MAMADOU TALLA SE DEMARQUE
Décision du ministère de la sante de vacciner les enseignants et les élèves

Le ministre de l’Education Nationale, Mamadou Talla, a rencontré hier les syndicalistes de l’enseignement moyen secondaire pour discuter de la décision de son collègue de la santé et de l’Action sociale (Abdoulaye Diouf Sarr, de faire vacciner les enseignants et élèves contre le covid-19.
Conscients que la vaccination relève d’un choix individuel, les acteurs ont décidé, au terme de leurs échanges, de laisser cette question à l’appréciation individuelle des enseignants. Il y a de fortes chances que la décision du ministre de la Santé de faire vacciner les enseignants et les élèves (en âge requis) avant la prochaine rentrée scolaire n’aboutisse pas.
En effet, au lendemain de la circulaire envoyée par Abdoulaye Diouf Sarr aux médecins-chefs de région, de district sanitaire, gouverneurs, Inspections d’Académie (IA) et Inspections de l’Education et de la Formation (IEF) pour les instruire «d’intégrer dans leur stratégie, la vaccination des enseignants et élèves en âges de se faire vacciner», le ministre de l’Education nationale a rencontré les syndicats d’enseignants du moyen secondaire pour échanger sur la question avec eux.
Au terme de leurs discussions, les parties prenantes ont décidé de donner libre court à tout enseignant qui le désire d’aller se faire vacciner. Selon le secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye, la vaccination est une question individuelle et volontaire. Il estime que nul ne peut obliger une personne à se faire vacciner. «On ne peut pas obliger l’enseignant à se faire vacciner», tranche Monsieur Ndoye avant de poursuivre : «Nous avons rappelé notre position au ministre». Une position qui, selon lui, repose sur le droit, en ce sens que le ministre du Travail a sorti une note le 02 août dernier à l’endroit des travailleurs pour préciser qu’aucune disposition de la législation ne rend obligatoire la vaccination. Dès lors, souligne Abdoulaye Ndoye, la vaccination relève d’une décision personnelle.
Abondant dans le même sens, Abdou Faty a fustigé la sortie du ministre de la Santé et de l’Action Sociale. «Nous avons précisé à notre ministre de Tutelle que nous n’avons pas apprécié le coup de communication du ministre de la Santé», s’offusque le secrétaire général du Sels. Rappelant que l’école est un espace de dialogue et de concertation, il considère qu’un projet d’une telle envergure doit au préalable faire l’objet de discussions pour voir les tenants et les aboutissants. Convaincu que les priorités sont ailleurs en cette veille de rentrée académique, Monsieur Faty trouve que le fait de parler de vaccination revient «à du divertissement».
ON VA VERS DES PERTURBATIONS MAJEURES SI…
A quelque trois semaines de la rentrée scolaire, les syndicats d’enseignants du moyen secondaire remettent au goût du jour les priorités de l’heure, tel que le monitoring. En effet, Abdou Faty renseigne que le président de la République a donné instruction au ministre de la Fonction publique Mariama Sarr de se pencher sur la question du monitoring. « Si le monitoring ne démarre pas dès la rentrée prochaine, on va vers des perturbations majeures, car toutes les organisations syndicales vont déposer des préavis de grève. Qu’on ne nous fatigue pas avec les questions d’année électorale», avertit le syndicalisme.
Seulement, Abdoulaye Ndoye tient à préciser : «Au niveau du Cusems, nous ne voulons plus de monitoring, ce que nous attendons du gouvernement, ce sont des actes forts comme la question des systèmes de rémunération, la mise en place du corps des administrateurs scolaires pour la question des violences scolaires, la professionnalisation du corps, les prêts DMC, les mises en position de stages, les lenteurs administratives, les indemnités des formateurs, la question des cartes professionnelles dont le tirage va démarrer avant la rentrée prochaine, les comptes dormants pour les collègues décédés etc ». Les autres points soulevés lors de cette rencontre concernent la question des tenues scolaires.
Sur ce point, les syndicalistes maintiennent leur position. «Nous n’avons jamais soutenu que les tenues n’étaient pas importantes. Au contraire, nous avons invité le ministre à orienter ses investissements au niveau des axes prioritaires qui ont pour nom : le déficit d’enseignants, les surcharges horaires, le déficit de tables-bancs avec les tables pléthoriques, des écoles sans bibliothèques, des bibliothèques vétustes, des écoles sans blocs sanitaires et les milliers d’abris provisoires», souligne Abdoulaye Ndoye. Quid du recrutement des 5000 enseignants ? Les syndicalistes disent avoir interpellé encore une fois de plus le ministre sur la nécessité de la transparence dans le recrutement mais aussi de privilégier les titulaires de diplôme professionnel.