DES ORGANISATIONS FEMINISTES PRECONISENT LA MODIFICATION DU CODE DE LA FAMILLE
Hausse de l’âge du mariage - Au Sénégal, dans le code de la famille, une mineure peut être mariée. Dans son article 11, il est écrit que le mariage est autorisé à partir de 16 ans, là où l'âge majeur est de 18 ans.
L’âge légal du mariage devrait être revu à la hausse de 2 ans pour permettre de lutter contre les divorces précoces, souvent dus à l’immaturité de la nouvelle épouse. C’est le plaidoyer porté par 25 organisations féminines qui se sont retrouvées à Saly du 25 au 26 courant, pour demander un renforcement des droits de la femme.
Au Sénégal, dans le code de la famille, une mineure peut être mariée. Dans son article 11, il est écrit que le mariage est autorisé à partir de 16 ans, là où l'âge majeur est de 18 ans. Le fait que les filles entrent dans la vie conjugale entraîne très souvent des problèmes de ménage qui peuvent aboutir à des divorces précoces, soulignent les organisations féminines. Pour obtenir gain de cause, Oumy Kaltoum Sarr, chef de projet voix et leadership des femmes, a soutenu qu’on devrait revoir le code de la famille. «Si nous avons aujourd’hui une loi comme la parité et d’autres défis comme l’harmonisation de certains textes, il y a aussi d'autres défis qui attendent. C'est des questions relatives aux plaidoyers comme le relèvement de l’âge du mariage dans le code de la famille en son article 11 sur qui nous proposons que cela passe à 18 ans. La paternité pour les enfants naturels est un fléau qui est là et il y a beaucoup d'apatrides dans ce pays ; donc il faut qu’on arrive à avoir une réponse institutionnelle», a-t-elle soutenu.
Allant dans le même sens, Fatou Fall Mbossé estime que cela permettrait de réduire les cas de divorce dont sont souvent victimes les jeunes couples. Toutefois, clarifiant sa position, elle soutient que c’est juste le fait que la vie conjugale se soit métamorphosée avec la modernisation. Avant, les jeunes couples vivaient dans de grandes familles où les parents et le voisinage avaient un rôle d’accompagnement. Malheureusement aujourd’hui, soutient-elle, avec la modernisation, les jeunes couples vivent dans des appartements et à la moindre erreur, ils divorcent et les familles se disloquent. «L’âge légal du mariage doit passer de 16 à 18 ans. Nous pensons que c’est une bonne chose parce que le constat est que quand on donne en mariage une fille à bas âge, elle n’est pas préparée mentalement, physiquement et psychologiquement, or cela joue dans le mariage. Aujourd’hui, nous ne sommes plus à l’époque où les tantes, les grand-mères étaient dans la même concession, nous sommes à l’époque de la famille nucléaire. Et dans ces conditions où les couples sont dans les appartements, au moindre problème ils divorcent. Or, ce n’est pas ce dont on a besoin pour une famille car cela handicape aussi bien la femme que la famille. Cet âge pour le mariage est un problème», martèle la présidente de l’APPRES représentant les 25 organisations.
Outre l’âge du mariage, il y a le problème des enfants apatrides. Certains hommes qui refusent de reconnaître leurs enfants leur causent des difficultés pouvant avoir des conséquences sur leur apprentissage. Pour ces enfants qui ont des extraits de naissance sur lesquels le nom du père ne figure pas, même épargnés de toute difficulté au cycle primaire, un problème psychologique survient le plus souvent dès l’instant qu’ils atteignent le niveau secondaire. Du coup, ils deviennent victimes d’un acte dont ils ne sont pas responsables. C’est pourquoi, soutient Fatou Fall, seuls les enfants qui vivent cette triste situation en sont vraiment conscients.