UN MODÈLE POUR L'ÉMERGENCE ?
LE MAROC D'AUJOURD'HUI

Quand on débarque à Casablanca, qu'on voit le niveau des infrastructures et le mode de vie des élites, on a l'impression d'être en Europe. Mais il suffit d'un petit tour au niveau de la médina pour se rendre compte que le Maroc n'a pas encore vaincu la pauvreté et qu'il reste encore du chemin sur la voie de l'émergence…
Avec un taux de croissance moyenne de 5%, le Maroc est en passe de réussir son décollage économique. Son PIB par habitant a doublé en 10 ans. A partir des années 90, le Roi Hassan II a misé sur le développement autour des infrastructures et du tourisme avec des entrées qui sont passés de 2 à 10 millions de touristes en 10 ans. Faute d'hydrocarbures, le Maroc a fait un focus sur l'industrie et les services. Une ambition portée par l'Etat et mise en œuvre par des groupes privés, souvent sous la forme de partenariat public-privé (PPP).
Cette politique "d'émergence industrielle" se décline par secteurs d'activités. Entre 2006 et 2007, les autorités ont défini des métiers mondiaux, dans lesquels le pays possède un avantage compétitif et comparatif. Comme l'automobile avec l'implantation d'une usine Renault-Nissan à Tanger (Nord), devant produire +300 000 véhicules low-cost à destination de l'Europe et de l'Afrique.
Elle veut également profiter de la plate-forme logistique de Tanger-Med, un port en eaux profondes et zone franche pour attirer plus d'investisseurs dans ce domaine. Idem pour l'aéronautique avec la présence des constructeurs Airbus, Boeing et Bombardier. Ou l'industrie pharmaceutique avec +3/4 des besoins locaux, produits sur place, avec même des exportations de génériques vers l'Afrique subsaharienne. Quant au textile, la proximité du marché européen a permis de délocaliser une partie de la production de certaines grandes marques…
Certes l'Europe était le principal partenaire commercial du Maroc (65% de son commerce extérieur) grâce à l'accord de libre-échange avec l'Union Européenne mais aujourd'hui, l'Afrique noire est devenue la nouvelle alliée économique. Le pays entend être un "hub" commercial entre l'Europe et cette partie de l'Afrique. Une nouvelle vision stratégique, impulsée par le Roi Mohamed VI, se traduisant par un engagement conséquent du secteur privé qui s'est lancé à la conquête du continent. En ordre de bataille, en avant, marche…