ALUNE WADE LANCE UN NOUVEL ALBUM
Le bassiste sénégalais Alune Wade revient avec "Sultan", un nouvel album proposant une diversité de styles à travers un périple initiatique dans le passé-présent de la musique, de la révélation des cultures du désert
Dakar, 15 avr (APS) - Le bassiste sénégalais Alune Wade revient avec "Sultan", un nouvel album proposant une diversité de styles à travers un périple initiatique dans le passé-présent de la musique, de la révélation des cultures du désert à la (re) découverte des nuances du jazz new-yorkais. Un parti pris artistique qui jamais ne renonce à la richesse de l’afro-beat et du groove africain.
C’est dire donc qu’il s’agit d’un retour inspiré pour cet artiste adepte de la fusion.
Il réussit là à créer "un puissant pont" de sonorités entre l’Afrique du Nord et de l’Ouest, en passant par l’Est du continent africain et l’Ethiopie en particulier, avec un morceau rappelant l’épopée de l’empereur Haïlé Sélassié.
Ce cinquième disque dont la sortie digitale est prévu le 6 mai prochain, propose un véritable voyage musical vers les rythmes arabo-berbères mélangés aux souffles des chants soufis, aux cuivres de l’afrobeat, aux accents du jazz new-yorkais et à la dynamique incontournable du groove africain.
Le bassiste et chanteur sénégalais va présenter son album dimanche lors d’une conférence en ligne.
Sa nouvelle production "valse entre les chants nomades et les rythmes gnawa, mais surtout exhume le passé et le présent de ce continent riche de ces mythes fondateurs et de son actualité parsemée de dangers".
"Sultan", un album composé de douze morceaux, promène le mélomane "entre force et mystère, rythmes guerriers et charmes envoutants puisés dans les dunes du sable".
Le nouvel album de Wade évoque, avec "Saba’s Journey", les chants épiques dédiés à la reine de Saba. Il insiste aussi sur les faits d’armes de l’empereur Haïlé Sélassié, du roi Samory Touré et de Ceerno Souleymane Baal, le meneur de la révolution toroodo au 18e siècle, figures chantés par l’artiste dans "Ethiopic".
Mais Alune Wade s’intéresse aussi aux nombreux morts de la méditerranée avec l’émigration clandestine, de même qu’il aborde plusieurs autres thèmes d’actualités dans cet album enregistré entre Tunis et Dakar, Tombouctou, Oran et Grenade.
Il perce ainsi les secrets de la transe Gnawa, dont il a emprunté le chemin avec Aziz Sahmaoui depuis 2010, avec la création du groupe "University of Gnawa".
Alune Wade, comme dans son précédent album "African Fast Food" (2018), est accompagné d’une palette d’instrumentistes et de chanteurs, parmi lesquels le chanteur de jazz tunisien Mounir Troudi dont les capacités vocales ne sont plus à démontrer.
La griotte mauritanienne Noura Mint Seymali entonne en featuring avec Wade un chant de louange à l’Afrique dans "Portrait de Maure". Une contribution qui occupe toute sa place aux côtés des dix-neuf artistes invités.
Des habitués pour la plupart des aventures du bassiste sénégalais, à savoir le batteur ivoirien Paco Sery ou encore le pianiste cubain Harold López-Nussa.
De son premier album "Mbollo" (Union en wolof, 2006) à sa participation à l’album "Afrodeesia" (2015) de l’Américain Marcus Miller, son idole, Alune Wade continue de tisser des liens musicaux sur le continent en expérimentant à fond métissage culturel.
L’artiste prépare une série de concerts à Dakar, pendant la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, où il jouera en ouverture le 19 mai prochain.
Il présentera ensuite son nouvel album, le 28 mai, lors d’un concert à la gare de Dakar, et le lendemain au village de la Biennale, avant de participer le 4 juin au Festival international de jazz de Saint-Louis.