HARO CONTRE L'HÉCATOMBE DES FEMMES À ZIGUINCHOR
Les femmes sont la cible d'une vague de violence sans précédent, avec trois meurtres recensés depuis février. Le dernier en date, celui d'Awa Cissé, une femme enceinte, suscite une vive émotion
C’est l’assassinat de Madame Awa Cissé en état de grossesse retrouvée morte dans sa chambre à Kafountine le 28 juin dernier, qui a surtout exacerbé la colère chez les femmes de la région de Ziguinchor qui ont décidé de monter au créneau. Cette agression mortelle, la treizième depuis février 2024 dans cette localité de Kafountine, a fini de plonger ces femmes dans une psychose totale.
Et dans une déclaration faite hier, dimanche 6 juillet à Ziguinchor, ces femmes regroupées autour de différentes organisation féminines condamnent ce qu’elles qualifient de pure barbarie. « La plate-forme des femmes pour la paix en Casamance et l’ensemble des organisations signataires dénoncent avec la dernière énergie ces atteintes graves à la dignité et la vie humaine des citoyens de ce pays », a déclaré Madame Ndéye Marie Thiam, Coordonnatrice de cette plateforme des femmes. Elle ajoute : « Nous faisons cas de l’urgence sécuritaire pour les femmes et filles de Kafountine mais aussi de toute la région. Nous exigeons que l’Etat du Sénégal, l’administration territoriale et les autorités locales créent les conditions pour que Kafountine et environs soient une zone sûre où les populations jouissent pleinement de leur droit de protection. Nous exprimons notre solidarité et notre empathie à l’endroit des survivantes de cette série de violence contre d’honnêtes citoyens».
Ces femmes qui interpellent avec fermeté le Président de la République du Sénégal Bassirou Diomaye Faye et les autorités judiciaires à la hauteur des menaces de chaque femme, fille vivant dans la région de Ziguinchor.
Depuis le mois de février 2024, douze cas de violences physiques et sexuelles ciblant uniquement des femmes ont été dénombrés dans la seule localité de Kafountine dans le département de Bignona. Les sévices infligées aux survivantes sont d’une telle gravitée qu’elles ont été évacuées à Ziguinchor ou Dakar, constatent ces femmes qui appellent les populations à la vigilance et au civisme pour une protection de tous, peut-on lire dans cette déclaration des organisations féminines de Ziguinchor.