SI NOUS VOULONS CHANGER LE SYSTEME, AUCUN SUJET NE DOIT ETRE TABOU
Le ministre de l’éducation nationale, Moustapha Guirassy, a fait face à la clameur des enseignants qui ne l’ont pas raté suite à ses propos polémiques au sujet des corrections de copies des examens du bac.
Le ministre de l’éducation nationale a fait face à la clameur des enseignants qui ne l’ont pas raté suite à ses propos polémiques au sujet des corrections de copies des examens du bac. Faisant des précisions hier, Moustapha Guirassy a indiqué à ses détracteurs que s’ils veulent changer le système, aucun sujet ne doit être tabou.
«Le faible taux de réussite au BAC est dû en partie à la correction à la loterie que certains professeurs font à cause du manque de temps.» Ces propos du ministre de l’Education nationale ont créé une vive polémique dans le pays. Ils ont créé une levée de boucliers chez les enseignants qui n’ont pas raté le nouveau ministre de l’Education.
Mais Mamadou Moustapha Mamba Guirassy n’a pas attendu longtemps pour revenir sur ses propos et faire des précisions. Selon lui, l'allusion faite aux enseignants qui corrigent des copies d'élèves en temps record est loin d'être une stigmatisation du comportement de ces enseignants. “Je ne faisais que partager par empathie un message d’un enseignant relatant un épisode de sa vie de correcteur qu’il avait par la suite beaucoup regretté”, a-t-il fait savoir. Et par honnêteté intellectuelle, préciset-il, et pour son respect pour l’élève et l’école, l'enseignant avait jugé opportun de partager ce message avec lui.
Rapportant son discours, Monsieur Guirassy affirme que l’enseignant déplorait dans ce message la charge excessive de correction de copies dans des délais extrêmement courts. Sous une aussi forte pression de temps, laisse-t-il entendre, l’enseignant disait ne pas pouvoir dès lors garantir la rigueur, l’équité, la justice et l’impartialité dans l’exécution de la tâche de correcteur. Et qu’il craignait fort d’avoir ainsi causé du tort à certains élèves indépendamment de sa volonté.
Monsieur Guirassy estime cependant n’avoir aucun doute sur la conscience élevée des enseignants dans l’exercice du métier dont les contraintes et les exigences sont connues et reconnues par tous. Pour être du secteur, il indique avoir eu plusieurs fois la preuve que les enseignants dans leur écrasante majorité remplissaient en toutes circonstances, leurs obligations professionnelles. Ces enseignants, souligne-t-il, travaillent dans des conditions difficiles et s’acquittent, sans broncher, de leurs obligations professionnelles
C'est justement, ajoute le ministre de l’Education, pour faire le plaidoyer de ces agents de l'ombre, qu’il a évoqué dans une haute instance telle que celle du Conseil interministériel présidée par le PM, “cet exemple donné par un enseignant lui-même et relatant les conditions précaires dans lesquelles il se trouvait pour corriger un nombre de copies énorme en peu de temps”. Cela signifie tout simplement pour le ministre que le déficit criard d’enseignants pourrait expliquer cette situation.
Par conséquent, Moustapha Guirassy soutient qu’il ne s'agit pas d'une stigmatisation, mais plutôt d'une plaidoirie pour l'amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. “Une mauvaise interprétation a donc amené certains à considérer que les enseignants sont responsables de cet état de fait”, a-t-il renchéri.
Par ailleurs, il dit être conscient que son rôle est de corriger le problème relevé en améliorant les conditions de travail des enseignants. Sa conviction, cela passe par l'augmentation du nombre d'enseignants et de correcteurs aux examens. A l’en croire, la justice et l'équité passent aussi par cette amélioration des conditions de travail. “Si nous voulons changer le système, aucun sujet ne doit être tabou. Discutons de tout dans un esprit positif et constructif pour progresser”, a-t-il fait savoir.