ABDOURAHMANE DIOUF ET LE PARI D’UNE ANNEE ACADÉMIQUE NORMALE
Le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) passe en revue les difficultés que traverse le secteur de l’enseignement supérieur et explore les opportunités qui s’offrent au privé
En prélude du séminaire national sur l’Enseignement Supérieur qui se tient du 31 mai au 02 juin, le Cadre Unitaire des organisations Privées d’Enseignement Supérieur (CUDOPES) a tenu, le vendredi dernier, à Dakar, un atelier sur la problématique de l’enseignement supérieur privé. Le but de l’atelier est de proposer des solutions au gouvernement dans la production d’un document programme afin de l’intégrer dans le cadre stratégique que le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, est en train de mettre en place pour trouver des solutions à l’enseignement supérieur de manière général au Sénégal.
Dans les contextes de surpopulation de l’enseignement supérieur, qui a créé une grande instabilité dans le secteur et qui fait aujourd’hui qu’il y a un grand dérèglement du calendrier académique, le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) passe en revue les difficultés que traverse le secteur de l’enseignement supérieur et explore les opportunités qui s’offrent au privé. Dans ce cadre, se tiendra un séminaire de trois jours du 31 au 02 juin à Saly et consacré aux solutions du dérèglement du calendrier académique, du renforcement de la formation et de la qualité de l’enseignement supérieur dans l’accréditation et l’habilitation, la stabilisation de l’année académique et la lutte contre la surpopulation de l’enseignement supérieur public. De ce fait, lors du séminaire national sur l’enseignement supérieur, un atelier est dédié exclusivement à l’enseignement supérieur privé, a fait savoir le Directeur de l’Enseignement Supérieur Privé, Pr Cheikh Sène. Selon lui, le ministre Abdourhamane Diouf souhaite, à partir de cette année 2024-2025, que le calendrier académique redevienne normal que l’année universitaire puisse démarrer le premier lundi du mois d’octobre et fermer le dernier vendredi du mois de juillet. « Nous savons que l’enseignement supérieur au Sénégal connait quelques difficultés, les universités privées souhaitent apporter une offre qualitative pour absorber ce surplus de bacheliers afin de permettre à tous les étudiants sénégalais d’avoir la même chance de trouver un emploi », a soutenu, Dr Jean Marie Sène, le coordonnateur du CUDOPES représentant toutes les écoles d’enseignement privé au Sénégal.
Seuls 92 d’établissements supérieurs privés disposent d’habilitation institutionnelle sur 267
« Dans le répertoire du MESRI, nous en sommes en 267 établissements privés d’enseignement supérieur, 92 établissements ont l’habilitation institutionnelle, 175 établissements disposent soit l’agrément provisoire ou soit d’un agrément définitif», a déclaré le directeur de l’Enseignement Supérieur Privé incitant les 175 établissements privés ayant l’agrément définitif de passer à l’habilitation institutionnelle précisant que l’opportunité est que le ministre souhaite reprendre le programme de remplacement des bacheliers dès la rentrée prochaine. Tout en informant que le DAGE du ministère se chargera de faire le point sur le paiement des dettes des établissements supérieurs privés qui étaient estimées à moins de 10 milliards avant la tenue du séminaire nationale.
Pour le Conseiller Technique du ministre de l’Enseignement Supérieur en charge de la supervision de l’enseignement supérieur privé, Mouhamed Ndiaye, c’est inadmissible qu’on donne le déchet aux universités supérieures privées. Rappelant que le défi du ministre, c’est d’inciter l’orientation des bacheliers dans la plateforme en même temps dans le privé et le public en permettant à l’étudiant de faire le choix. « Il faut donner à l’étudiant la liberté de choix dans l’orientation invitant les partenaires à venir à l’accréditation pour la reconnaissance et la qualité de l’enseignement supérieur. Les orientations du public venaient après le privé. Si aujourd’hui nous voulons relever le défi de l’enseignement supérieur, il ne faut pas faire de distinction entre le privé et le public. Il faudrait miser sur la qualité, sur l’innovation, sur la filière et la liberté », a estimé M. Ndiaye. Pour lui, dans le cadre de l’UEMOA, les objectifs qui sont fixés dans le cadre de l’enseignement supérieur ne sont pas encore atteints. « Nous n’avons pas encore atteint les 300.000. Donc, il faudra accélérer les choses en insistant sur la réforme du système d’orientation parce que l’objectif, c’est de mettre en place l’équité, de faire en sorte que le privé au même titre que le public puisse disposer de la qualité en matière d’orientation », dénonçant le système et le manque de stabilisation de l’année, du chevauchement des années qui impacte sur le financement de l’Etat, mais aussi sur le cursus scolaire » estime-t-il.