COMBATTRE LES INEGALITES HERITEES DE LA TRAITE
Le Mémorial de Gorée et le Musée des Civilisations Noires (MCN) ont conjointement organisé une journée de commémoration en hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique.

Le Mémorial de Gorée et le Musée des Civilisations Noires (MCN) ont conjointement organisé une journée de commémoration en hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique.
Placée sous le thème "Reconnaître le passé, réparer le présent, construire l’avenir avec dignité et justice", cette cérémonie a rassemblé des personnalités politiques, diplomatiques, des chercheurs et des étudiants, unis dans un devoir de mémoire et un engagement panafricain. En plus, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, soutient « la traite transatlantique fut un crime contre l’humanité dont les répercussions persistent aujourd’hui ».
Modéré par Amadou Lamine Sall, Secrétaire général de la Fondation mondiale pour le Mémorial et la préservation de Gorée, le panel a réuni des intervenants parmi lesquels, M. Iro, directeur du Centre d’Information des Nations Unies (CINU) à Dakar. Il a rappelé l’importance de la mémoire collective et la nécessité de combattre les inégalités systémiques héritées de cette tragédie. Il a également transmis un message poignant du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, soulignant que "la traite transatlantique fut un crime contre l’humanité dont les répercussions persistent aujourd’hui".
Pour sa part, le ministre secrétaire d’État à la Culture, Bacary Sarr, a insisté sur l’engagement du Sénégal à promouvoir une politique mémorielle forte, notamment à travers le projet du Mémorial de Gorée. "Nous devons agir pour que cette mémoire occupe la place qu’elle mérite, comme le souhaite la communauté internationale et les diasporas africaines", a-t-il déclaré. Il a également mis en avant l’axe 4 du référentiel 2050 du Sénégal, qui place l’engagement panafricain au cœur des priorités nationales.
L’ambassadrice de Colombie, représentante d’un pays marqué lui aussi par l’héritage de l’esclavage, a partagé les initiatives de son pays pour honorer la mémoire des victimes et promouvoir la réconciliation. Elle a salué la collaboration entre la Colombie et le Sénégal dans ce domaine, soulignant l’importance d’une approche globale pour affronter les séquelles de l’esclavage.
Le député Guy Maris Sagna, figure militante, a quant à lui abordé la dimension économique de l’esclavage, dénonçant une "entreprise financière basée sur le travail gratuit". Il a appelé à une déconstruction des discours de légitimation de l’oppression et à un renforcement de l’Afrique pour garantir le respect de ses descendants. "Quand l’Afrique sera forte, ses enfants seront respectés", a-til affirmé.
LE MUSÉE DES CIVILISATIONS NOIRES, UN FOYER DU PANAFRICANISME
Concernant les œuvres de son institution, le directeur général du MCN, Mouhamed Abdalah Ly a présenté les actions concrètes du musée pour perpétuer la mémoire de l’esclavage et promouvoir le panafricanisme. Il a annoncé une exposition majeure prévue pour 2027, en collaboration avec la Smithsonian Institution, qui explorera les dimensions locales et internationales de l’esclavage. "Notre musée est un lieu de réflexion et d’action, porté par l’élan panafricain qui a inspiré sa création", a-t-il expliqué. Des projets comme le centenaire d’Amilcar Cabral ou les débats avec le CODESRIA illustrent cet engagement.
La présence d’élèves et d’étudiants a été particulièrement soulignée, rappelant l’importance de transmettre cette histoire aux générations futures. Des extraits de la déclaration du MCN ont été lus, insistant sur la nécessité d’éduquer les jeunes pour qu’ils s’engagent contre toutes les formes modernes d’esclavage.
VERS UN AVENIR DE DIGNITÉ ET DE JUSTICE
Cette commémoration a été l’occasion de réaffirmer l’importance du travail de mémoire, mais aussi de passer à l’action pour réparer les injustices et construire un avenir fondé sur la dignité. Amadou Lamine Sall l’a ainsi résumé : "Reconnaître le passé, c’est aussi regarder dans le rétroviseur pour mieux avancer"
En partenariat avec des institutions internationales et locales, le Mémorial de Gorée et le MCN continueront à œuvrer pour que cette histoire ne soit jamais oubliée, tout en traçant la voie vers un monde plus juste et fraternel.