AMINATA SOW FALL SE VEUT "FÉMINISTE, MAIS PAS MILITANTE"
La romancière sénégalaise Aminata Sow Fall dit ne pas être "politiquement féministe’’ pour n’avoir "jamais milité" dans les associations féminines, ce qui ne l’empêche pas de "croire en la force de la femme".
Dakar, 19 mars (APS) - La romancière sénégalaise Aminata Sow Fall dit ne pas être "politiquement féministe’’ pour n’avoir "jamais milité" dans les associations féminines, ce qui ne l’empêche pas de "croire en la force de la femme".
Elle participait mardi au cours du panel d’ouverture de la première édition des "Sabbar artistiques", à l’initiative de la réalisatrice et productrice sénégalaise Rama Thiaw dans les locaux de la Fondation Heinrich Böel, à Dakar.
Aminata Sow Fall affirme avoir "toujours cru que la femme peut se débrouiller pour réussir", ce qui l’a amenée à ne pas se "ranger derrière une étiquette de féministe".
"Je crois en la force de la femme, en sa sagesse, ses talents, son intuition et sa capacité de savoir ce qui se passe dans le monde, mais je ne me suis pas inscrite comme militante féministe, je ne suis pas militante féministe", a expliqué l’auteur du roman "La grève des Bàttu" (1979).
Aminata Sow Fall était étudiante à la Sorbonne en France lors des évènements de mai 1968 mais elle n’a pour autant pas adhéré aux mouvements féministes malgré le contexte contestataire et de revendication ayant caractérisé cette époque.
"J’ai été éduquée dans l’idée que nous (femmes) étions capables et que la femme peut faire ce que l’homme peut faire. Je l’ai toujours dit, ce qui porte la femme est son intuition miraculeuse, parce qu’elle sent les choses, le monde, elle adhère aux choses et à l’état du monde avec une sérénité remarquable", fait valoir Aminata Sow Fall.
La femme, argumente-t-elle, "peut gober les belles choses de la nature (...), et le fait de pouvoir enfanter lui donne sa force parce qu’avant la naissance de l’enfant, elle sent la vie à l’intérieur d’elle-même."
La femme "n’est pas à négliger, son intelligence est due à cette finesse et cette intuition d’écouter le monde", a ajouté la romancière sénégalaise, qui avait à ses côtés la réalisatrice et activiste américaine Diana McCarthy et la journaliste et éditrice française d’origine camerounaise Kidi Bebey.
La première édition des "Sabbar artistiques" a été présidée par l’ambassadeur d’Allemagne au Sénégal, Stéphan Röken.