LES SYNDICATS DÉGAGENT LEUR RESPONSABILITÉ
RISQUES D'UNE ANNÉE BLANCHE AU SÉNÉGAL

Hormis l'Union syndicale pour un enseignement de qualité (Useq) qui a levé son mot d'ordre de grève ce 17 avril, les autres unions syndicales, à l'exemple du Cadre Unitaire Syndical des Enseignants du Moyen et du Secondaire (Cusems), continuent leur bras de fer avec l'Etat. D'ailleurs, ils tiendront ce dernier pour responsable, si une année blanche devait être décrétée.
Des élèves iront à l'école, des bus circuleront et le Petit Train Bleu fera de nouveau son trajet habituel, mais il n'y aura pas d'enseignants syndiqués dans les établissements pour dispenser les cours ce vendredi. Le Cadre Unitaire Syndical des Enseignants du Moyen et du Secondaire (Cusems) va en effet dérouler son 9ème plan d'action avec une grève totale le vendredi 24 avril, après un débrayage ce jeudi.
Le syndicat compte aussi retenir les notes du 2nd semestre. Cette décision fait suite à la rencontre du 17 avril dernier où autorités gouvernementales et enseignants n'ont pas pu parler le même langage. Ainsi, les enseignants continuent de réclamer "l'alignement de l'indemnité de logement, le respect des accords", non sans exprimer leur désapprobation quant aux "lenteurs administratives ".
Le quantum horaire n'a jamais été respecté
Ces points du protocole d'accord sont non négociables, selon Mamadou Lamine Dianté. Le Coordonateur du grand cadre des syndicats d'enseignement (Gcse), irrité par l'iniquité dont l'Etat fait montre vis-à-vis des enseignants, pointe un doigt accusateur. D'après lui, la situation qui prévaut actuellement relève entièrement de la faute des autorités gouvernementales. Quant à la crainte d'une non-atteinte du quantum horaire, M. Dianté considère qu'il s'agit d'un débat stérile.
Car, dit-il : en dehors des grèves, "le quantum horaire n'a jamais été respecté et cela, d'autant qu'il y a un mouvement de grève qui est très largement suivi". Le Coordonateur du Gcse souligne que la responsabilité des enseignants n'est en aucun cas engagée dans cette situation. "Nous avons, dit-il, donné tout le temps et même plus que le temps nécessaire à ce gouvernement pour pouvoir satisfaire les préoccupations de l'école et des enseignants."
A son avis, si le gouvernement n'en est pas conscient pour autant, il revient à l'opinion de pouvoir situer les responsabilités. Ceci, parce qu'aucun parent n'a confié ses enfants aux enseignants. Le syndicaliste de dire que les enseignants ne sont pas responsables de l'éducation des enfants. L'Etat, poursuit-il, est le seul responsable et il sera le seul à décréter une année blanche, si d'aventure on en arrivait à ce point.
Pour Ndogo Sarr, Secrétaire général adjoint du Cusems, il n'y a pas encore péril en la demeure. Il affirme que le temps de grève annoncé est très loin de la réalité. "Depuis que nous avons lancé nos plans d'action, nous avons fait 13 jours de grève et 9 jours de débrayage", renseigne-t-il. M. Sarr regrette dès lors que de fausses informations soient véhiculées sur le nombre d'heures de grève observées jusqu'à maintenant.
D'ailleurs, il promet que s'il y a une réaction diligente des autorités, l'école sénégalaise n'arrivera pas à une année blanche. Cependant, il avoue que si l'Etat laisse la situation pourrir davantage, on peut craindre que l'année soit blanche, tout en précisant que tel n'est pas leur souhait.