LE HARO DE DAKAR CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Dans la capitale sénégalaise, Dakar, s’est tenue hier, jeudi 10 novembre, la Conférence africaine sur la masculinité positive.
La Conférence africaine sur la masculinité positive qui s’est tenue à Dakar hier, jeudi 10 novembre, a été l’occasion pour les participants d’appeler à l’arrêt des violences contre les femmes et les filles. Le président de la République, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (Ua) et la président de la Commission de ladite organisation, Moussa Faki Mouhamat, ont tous les deux dénoncé les préjugés qui maintiennent les femmes dans une violence injustifiée.
Dans la capitale sénégalaise, Dakar, s’est tenue hier, jeudi 10 novembre, la Conférence africaine sur la masculinité positive.
Venu présider la rencontre, le chef de l’Etat, Macky Sall, par ailleurs président de l’Union africaine (Ua), a plaidé pour un changement de comportement. «Nous sommes ici pour susciter une prise de conscience, mais aussi pour agir contre toutes formes de violences à l’endroit des femmes et des filles. N’oublions surtout pas que cette violence n’est pas que physique. Elle est aussi morale, par le harcèlement, des menaces, des insultes et autres propos désobligeants ou humiliants qui blessent autant sinon plus que les violences physiques. Lutter contre ces pratiques d’un autre âge est d’autant plus juste et légitime qu’aucune religion, qu’aucune loi, aucune règle sociale ne fait l’apologie de la violence contre un être humain», dit-il.
Selon toujours Macky Sall, «Il ne saurait y avoir de fondement légal ou moral à la violence, sous quelque forme». Il importe, dès lors, une implication de tous. «Tous ensemble, pouvoirs publics, leaders religieux, nous pouvons décentraliser jusqu’au niveau le plus de notre société, pour extirper cette forte conviction que l’homme doit être au-dessus de la femme», soutient-il. Donc les sévices doivent être bannis. «Ça suffit, la brutalité, la maltraitance, le harcèlement, les brimades, les insanités, les viols. Il faut agir pour que (cesse) cette omerta du silence, en temps de paix comme en temps de guerre», recommande-t-il. Parlant toujours de cette violence contre les femmes et les filles, le président Macky Sall d’affirmer : «Il faut une évolution des esprits, d’abord ceux des femmes et des filles envers elles-mêmes et ceux des hommes envers les femmes et les filles, pour conforter l’égalité en droit et la complémentarité sociale hommes femmes».
CONVENTION SUR LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : DAKAR TRACE LA VOIE… POUR «UNE TOLERANCE ZERO»
Cette rencontre de Dakar, espère-t-il, constituera un moment fort dans la lutte contre les violences faites aux femmes en Afrique. «Après la conférence de Kinshasa l’année dernière, dont la déclaration et l’appel à l’action ont été endossée par le sommet de l’Union africaine (Ua), en février dernier, la voie est tracée pour l’élaboration d’une Convention sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Lors d’un prochain sommet, nous aurons déjà cette Convention sur la table des chefs d’Etats. Dakar doit capitaliser cette dynamique pour que cette rencontre ne soit pas un effet de mode, mais de catalyseur d’énergie positive à l’échelle nationale et continentale pour une tolérance zéro contre les violences faites aux femmes», a déclaré le chef de l’Etat. Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mouhamat, est du même avis. «Dakar se veut être une occasion de revisiter les acquis de la conférence de Kinshasa», avance-t-il.
La lutte contre les violences faites aux femmes n’est pas un combat gagné d’avance. «Un défi est encore énorme. Nous devons travailler ensemble pour dire aux hommes d’arrêter leur façon humiliante de faire», conseille-t-il.
Moussa Faki Mouhamat est convaincu que «la situation de la femme africaine reste encore préoccupante, à cause des nombreuses violences qu’elles subissent, surtout en temps de conflits, mais aussi des préjugés». Et pourtant, dit-il, «les violences ne peuvent aucunement être justifiées par des croyances traditionnelles et religieuses», confirme-t-il, pour corroborer la position du président de la République, Macky Sall.