LES VARIATIONS DU PRIX, "UNE PROBLÉMATIQUE MAJEURE" DE LA FILIÈRE ANACARDE

Ziguinchor, 20 avr (APS) - L'impact des variations du prix sur le marché de l'anacarde constitue "une problématique majeure" pour les acteurs de la filière, a soutenu, lundi à Ziguinchor (sud), l'agroéconomiste français Pierre Ricaud.
"C'est une problématique majeure, puisque le prix de l'anacarde varie du simple au quadruple. C'est un prix qui change énormément en fonction des années, mais aussi au cours d'une même campagne", a-t-il déclaré.
M. Ricaud intervenait à l'ouverture d'un atelier de trois jours consacré à une formation sur les enjeux du marché de l'anacarde et la gestion d'un système d’information agricole, organisée par l'ONG américaine International Relief and Développement.
Selon Pierre Ricaud, ''les producteurs, les commerçants et les transformateurs sont confrontés à des pertes de revenus et à des endettements en raison de l'évolution des prix de l'anacarde''.
L'analyste en chef du service d'information et de services Nkalo d'une ONG française RONGEAD, basée en Côte d'Ivoire, est intervenu sur le thème "Le marché mondial de l'anacarde : les enjeux d’une bonne commercialisation".
L'agroéconomiste français estime que la variation du prix sur le marché de l'anacarde est "une problématique majeure pour garantir des revenus corrects et à investir dans le développement de la filière".
De l'avis de M. Ricaud, "il faudrait avoir des stratégies adaptées à chaque campagne de commercialisation". Il a suggéré aux acteurs de la filière anacarde de trouver des informations en amont sur les autres pays producteurs.
"Le Sénégal est un petit pays producteur d'anacarde. Il y a de gros pays producteurs d'anacarde en Afrique de l'Ouest et dans d'autres pays du monde, notamment l'Inde et le Vietnam", a renseigné l'agroéconomiste français.
La mise en place d'un système d'information sur le marché "a pour avantages de permettre à chaque acteur de prendre moins de risques et d'installer la confiance avec les autres partenaires de la filière anacarde".
En Côte d'Ivoire, l'Etat intervient dans la commercialisation de l'anacarde à travers un conseil de régulation, en fixant un prix minimum chaque année après concertation avec les acteurs de la filière, a-t-il souligné.
"Au Sénégal, il y a un enjeu majeur, c'est de continuer à améliorer la qualité. Plus l'anacarde sénégalaise sera d'une bonne qualité, plus elle sera demandée sur le marché international et plus son prix sera élevé", a-t-il dit.
Pierre Ricaud a aussi suggéré la création d'un cadre de concertation entre tous les acteurs pour arriver à une interprofession de l'anacarde qui pourra fixer un prix minimum et des règles pour éviter l'enrichissement des uns au détriment des autres.