GOUVERNANCE ET POLITIQUES ÉCONOMIQUES
SEN-ECONOMICUS : Le plus grand problème que nous avons au Sénégal en termes de management de la très haute performance dans nos orientations stratégiques et nos choix publics, c’est le déficit d’articulation entre l’Economie (PSE) et le Politique (Acte 3)
PSE et Acte 3
Avant, l’Etat (central et unitaire) fut le seul, principal et exclusif acteur sur la scène politique, économique, sociale, culturelle. Aujourd’hui, il est un acteur parmi tant d’autres. A partir des années 80, sont apparus de nouveaux acteurs devenus tout aussi puissants que l’Etat: les Grandes entités systémiques (Multinationales et Transnationales), la Société civile/ONG et les Collectivités territoriales.
Les innovations technologiques aidant et les Capitaux facilitant, ces derniers vont grignoter, empiéter, émietter et se partager avec l’Etat, ses sphères d’influence, de décision et de pouvoir. Cependant, jamais, le Territorial et le Central ne sont aussi interférés. Pour beaucoup de problèmes de dimensions nationales, il faut des solutions locales et pour beaucoup de problèmes locaux, il faut des solutions centrales.
Et du coup, on passe du ‘’Contrat social’’ à travers le pacte social au ‘’Contrat Citoyen’’ à travers un ‘’Pacte Citoyen’’ pour la construction des intelligences collectives. D’une traditionnelle dichotomie ‘’espace public-espace privé’’ et ‘’bien public-bien privé’’, nous allons vers des ‘’espaces communs’’ et ‘’biens communs’’, sur fond de choc démographique, de défi de compétition des terroirs/territoires et de celui du ‘’Vivre ensemble’’.
C’est ainsi que s’agissant du pilotage du Plan Sénégal Emergent (PSE), c’est l’Administration centrale, à travers le ministère de l’économie et des finances qui en est le cadre des résultats des politiques économiques et sociales; et particulièrement la Direction générale de la planification et des politiques économiques qui en est la cheville ouvrière dans la mise en œuvre.
Le Bureau Opérationnel de Suivi (BOS) du PSE, est quant à lui, dans le Suivi-évaluation notamment à travers le suivi de l’état d’avancement des réformes, projets et programmes d’une part et d’autre part, dans l’analyse des performances économiques et sociales.
Et c’est là où le PSE et l’ACTE 3 de la Décentralisation gagneraient à dialoguer et à se parler pour se nourrir et s’enrichir mutuellement, par le biais de la Contractualisation. Car, l’Administration centrale et ses dépendances, ne sauraient à elles seules, apporter des réponses adéquates à la multitude de questions qui se posent en Société et surtout dans les Terroirs.
Même s’il (l’Etat central) a l’exclusivité de l’orientation publique, la traduction effective de celle-ci nécessite le concours d’autres acteurs (société civile, élus locaux, experts et de porteurs d’enjeux) pour produire de bonnes décisions de nature à agir positivement au niveau des zones critiques de changement et de transformation sociale. Une des limites dans la mise en œuvre du PSE depuis trois ans, c’est qu’il (PSE) s’est inscrit dans une perspective du ‘’management sur’’ et l’ACTE 3 lui offre l’opportunité d’aller vers du ‘’management avec’’.
Le plus grand problème que nous avons au Sénégal en termes de management de la très haute performance dans nos orientations stratégiques et nos choix publics, c’est le déficit d’articulation entre l’Economie (PSE) et le Politique (Acte 3).
Sans oublier, la grande confusion dans la communication gouvernementale, où on confond, les objectifs aux résultats; les résultats aux impacts etc. Manifestement, il y a dans la communication gouvernementale, un problème ‘’d’archéologie conceptuelle’’ pour parler comme Foucault, une difficulté dans la syntaxe, dans les éléments de langage mais surtout et c’est le plus préoccupant, un problème d’angle d’approche, d’accroche et de méthodologie dans la communication de notre Gouvernement.
Comme nous en sommes dans la mise en œuvre de la phase 2 de l’Acte 3 et dans la quatrième année dans la mise en œuvre du PSE, nos Décideurs et Dirigeants gagneraient à ne pas perdre de vue que l’approche décisionnelle qui est aujourd’hui, au cœur de la théorie des organisations et des processus de pouvoir.
Surtout que la dictature du court terme et de l’urgence, font que les choix publics et politiques envers les Terroirs, sont pris au coup par coup sous la pression des contingences et des événements. A cet effet, la dialectique entre le PSE et l’Acte 3 devrait nous offrir une perspective heureuse en étant le lieu par excellence, de négociations dans le Jeu des Acteurs, de conception, d’élaboration et de mise en œuvre des stratégies et planification de territorialisation de politique publiques.
Quand justement, cette nécessaire dialectique est assortie de la mise en place de procédures formalisées de comptes-rendus, de mesures de performance et des structures de changement et d’évaluation. Afin que ce ne soit plus parce que nous avons tels types de Terroirs que nous avions telles politiques de décentralisation mais, parce que nous voulons telle territorialisation de politiques publiques que nous planifions, aménagions et structurions de telle manière.
Parce que nous sommes des êtres des lointains pour parler comme Heidegger. D’autant plus que la compétition des Nations ne se fait plus seulement à travers les Etats (Etat central) mais surtout et davantage au niveau de ses Terroirs et de ses Multinationales. C’est la nouvelle logique de l’économie globalisée sous fond d’innovations technologiques et de révolution numérique.