L’EGALITE DE GENRE AU SEIN DES ARMEES SENEGALAISES EN MARCHE
La Gendarmerie nationale a rendu hommage à ses «amazones», ses femmes «Jambars» dont l’enrôlement de la première promotion en octobre 2006 aura consacré l’effectivité de la féminisation des Forces Armées sénégalaises
Ça allait passer inaperçu, à cause de la coïncidence avec le Gamou. 15 ans de présence «révolutionnaire» dans le secteur de la paix et de la sécurité, ça se fête. La Gendarmerie nationale a rendu hommage à ses «amazones», ses femmes «Jambars» dont l’enrôlement de la première promotion en octobre 2006 aura consacré l’effectivité de la féminisation des Forces Armées sénégalaises, après les premiers jalons déjà posés en 1984 par l’accueil de filles à l’École militaire de santé (EMS).
«Déjà 15 ans ! (...) Joyeux anniversaire et bravo à nos femmes Jambars», lit-on dans une note du département de la communication de la Gendarmerie nationale sur les 15 années de présence remarquée du personnel féminin dans les effectifs des Forces de défense et de sécurité au Sénégal. «En effet, depuis 2006, avec l’admission de jeunes filles à la Gendarmerie, les Forces Armées sénégalaises sont en train de faire des efforts significatifs en matière de réduction des inégalités de genre, conformément à ses engagements régionaux et internationaux.
A ce titre, l’intégration des femmes dans la Gendarmerie répond aux orientations des Nations Unies pour assurer l’égalité des hommes et des femmes dans le secteur de la paix et de la sécurité», renseigne la même source. 19 octobre 2006 - 19 octobre 2021 ; le premier jour d’école pour les premières filles futures gendarmes sénégalaises remonte à 15 déjà. Car c’est cette journée du jeudi 19 octobre 2006 que le Commandement a intégré les premiers membres de son personnel féminin à l’Ecole de Formation de la Gendarmerie nationale de Ouakam. Recrutées avec un niveau minimal du Brevet de fin d’études moyennes (BFEM), la première vague de filles admises dans l'Institution sera une promotion attendue aussi bien par le Commandement que par les Sénégalais, après une formation militaire et professionnelle de deux (02) ans à l’issue de laquelle ces premières gendarmes sénégalaises ont officiellement occupé ou été affectées à des postes.
Issues des milieux les plus divers de la société sénégalaise, ces jeunes filles ou dames, sont entrées par la grande porte de l’histoire des Forces Armées sénégalaises, étant de la première promotion d'Elèves sous-officiers féminins. Après les premiers jalons de la féminisation des Forces Armées sénégalaises posés en 1984 par l’accueil de filles à l’École militaire de santé (EMS), et à la Gendarmerie en 2006 avec cette première promotion d'Elèves sous-officiers, recrutées par appel ouvert aux jeunes filles sénégalaises, la messe est ainsi dite pour une marche vers une égalité de genre au sein des Armées sénégalaises. Et c’est le Décret N°2006-515 du 9 juin 2006 de l’ancien président Abdoulaye qui est a accéléré cette révolution en genre dans les effectifs des Forces Armées sénégalaises.
REDUCTION DES INEGALITES DE GENRE DANS LES FORCES ARMEES : Le Décret N°2006-515, base d’un virage révolutionnaire
L’ouverture du personnel des Forces Armées aux filles et aux femmes trouve son fondement juridique, entre autres, dans le Décret N°2006-515 du 9 juin 2006 portant recrutement exceptionnel et à titre transitoire de personnel féminin dans la Gendarmerie. Le texte signé par l’ancien président Abdoulaye Wade, indique, en son article premier : «Un recrutement exceptionnel et transitoire d’élèves sous-officiers de Gendarmerie est ouvert aux jeunes filles de nationalité sénégalaise, titulaires au moins du Diplôme de fin d’études moyennes (D.F.E.M.) ou de tout autre diplôme admis en équivalence».
Et le document de préciser, dans l’article 2 que «Les candidates devront en outre remplir les conditions fixées par l’article 19 du décret 79-050 du 11 janvier 1979, exception faite de l’âge, de la taille, des diplômes et de la situation matrimoniale. Elles doivent être célibataire sans enfant, avoir une taille minimum de 1,60 mètre et être âgé de 18 ans au minimum et 21 ans au maximum, à la date du dépôt de la candidature. Cet âge peut être porté à 24 ans au plus pour les titulaires d’une licence de l’enseignement supérieur ou de tout autre diplôme admis en équivalence».
Toutefois, encadre le texte, «Le nombre de candidates à recruter est fixé par le Ministre des Forces Armées» (article 5). Dans l’article 6, il est écrit que «Les candidates admises effectuent leur service militaire au titre de la Gendarmerie en qualité d’engagée volontaire. Elles contractent un engagement volontaire de deux ans au titre de cette Arme».
Et l’article 7 de relever : «Incorporées à l’Ecole de Formation de la Gendarmerie, elles y suivent une préparation militaire et professionnelle d’une durée de deux ans à l’issue de laquelle elles sont nommées au grade et à l’emploi de gendarme», détaille-t-on dans le décret qui soumet, pendant la durée de la formation, les élèves gendarmes féminins au règlement intérieur de l’Ecole de Gendarmerie, conformément à son article 8.