SIMON ASSURE LE SHOW, MAIS «RATE» SON ENTREE SPECTACULAIRE
CONCERT AU GRAND THEATRE
Le rappeur Simon a tenu son pari pour la deuxième année de suite en remplissant la salle du Grand Théâtre pour un spectacle de haute facture, malgré quelques couacs dans l’organisation.
La 2e édition de «Simon show» a été une grande réussite pour l’artiste qui a joué à guichets fermés au Grand Théâtre, samedi dernier. Les inconditionnels du mouvement hip-hop, en majorité de jeunes, venu de Dakar et sa banlieue, mais aussi de l’intérieur du pays, ont très tôt rallié le lieu du spectacle. Mais alors que les portes ont été ouvertes depuis 20 heures, la soirée a tardé à démarrer.
Le public, las d’attendre dans une chaleur suffocante d’une grande salle du Grand Théâtre archi comble, s’est engagé dans un tonnerre d’applaudissements et de cris pour dire aux organisateurs qu’il est temps de démarrer le show. Et la demande n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, puisque le Mc White D annonce la couleur : «Cette année remplir le grand Théâtre n’est pas un chalenge, mais une confirmation». Puis, il demande une minute de silence pour les disparus : Bourba Djolof, Dj Matar…
Aussitôt après, le Mc annonce l’entrée de Simon. Mais le public a dû prendre encore son mal en patience. En effet, alors qu’il était 22 heures passées de 25 minutes, la soirée débute par la projection d’une vidéo montrant la crème du hip-hop sénégalais mais aussi la relève avec des jeunes artistes rappeurs des 14 régions du Sénégal, de Fatick à Tamba, en passant par Saint-Louis, Thiès, Diourbel, Kédougou, Kaolack, Dakar et sa banlieue, entre autres. Ils ont montré leur savoir en free style, slam, hard-cord…
Une coupure d’électricité plonge la salle dans le noir
Cette ambiance ne sera que de courte durée, avec une rupture brutale de la vidéo sur l’emploi des jeunes avec Anpej, sur des images du président Macky Sall parlant de son Pse, de l’agriculture, de l’employabilité des jeunes… Le public de réagir par des huées.
Ce n’est finalement qu’aux environs de 23 heures 30 que le leader de «Bisbi Clan» a fait son entrée spectaculaire, mais qu’il a raté. Car, accroché à une corde pour faire une descente comme par parachutage, il est resté coincé à l’air pendant près de 5 minutes, avant de pouvoir rejoindre la scène. Le mécanisme devant le faire descendre s’étant bloqué. Il a fallu s’activer en coulisses pour rétablir la situation.
En tenue militaire, avec une représentation de base militaire sur la scène, un peu frustré certes, mais encouragé par son public, une fois sur scène, Simon a alors entonné un titre ego trip : «Simon». Et c’était parti pour un rap pur et dur : «rap laniou wax», «Punch Mine». L’ambiance était ainsi au paroxysme pour cette première partie. La salle debout chante en chœur avec l’artiste.
Au moment de chanter «Fii nioko mom», brusquement, il y a eu une coupure d’électricité. Très remonté, le public crie alors au sabotage pour ce second grand couac de la soirée. «Ce sont les aléas du direct», rassure le rappeur membre de «Y en a marre», qui, au retour de l’électricité au bout de 5 bonnes minutes, a entamé la seconde partie de son show.
Il est, en effet, revenu sur scène en robe d’avocat, pour plaider la cause des femmes battues. «La femme n’est pas un ballon, un gentleman ne torture pas une femme», lance Simon, avant un appel pour la paix en Casamance, pour les victimes des mines anti personnelles, une manière selon lui de joindre l’utile à l’agréable, avec ce caractère social qu’il a voulu donner à l’événement. Avec une calebasse à la main, il a demandé au public de participer. L’argent récolté devant servir à acheter des prothèses, des béquilles, des fauteuils roulants… pour des gens qui sont dans le besoin. «C’est ça le ‘baatré’ hip-hop pour le social», dit-il, ajoutant que ses dons seront remis à l’Association sénégalaise des victimes des mines.
Toujours dans sa plaidoirie, il a aussi fait le procès des hommes qui portent le «Pinw», avant de revenir en 3e partie de la soirée enfermé dans une cellule. Un message pour les prisonniers. Ainsi, avec des paroles en slam, à travers son triple album «Ndiogou», il a séduit. Et enfin, Simon a terminé son show en beauté avec le groupe «Walyan band», entonnant le titre «Gaïndé, Stand-up Africa».