PLAIDOYER POUR UNE ADAPTATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF SÉNÉGALAIS AUX EXIGENCES MONDIALES
À l'ouverture d'un colloque international à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, le directeur de l’UFR Sciences de l’éducation et des sports a appelé à intégrer davantage les outils numériques et l’IA pour mieux préparer les jeunes générations.
Saint-Louis, 5 nov (APS) – Le directeur de l’unité de formation et de recherche en sciences de l’éducation et des sports de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Assane Diakhaté, a plaidé, mardi, pour une meilleure adaptation du système d’enseignement sénégalais aux “exigences du monde” qui, de plus en plus, font appellent, entre autres, à la formation à distance et à l’intelligence artificielle.
“Nos pratiques doivent être adaptées à un monde beaucoup plus exigeant avec le développement des outils numériques, la formation à distance, l’intelligence artificielle, nous devrons repenser notre pratique en éducation et formation”, a-t-il déclaré.
Le professeur Diakhaté s’entretenait avec des journalistes, en marge de l’ouverture d’un colloque international de quatre jours portant sur le développement de la recherche pour le développement.
Ce colloque, à s a deuxième édition, est initié par l’unité de formation et de recherche en sciences de l’éducation et des sports (UFR-SEFS) de l’UGB.
Il regroupe tous les deux ans des chercheurs d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, sur le thème “De la petite enfance à l’âge adulte : transformer les pratiques en éducation”.
“Quand vous voyez les exigences du développement, les difficultés que rencontrent les acteurs de l’éducation, que ce soient les enseignants, les parents ou les enfants, les infrastructures, vous vous rendez compte que le soubassement, c’est l’éducation”, a-t-il déclaré.
Assane Diakhaté considère qu’il faut agir pour relever le capital humain, qui, dit-il, “est très bas, se situant à 0,4 au Sénégal”. Il “doit monter à 0,6 par les effets conjugués des enseignants chercheurs”, a-t-il expliqué.
La petite enfance est le point sur lequel “il faut le plus agir”, “si nous voulons redresser le développement du capital humain. Il faudra stimuler l’enfant sur le plan cognitif”, a-t-il préconisé.
Il note que des recherches en psychologie cognitive “ont montré que 80 pour cent du développement du cerveau se passent dans les mille premiers jours”, d’où selon lui la nécessité de stipuler l’enfant dès ses premières années.
“Si nous n’avons pas des pratiques qui permettent de stimuler sur le plan cognitif les enfants, nous serons en retard”, a ajouté le directeur de l’unité de formation et de recherche en sciences de l’éducation et des sports de l’université Gaston Berger.
La réflexion engagée par cette UFR porte sur les voies et moyens d’arriver à un système éducatif dans lequel “les bacheliers auront entre 13 et 14 ans au lieu de 20 ans”, a indiqué son directeur.
Selon le professeur Omar Sougou, le président de son comité d’organisation, ce colloque s’inscrit “dans une dynamique de multidisciplinarité”.
Il se veut une plateforme d’échanges pour les professionnels de l’éducation, a-t-il dit.
Au total, 120 communications sont au programme de cette rencontre de quatre jours qui enregistre la participation de chercheurs de quinze nationalités différentes.
Ces communications portent sur des thèmes relatifs à différents domaines des sciences de l’éducation, indique-t-on.