mes envies sexuelles. Je me fais bien belle.
Comme tu me vois, macha allah, il est difficile de me rejeter. Dès que, je me présente sur les lieux de pêche, je ne perds pas de temps, je me sers d'un prince charmant à mes goûts. Il y'en a qui sont vraiment formidables. Ils savent s'y prendre", s'explose cette cadre supérieure dans une banque de la place.
La charmante dame se dit n'être pas dans le besoin de se faire envahir par un homme encombrant. Certains hommes, déplore-t-elle, se marient avec des femmes pour les étouffer la vie. Elle ne veut point vivre cette torture ou brimade phycologique.
"Il est parfois très difficile pour nous cadres de trouver un mari. Nous ne pouvons pas implorer les hommes à nous prendre. Et, nous avons nos exigences. Le fait de rester chaste, jusqu'à trouver un homme de notre préférence, peut être parfois difficile. Vraiment, on ne peut pas s'empêcher de goûter aux délices des fruits de l'interdit.
On a besoin de nous pimenter la vie", plaide notre interlocutrice, bien galbée avec un sourire assassin. Cette belle créature, qui ne passe pas inaperçue, regrette le caractère fugitif des hommes. "Ils refusent de croiser du regard les femmes matures avec une situation professionnelle acceptable", regrette-t-elle.
JASMINE, VEUVE ET MÈRE DE DEUX ENFANTS ADULTES : "IL N'EST PAS FACILE DE REVIVRE UN AMOUR PARFAIT À LA MAISON"
Les veuves vivent le calvaire de la solitude nocturne. Elles souffrent de contraintes de se remarier. Déjà, avec des enfants adultes qui, souvent, refusent d'accepter la suppléance de leur défunt père sur le lit conjugal, elle préfère souvent faire des échappées nocturnes pour satisfaire une libido débordante.
"Mes enfants m'étouffent. Mais, j'attends qu'il fasse nuit pour m'extraire de la maison. Une façon de contourner leur regard afin de remettre les pendules à l'heure. Vraiment, nous en avons besoin. On peut beau vouloir, mais, parfois, c'est difficile. Je ne me gêne pas, j'ai pris goût à la compagnie de ces jeunes. Ils sont des experts du sexe. L'extase est vraiment garantie avec eux", se plaît à dire cette veuve d'un haut fonctionnaire de l'administration sénégalaise, Jasmine.
Cette mère de famille, bloquée dans une routine de vie insipide, écartelée entre le besoin de satisfaire sa libido et éviter de causer du tort à ses enfants, choisit de payer la compagnie de ces gosses. "Un jour, j'ai failli mourir. Un jeune, dont je sous-estimais ses capacités, m'a fait sexuellement souffrir. Celui-là, je ne sais pas ce qu'il a entre les jambes. Mais…", se demande-t-elle.
Mais, il semble évident que les vertus anciennes ne sont plus de mises. Certainement, l'individualisation de la société en est pour quelque chose. Alors, il serait plus judicieux de chercher la faille dans l'optique de redonner une bonne moralité à la génération actuelle qui prend le plaisir de bafouer les principes de vie.