LES CONCERTATIONS NATIONALES LANCÉES SUR LA RÉFORME DU SERVICE PUBLIC
La volonté de doter l’administration publique sénégalaise de ses lettres de noblesse s’inscrit dans le contexte de l’adoption de l’Agenda national de transformation « Sénégal Vision 2050 »
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Le Sénégal s’est résolument engagé sur la voie d’un développement économique durable. Dans ce cadre, des concertations nationales dédiées à la réforme du service public ont été officiellement ouvertes hier, jeudi 23 janvier 2025, par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du Service public. Plusieurs personnalités, notamment d’anciens ministres, de professeurs émérites, d’autorités administratives et de partenaires stratégiques y ont part.
La volonté de doter l’administration publique sénégalaise de ses lettres de noblesse s’inscrit dans le contexte de l’adoption de l’Agenda national de transformation « Sénégal Vision 2050 ». Cet objectif apparaît comme une condition sine qua non pour construire une nation forte, économiquement résiliente et durable.
Ainsi, les concertations nationales lancées à Dakar hier, jeudi 23 janvier 2025 par M. Olivier Boucal, ministre de la Fonction publique et de la Réforme du Service public, marquent une étape cruciale dans ce processus.
La cérémonie a vu la participation de Mme Aminata Touré, ancienne Première ministre et actuelle Envoyée Spéciale du Président de la République, d’anciens ministres de la Fonction publique, de professeurs émérites, ainsi que d’autorités administratives et de partenaires nationaux et internationaux.
Ces concertations ont pour ambition de mener un diagnostic approfondi de l’administration publique sénégalaise et de « repenser les méthodes et modes de gouvernance des affaires publiques, au service de l’usager citoyen », conformément aux directives du Premier ministre, M. Ousmane Sonko. La démarche adoptée repose sur une dynamique participative et inclusive de co-construction.
UN DISPOSITIF INCLUSIF ET INNOVANT
Le processus de réforme s’appuiera sur la mise en place de plusieurs plateformes d’échanges destinées à impliquer les différentes parties prenantes à tous les niveaux : central, régional et international, en particulier auprès de la diaspora sénégalaise. Une plateforme dédiée a d’ailleurs été conçue pour favoriser des concertations directes et ouvertes avec les usagers-citoyens, en vue de recueillir leurs contributions et leurs préoccupations.
DES MAUX IDENTIFIÉS ET UNE RÉFORME URGENTE
Lors de son allocution, M. Olivier Boucal a rappelé que l’administration publique sénégalaise est confrontée à de nombreux dysfonctionnements, largement documentés dans divers rapports et études sur les performances des services publics et la satisfaction des usagers. Il a notamment souligné que les constats établis dans la partie diagnostic du Référentiel Sénégal 2050, et récemment rappelés par le Chef de l’État lors de la Conférence des Administrateurs et Managers publics, mettent en évidence plusieurs problématiques : le chevauchement des missions de certains services ; la lenteur dans l’exécution des procédures ; la qualité insuffisante des prestations offertes aux usagers.
Face à ces défis, le ministre a affirmé qu’ «il est impératif de donner corps aux orientations du Chef de l’État en prenant des dispositions concrètes pour repenser notre gouvernance et re nouveler notre administration ».
UNE RÉFORME INCLUSIVE POUR ÉVITER LA MARGINALISATION
De son côté, Mme Aminata Touré a souligné l’importance de prendre en compte les besoins spécifiques des groupes vulnérables, notamment les personnes vivant avec un handicap. Elle a insisté sur la nécessité d’inclure ces populations dans le cadre des réformes afin d’éviter tout risque de marginalisation dans l’accès aux services publics.
LES RÉFORMES MAJEURES DU SERVICE PUBLIC
Depuis son indépendance en 1960, le Sénégal a entrepris plusieurs réformes pour adapter son administration aux défis de chaque époque. Ces réformes se sont articulées autour de grandes périodes : 1960-1980 ; la construction d’un État de droit et élaboration d’un système de planification du développement (1960-1980) 1980-1994 : la mise en œuvre des réformes relatives aux désengagements de l’État et aux programmes d’ajustement structurel (1980-1994); les initiatives visant à améliorer la gouvernance économique et financière, à promouvoir la bonne gouvernance et à améliorer la qualité des services publics (1992) ; et la modernisation de l’administration publique en 2016.
Le lancement des concertations nationales en 2025 marque donc une nouvelle étape dans cet effort continu d’amélioration et de transformation de l’administration sénégalaise.