LA DOULEUR D’UNE MERE EST UNE DOULEUR INCOMMENSURABLE
Au terme du vernissage, il s’est confié à Bés bi.
Originaire de Tambacounda, Ousmane Dia est un artiste plasticien qui vit et travaille à Genève où il enseigne les arts visuels. Il est à Dakar présentement pour son exposition d’une trentaine d’œuvres intitulée «Black Requiem», un plaidoyer pour la dignité humaine. Au terme du vernissage, il s’est confié à Bés bi.
Pourquoi avez-vous proposé une méditation artistique puissante sur le thème du respect de la dignité humaine ?
L’exposition de ce thème «Black Requiem» est un travail que je suis en train de mener depuis 3 ans et qui m’a été inspiré par le meurtre de Georges Floyd, lâchement assassiné aux Etats-Unis. Cette exposition se veut ainsi un plaidoyer poignant pour la restauration de la dignité humaine, une méditation sur les tragédies injustes qui jalonnent l’histoire. Aujourd’hui, le racisme anti-noir devient de plus en plus récurrent. Et évidemment, il y a des évènements qui arrivent au fur et à mesure, et des évènements qui peuvent aussi rejoindre ce thème, notamment la situation politique au Sénégal, ce qui se passe au Moyen Orient et en Russie. En un mot, tout ce travail est un plaidoyer pour la restauration de la dignité humaine.
Pourquoi le choix des personnages féminins comme élément central de l’exposition ?
Ce n’est pas anodin. C’était vraiment un choix parce que, tout simplement, c’est la femme qui met l’homme au monde. La douleur d’une mère est incommensurable. Et quand il y a, par exemple, des enfants tués de manière lâche, on voit des mamans qui n’arriveront jamais de la vie à faire leur deuil. Donc, c’est une manière aussi de leur donner la parole dont les chaises sont symboles de pouvoir.
Justement, on voit cette chaise qui revient partout pratiquement dans toutes les œuvres. Qu’est-ce que vous voulez montrer ?
Dans ce travail, la chaise a vraiment représenté le pouvoir politique. Donc, c’est vraiment un dialogue parce que d’habitude, je travaille beaucoup sur le thème de l’hospitalité, mais sur cette série-là, c’est un dialogue entre l’humain et le pouvoir politique. Je fais toujours travailler des artisans, histoire d’apporter aussi un peu d’économie, c’est-à-dire que je fais les prototypes et ils ne font que reproduire