EYTI ROOTS, UN ENGAGEMENT MUSICAL EN MOSAÏQUE
Parcours, album, spiritualité, combats…L’artiste musicien Assane thiam, alias Eyti roots, est membre fondateur, avec son frère jumeau, du groupe de reggae intitulé : Dom Dialaw.

L’artiste musicien Assane thiam, alias Eyti roots, est membre fondateur, avec son frère jumeau, du groupe de reggae intitulé : Dom Dialaw. En 2004, le groupe sort son premier single sur l’émigration clandestine. En 2010, il met sur le marché, l’album de 16 titres, «Am Ak Ñakk».
Les artistes jumeaux ont perdu leur grand frère le jour de la sortie de l’album. Ce qui a freiné l’élan du groupe qui s’est relancé un an après. C’est en 2014 qu’Eyti a démarré sa carrière solo en sortant un mixtape de 23 titres. Il a signé avec un label sis au Canada pendant 4 ans.Il a travaillé, durant cette période, avec l’Organisme «Le Redevenez des Écoles Francophones en Réseau». En 2022, ils ont composé un deuxième album à Paris. La même année, Eyti a rencontré à Dialaw Amina avec qui il s’est lancé dans la production d’un projet d’album : «Eyti ROOTS». Dans cet entretien, le musicien a décrypté le produit de 13 titres.
Quelle est la place de la spiritualité dans votre musique ?
Dans le titre, «Acrobaties mind», c’est une prise de conscience avec le recul et en m’interrogeant sur ce qui me fait chanter. C’estlà que j’ai compris que la musique est spirituelle. Le son « Un rêve on marche avec » est un morceau inspiré de Cheikh Ahmadou Bamba et son disciple Cheikh Ibrahima Fall. Au-delà de l’inspiration de l’artiste, l’environnement dans lequel il baigne est important. Ma musique, quel que soit le thème, est teintée de spiritualité...
Le huitième titre de l’album «Diadieuf Fall». que représente cette forme de reconnaissance de nos spiritualités ?
Ce que j’aime le plus dans ma vie, c’est la reconnaissance. Quand on rend grâce à Dieu, c’est une forme de reconnaissance. Le mérite de Mame Cheikh Ibrahima Fall, c’est le fait qu’il ait fait acte d’allégeance. Ce qui est une forme de reconnaissance. Le titre qui lui est dédié met en exergue les valeurs qu’il a incarnées. C’est des exemples de spiritualité.
Il y a des notes d’Amapiano dans l’album. Est-ce une forme d’ouverture musicale ?
C’est pour marquer son temps. C’est la force de la musique. A l’extérieur, j’ai expérimenté diverses formes de musiques. Ma base, c’est le reggae mais la musique n’a pas de frontière. Youssou Ndour a produit un album reggae. L’album qui lui a valu un disque d’or, c’est un album «Égypte» d’inspiration religieuse. Quand j’ai découvert la musique Amapiano, j’ai aimé, c’est une musique qui transmet une énergie purement africaine. Et c’est des notes qui donnent une originalité avec des textes en wolof, et constituent une coloration.Il y a aussi des musiques caribéennes qui sont diffusées dans les îles éponymes. Ce sont des musiques et cultures d’origine africaine. L’album est composé pour toucher des mélomanes à travers le monde...
Le titre « Mama Africa »...
Je ne peux pas être africain et médire sur le continent. Il faut mettre en avant les potentialités du continent qui a des références, Nkrumah, Lumumba, Sankara, Cheikh Anta Diop, Mame Bamba... J’ai chanté l’Afrique. Je donne des pistes de solution dont l’unité du continent. Le titre Am Ak Ñakk », de l’album éponyme sorti en 2010, est une exposition de nos valeurs. Pour dévaloriser la guerre, il faut chanter la paix. On a besoin d’énergie positive. Le Roots, c’est les racines de nos origines.
L’album est traversé par des messages. quel est votre analyse de la musique qui est de plus en plus dominée par le fun ?
C’est parce que nous sommes dans un monde du divertissement dont le contraire est la spiritualité. Le manque de messages est aussi lié par les mauvaises influences et une compétition malsaine.
Quel est l’impact du projet ?
J’ai travaillé sur des projets avec des gens. Seulement, cet album émanant de mes inspirations solo est un projet mûri. C’est une œuvre visant à toucher l’humanité. C’est un projet qui apaise, donne du courage, des ondes positives. Les relations et l’ouverture musicale m’ont permis de faire des colorations dans ma musique.
Quelles étaient les difficultés lors de la production de l’album ?
L’homme se découvre quand il se mesure à l’obstacle. L’évolution a des incidents. La musique ce n’est pas qu’un métier, c’est une vie. C’est ce qui fait qu’il y a tout le temps des challenges et défis à relever pour atteindre ses objectifs tout en respectant nos engagements.
Comment vous faites la promotion de l’album ?
Il y a une équipe derrière qui a la charge du positionnement de l’album sur le marché. Des animateurs ont aussi bien accueilli le produit. La nouvelle technologie avec le digital est un plus mais nous sommes dans la communication à travers les médias tours pour défendre le projet. L’étape suivante, ce sera les show-cases pour permettre aux mélomanes de vivre l’album en live. Tu es à Dialaw, dans la Petite côte. Comment est-ce que le projet s’allie avec le tourisme ? Notre musique a permis de vendre la destination. On a un jumelage avec Atlanta (Etats-Unis d’Amérique), c’est grâce à un de nos clips vidéo. Les artistes sont une marque de fabrique et des ambassadeurs de leur culture à travers le monde. Les artistes musiciens ont un rôle à jouer dans la communauté, on est des entrepreneurs et acteurs de développement.
Quelles sont les perspectives ?
On a fait notre devoir en produisant un album de qualité avec une vision universelle. Les autres pans du projet jouent aussi leurs partitions. La communauté s’est approprié le projet, il est donc sur une bonne rampe. Je réitère que la musique, ce n’est pas un projet, c’est une vie.