LES VICTIMES DE «AGIR IMMO» VONT DURCIR LE COMBAT
ESCROQUEES PAR ABDOULAYE YOUSSOU DIAGNE ET DECIDEES A OBTENIR REPARATION

Réunies en assemblée générale, hier, les victimes de «Agir Immo» ont dénoncé le mutisme de l’Etat face à leur calvaire et annoncé leur intention de durcir le combat pour obtenir réparation après que le patron la société immobilière, Abdoulaye Youssou Diagne, a grugé 1200 personnes d’au-moins 2,5 milliards de francs Cfa.
Les membres du Collectif des victimes de «Agir Immo» veulent passer à la vitesse supérieure. Ils ont manifesté leur engagement à sortir l’artillerie lourde pour que justice leur soit enfin rendue. Une grande marche, une conférence de presse et d’autres initiatives ne sont pas exclues, pour se faire entendre, ont-ils dit, hier, lors d’une Assemblée générale.
Après plusieurs rencontres infructueuses avec le patron de l’agence immobilière qui a fait plus de 1200 victimes et un chapelet de promesses non-tenues, le collectif, qui a exprimé son ras-le-bol, a haussé le ton hier pour siffler la fin du jeu. Un jeu qui, aux yeux des membres du collectif, n'a que trop duré.
Les victimes ont déversé leur bile sur ce promoteur immobilier qui, disent-ils, les a grugés au moins 2,5 milliards de francs Cfa et qui s'investit aujourd'hui à semer les graines de leur division. Ce, en essayant d'en cibler quelques-uns et en les invitant à sa rencontre. Une attitude qui a poussé Alioune Guèye, le président du collectif, à exprimer la détermination de ses pairs à corser la dose.
«Nous allons poursuivre ce combat même avec dix personnes. Nous pensons que cette affaire-là est le résultat des agissements d'un réseau qui bénéficie du soutien de magistrats, de notaires, d'avocats, entre autres, qui ont encaissé», a-t-il dit, en rappelant que le collectif compte dans ses rangs des membres établis à l'étranger et qu’il n'exclut pas d'initier des sit-in devant les consulats et ambassades pour se faire entendre. «La presse étrangère commence à s'intéresser à cette affaire. Et c'est le lieu de dire ici que l'implication de la presse étrangère, dans ce dossier, pourrait avoir des répercussions négatives et pourrait écorner l'image du pays aujourd'hui où on parle du Plan Sénégal émergent (Pse)», prévient-il.
Une conférence de presse est même envisagée, a annoncé M. Guèye, «sur cette affaire qui a engendré la dislocation de plusieurs familles. C'est dire qu'il y a tellement de préjudices qu'on ne peut ne pas réclamer la réparation de ces préjudices. Que l'Etat sache qu'il n'y aura point de stabilité sociale si ce genre de problème n'est pas réglé».
Etant l'un des avocats du collectif, Me Assane Dioma Ndiaye, a lui souligné que «c'est l'Etat lui-même qui devait porter ce combat. Parce qu'on ne peut pas concevoir qu'un administrateur de société privée puisse escroquer un millier de personnes, sans que l'Etat ne lève le plus petit doigt. Un tel fait peut entraîner des troubles à l'ordre public». Afin de créer des conditions favorables aux victimes, il a annoncé une conférence de presse pour, entre autres, «expliquer la complicité de l'Etat, dévoiler le drame que vivent les victimes de ‘Agir Immo’ et présenter le plan d'actions. Ce sera le début de la mise en oeuvre d'actions graduelles où rien n'est exclu mais aussi une occasion pour parler de nos attentes et du fond du problème». «Ou l'Etat prend en main cette affaire et la gère ou nous prendrons les mesures qui s'imposent pour pousser l'Etat à nous rembourser», dit-il.