UN EXPERT REDOUTE LE SYNDROME DE 2008 POUR LA CIRCULATION
CONSTRUCTION DE L’ECHANGEUR DE L’EMERGENCE, PROLONGEMENT DE LA VDN, ELARGISSEMENT DE LA ROUTE DES NIAYES

Expert spécialiste en transport et sécurité routière Ibrahima Ndongo estime qu’il faut un plan de circulation cohérent, bien inspiré et bien étudié, pour amoindrir les effets néfastes des travaux de «L’échangeur de l’Emergence» qui sont en cours et de ceux à venir du prolongement de la Vdn sur le tronçon Cices-Golf et de l’élargissement de la route des Niayes, sur la mobilité urbaine dans cette partie de Dakar. Il souligne aussi que «la mixité de la route au Sénégal pose problème».
L’Etat du Sénégal est en train de mettre les bouchées doubles pour réaliser des infrastructures de qualité. Mais avec le lancement, ce week-end, des travaux de construction de «L’échangeur de l’Emergence», qui va remplacer le pont «Sénégal 92» en cours de démolition, le démarrage des travaux de construction de la deuxième section du prolongement de la Voie de dégagement nord (Vdn) sur le tronçon Cices-Golf dans un mois, l’élargissement de la route des Niayes en 2X3 voies en juin prochain, cela risque de plonger cette partie de Dakar dans une situation similaire à celle de 2008 avec les travaux de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) qu’avait lancés le Président Wade.
Pour Ibrahima Ndongo, spécialiste en transport et sécurité routière, avec qui nous nous sommes entretenus, hier, il faut un plan de circulation cohérent, bien inspiré et bien étudié. Cela, étant donné que tout ceux qui viennent de Guédiawaye, des Parcelles assainies, de Golf et consorts, la circulation vers l’aéroport, transite par cette voie qui sera en travaux durant plus d’une année.
«Forcément, avec ces travaux, la mobilité est réduite, parce qu’il y a une congestion. Et s’il y a une congestion, il y a des pertes de temps. Du coup, les gens deviennent plus impatients et la consommation de carburant est plus élevée», analyse l’expert pour qui, «si l’Etat conduit tous ces travaux-là ensemble, forcément ça posera beaucoup de problèmes, surtout au niveau de la banlieue».
«La mixité de la route au Sénégal pose problème»
«Il y a un prix à payer, c’est la patience. Les gens n’ont qu’à prendre le temps de se lever un peu plus tôt, d’être moins énervés au volant et puis de ne pas stresser. Il faut comprendre que tous ces travaux annoncés, à terme, amélioreront la mobilité urbaine à Dakar. ‘L’échangeur de l’émergence’, tel que décliné techniquement, est une bonne chose. Car 2X3 voies, c’est du jamais vu au Sénégal», relève-t-il.
Aussi, l’expert Ibrahima Ndongo a salué le démarrage des travaux de la deuxième section de la Vdn. Cela pour la bonne raison que beaucoup de Sénégalais sont contraints d’emprunter l’autoroute à péage, parce qu’ils n’ont pas d’autres alternatives. «On doit offrir à la population le choix entre la Nationale, l’autoroute à péage ou la corniche. C’est ça qui est juste», dit-il. «Dakar s’étouffe. Quoi qu’on dise, l’ancien régime a beaucoup fait dans les infrastructures. Mais c’est la qualité qui pose problème. La mixité de la route au Sénégal pose problème. Et il faut organiser tout cela pour échapper à une situation de circulation difficile connue en 2008», ajoute Ibrahima Ndongo.
Le technicien d’apprécier, par ailleurs, la politique d’infrastructures mis en place par l’Etat du Sénégal, notamment avec l’acquisition des bateaux Aguène et Diambogne, capables de transporter individuellement 13 camions remorques. Ce qui va réduire les délais d’attente au niveau du Bac de Faréfigni en Gambie, dit-il.