DIOMAYE LIVRE SA RECETTE POUR LA BONNE GOUVERNANCE
S'exprimant devant les administrateurs et managers publics réunis au CICAD de Diamniadio, le chef de l'État a annoncé le lancement prochain d'un "New Deal technologique" visant à moderniser en profondeur le service public sénégalais

Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a présidé hier, lundi 20 janvier, la cérémonie d’ouverture de la Conférence des Administrateurs et Managers Publics au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) à Diamniadio. A cette occasion, il a présenté les grandes orientations de son mandat en matière de gouvernance publique. Parmi les annonces phares, figure la création prochaine de l’Agence de centralisation de la commande publique.
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a annoncé plusieurs réformes concernant la commande publique, certaines écoles de formation et les recrutements à l’École nationale d’administration. Il s’exprimait hier, lundi 20 janvier, lors de la conférence des administrateurs et managers publics. « Je demande au Premier ministre de me proposer un programme ambitieux de transformation de la fonction publique incluant la réforme des écoles de formation spécialisées, ainsi que des formations et recrutements à l’École nationale d’administration », a-t-il déclaré.
Selon lui, cela exige une parfaite connaissance de l’organisation de l’État et de ses procédures, notamment celles régissant la commande publique. Le chef de l’Etat annonce la création d’une nouvelle agence dans ce secteur. « J’ai déjà reçu du Premier ministre le projet de création d’une agence nationale de centralisation de la commande publique. Notre objectif est de rationaliser les dépenses de l’État et d’améliorer nos marges de manœuvre budgétaires, dans le cadre d’un assainissement durable et d’une gestion vertueuse de nos finances publiques’’, a-t-il expliqué.
Le président Bassirou Diomaye Faye a également demandé aux ministères de boucler l’élaboration de leur lettre de politique sectorielle. « Dans cette dynamique, sous la coordination du ministère des Finances et du Budget et la supervision du Premier ministre, je vous demande de finaliser les lettres de politique sectorielle dans chaque ministère et d’instaurer une culture de dialogue. Le Premier ministre veillera à une gestion rigoureuse de l’immobilier public, à l’amélioration du cadre de vie dans les administrations et à un usage optimal des équipements informatiques et des services numériques, qui seront validés par le ministère chargé du Numérique’’, a assuré le chef de l’État. Il souhaite la généralisation du management de la qualité dans l’ensemble des structures publiques et parapubliques. « Nous devons faire progresser la culture de la qualité et viser la certification systématique de toutes nos procédures, qu’elles soient simples ou complexes. Le temps est également venu d’accélérer la transformation numérique de nos administrations. La dématérialisation des formalités et leur accessibilité simplifiée représentent des gages de transparence et de bonne gouvernance », souligne-t-il.
Il a également annoncé la mise en place imminente d’un système d’appel à candidatures pour certains postes de responsabilité, visant à améliorer la transparence et à optimiser les recrutements dans l’administration. Par ailleurs, le chef de l’Etat relève que toutes les décisions importantes des établissements publics et parapublics, les recrutements, la budgétisation ou les partenariats, doivent être validées par l’autorité ministérielle et interministérielle concernée.
Selon lui, c’est un impératif de bonne gouvernance. « Nous devons également, faciliter la mobilité des gens et résister aux tendances corporatistes. Nous devons enfin engager un examen réfléchi de nos grilles de rémunération, améliorer la formation initiale et continue des agents et repenser nos écoles nationales de formation », a assuré Bassirou Diomaye Faye.
Le new deal technologique sera lancé le 24 février prochain
Le Chef de l’Etat a annoncé par ailleurs qu’il lancera, le 24 février prochain, le New Deal technologique, une initiative qui ‘’nous permettra de bâtir un service public moderne, agile et tourné vers l’avenir’’. ’Parallèlement, a ajouté le chef de l’État, j’encourage le gouvernement à faire de l’innovation publique un levier d’efficacité et un vecteur de communication, à l’image du récent GOV’ATON’’. Il a affirmé qu’un système d’appel à candidatures pour certains postes de responsabilités sera bientôt opérationnel. Selon lui, cette procédure d’attribution des fonctions est déjà en vigueur à la Commission nationale des droits de l’homme.
Bassirou Diomaye Faye, chef de l’État « Nous sommes dans un État contraint dont les marges de manœuvre budgétaire et financière n’existent quasiment plus »
Au terme de neuf mois d’exercice du pouvoir, le président de la République a tenu à rappeler, lors de cette conférence des administrateurs et managers publics tenue à Diamniadio, que les constats sont alarmants. « D’abord, un État contraint dont les marges de manœuvre budgétaire et financière n’existent quasiment plus, une Administration républicaine, mais manquant de cohérence et figée dans des schémas dépassés, alors même que les réalités socio-économiques évoluent rapidement, marquées notamment par la transformation numérique et l’essor de l’intelligence artificielle », regrette le chef de l’État qui indique de plus que le secteur parapublic est hypertrophié, doublonnant souvent l’administration centrale, budgétivore et dont la contribution aux dividendes de l’État reste trop faible. Toujours dans ses propos lors de la conférence, le président de la République a dit vouloir se départir des services publics complexes et coûteux qui limitent l’efficacité des politiques publiques et ternissent l’image de l’État. Dès lors, il est impératif selon lui de refonder l’administration, pour la rendre plus moderne, plus proche des citoyens et plus efficiente dans ses missions.
Gestion des entreprises publiques : Quand la rigueur doit s’imposer en règle
«Un État stratège confère des délégations à des entités publiques, mais il veille à l’exemplarité de leur gouvernance et à leur performance ». Ces propos sont du président de la République Bassirou Diomaye Faye qui s’exprimait hier, lundi 20 janvier lors de la cérémonie d’ouverture de la première édition de la Conférence des administrateurs et managers publics (CAMP) au Cicad de Diamniadio. Bassirou Diomaye Diakhar Faye a insisté sur l'importance primordiale qu'il attache à la supervision du secteur parapublic. « Je demande au Premier ministre d’assurer l’application rigoureuse de la loi d’orientation du 19 avril 2022 relative au secteur parapublic qui vise à mieux cerner le portefeuille de l’État, à maîtriser la gestion des ressources publiques et à vérifier la pertinence des interventions du secteur parapublic. Je rappelle l’exigence pour les organes délibérants et exécutifs des entités du secteur parapublic de s’en tenir strictement à leurs prérogatives », a-t-il indiqué. Selon lui, ce rappel illustre l’ampleur des défis posés par la gouvernance du secteur parapublic, dont la performance et le contrôle exigent une vigilance de tous les instants. « J’attire l’attention sur l’importance d’une gestion rigoureuse des entreprises publiques, qui doivent être administrées selon les meilleurs standards internationaux. Elles ne sauraient constituer un fardeau pour la nation. Au contraire, leur contribution à la prospérité collective doit être évidente », déclare-til. Le président de la République a aussi demandé au Premier ministre, en coordination avec le ministre secrétaire général de la Présidence de la République, de définir une liste précise d’entreprises publiques stratégiques, parmi lesquelles Senelec, Petrosen, Sar, Air Sénégal, Fonsis, La Poste ou encore le Port autonome de Dakar.