OPÉRATRICE D’EMPLOIS

C’est une combattante infatigable pour la promotion de la femme. Adja Ndèye Fatou Sall, femme d’affaires, initiatrice du Forum économique du Nord, «Une femme, un daara», est un modèle réussi de la femme libre et porteuse d’idées novatrices.

Adja Ndèye Fatou Sall... C’est un nom qui a un grand écho à SaintLouis. Dans la galerie des femmes leaders les plus célèbres de la Vieille ville, Adja Ndèye Fatou Sall fait partie des références. Elle intervient dans le développement économique et social depuis plus de 20 ans. Combattante infatigable pour le triomphe de la lutte contre la pauvreté, elle a toujours mené un farouche combat contre l’exclusion des couches vulnérables.

Quelle énergie ! Sur le plan social, ses actions de solidarité ne se comptent plus dans la ville tricentenaire et sa périphérie. Dans ces foyers où la quête du savoir se fait dans des conditions extrêmement difficiles, ses interventions au profit des talibés sont fort remarquées.

Pleine d’initiatives et d’idées, elle a mis en place un système de parrainage qui fait des émules : «Une femme, un daara».

«J’ai anticipé depuis plusieurs années sur les objectifs du projet de modernisation des daaras au Sénégal par un système d’alphabétisation qui a permis d’encadrer des talibés sur le plan social, mais également sur le plan éducatif. Ce qui a valu à certains de ces talibés de décrocher le baccalauréat et de s’inscrire à l’université.»

Ce penchant religieux s’explique. Si elle était un homme, Adja Ndèye Fatou Sall serait certainement un chef religieux grâce à sa lignée paternelle. Mais le destin et elle en ont décidé autrement.

Malgré son appartenance religieuse, elle a su s’élever au-dessus de certaines contraintes. Opératrice économique au parcours atypique, elle mène un combat pour l’autonomisation des femmes. Cette ambition l’a conduite à monter à Saint-Louis l’un des plus grands groupements d’intérêt économique de la région.

Le Gie Aboul Abbas, qui regroupe entre autres la plus grande blanchisserie moderne de la ville, des unités de transformation de céréales et autres produits alimentaires, a investi dans des activités agricoles, notamment dans la culture du riz avec une exploitation rizicole de 5 hectares.

Comme si elle ne vit que pour la promotion de la femme, Ndèye Fatou Sall mène aussi quotidiennement auprès des autres femmes de son terroir le combat contre l’ignorance, la pauvreté et l’exclusion des celles-ci par le biais de l’Association des femmes solidaires pour le développement du Nord (Afsden). Cette association, qui compte plus de 3 000 membres, s’investit dans tout le pays.

Aujourd’hui, elle est devenue la première association interrégionale de femmes créée au niveau local. Elle a permis à plusieurs milliers de femmes de se former dans les techniques de transformation des céréales et autres produits, mais également dans les activités de teinture et de couture.

Ayant quitté l’école à la classe de Cm2, Ndèye Fatou Sall n’a cependant rien à envier aux femmes intellectuelles. Prenant au dépourvu tous les acteurs économiques, elle initie le Forum économique du Nord en 2012.

Cette grande rencontre à laquelle a participé le Cnes et qui a permis aux femmes de mieux s’imprégner des enjeux de leurs différents secteurs d’intervention vise à capter des investissements pour les sortir de leur situation de dépendance.