L’UCAD «ANOBLIT» DEUX EMINENTS HISTORIENS
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar abrite depuis avant-hier, jeudi 20 février, un colloque international de trois jours sur les « Dynamiques autour du fleuve Sénégal ».
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L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar abrite depuis avant-hier, jeudi 20 février, un colloque international de trois jours sur les « Dynamiques autour du fleuve Sénégal ». Une manière, pour cette institution, de rendre hommage aux professeurs Boubacar Barry et Abdoulaye Bathily, deux figures qui ont marqué de leur empreinte, la recherche en sciences humaines et sociales.
C’est dans une atmosphère empreinte de solennité et de reconnaissance que l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a honoré les professeurs Boubacar Barry et Abdoulaye Bathily. Ces deux éminents historiens, dont les travaux ont façonné la compréhension des dynamiques historiques africaines, notamment autour du fleuve Sénégal, ont reçu un hommage appuyé des autorités académiques, scientifiques et politiques, jeudi, à l’occasion d’un Colloque international portant sur les « Dynamiques autour du fleuve Sénégal ». Plusieurs personnalités académiques et politiques ont tenu à marquer de leur présence cet événement de trois jours (20- 21et 22 février) et en ont profité pour saluer l’engagement intellectuel des deux historiens ainsi que « leur apport inestimable à la connaissance historique de l’Afrique ».
Aminata Niang Diène, Recteur par intérim de l’Ucad, qui a ouvert le colloque, a rappelé le rôle que ces deux figures de l’historiographie africaine ont joué dans le paysage universitaire africain. « L’Ucad est honorée d’accueillir ce colloque international qui vise à rendre hommage à deux illustres enseignants-chercheurs. Ils font la fierté de leurs collègues, de leurs étudiants et de notre institution toute entière », a indiqué Mme Diène. Elle a souligné leur contribution dans la structuration des études historiques en Afrique, évoquant, dans la foulée, leur rigueur scientifique et leur influence sur plusieurs générations d’étudiants. « Les professeurs Barry et Bathily sont incontestablement des bâtisseurs d’hommes, des scientifiques dont la réputation a franchi, depuis longtemps, les frontières du Sénégal », a-t-elle ajouté.
LA RECONNAISSANCE DES PAIRS POUR PERPETUER LEUR LEGS
Pour perpétuer leur legs, le Recteur par intérim de l’Ucad a annoncé la mise en place d’un comité de réflexion au sein de cette institution. Il s’agit, selon Aminata Niang Diène, de préserver et de valoriser leurs travaux et au-delà, l’ensemble des œuvres des enseignants chercheurs. « Nous avons des références, un patrimoine scientifique qu’il est fondamental de valoriser », a soutenu Mme Diène. Pour sa part, Alioune Badara Kandji, doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh) a, quant à lui, mis en lumière l’héritage laissé par les deux professeurs. Il a insisté sur leur rôle non seulement en tant qu’historiens, mais aussi en tant que figures militantes. « Les professeurs Barry et Bathily ont très tôt donné sens au concept de don de soi. Défenseurs de la démocratie, acteurs de Mai 68, ils nous ont dispensé bien des leçons sur l’amour de soi, de sa patrie, de son continent », note Pr Kandji. Il a également rappelé l’importance de leurs travaux, citant notamment Le Royaume du Waalo de Boubacar Barry et Les portes de l’Or d’Abdoulaye Bathily. « Des œuvres qui ont révélé des pans méconnus de l’histoire africaine », a-t-il affirmé, soulignant que les « deux éminents professeurs nous ont permis de nous réconcilier avec notre propre histoire ». Un avis qu’il partage avec Idrissa Bâ, chef du Département d’Histoire de l’Ucad. Dans son propos, le Pr Bâ a livré une réflexion profonde sur l’apport méthodologique et épistémologique des deux professeurs, notamment leur manière singulière d’aborder l’histoire de la Sénégambie et de l’Afrique de l’Ouest.