LA CPI DÉNONCE DES MENACES CONTRE SON ENQUÊTE ISRAÉLO-PALESTINIENNE
Dans un communiqué alarmant publié vendredi, la Cour pénale internationale (CPI) a dénoncé les "tentatives d'entraver, d'intimider ou d'influencer indûment ses responsables" et appelé à une "fin immédiate" de ces agissements
(SenePlus) - Dans un communiqué alarmant publié vendredi, la Cour pénale internationale (CPI) a dénoncé les "tentatives d'entraver, d'intimider ou d'influencer indûment ses responsables" et appelé à une "fin immédiate" de ces agissements, selon les dépêches de l'AFP. Sans désigner nommément les auteurs de ces menaces, la mise en garde vise manifestement Israël, dans un contexte de vives tensions autour de l'enquête ouverte par la Cour sur d'éventuels crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens.
"Cette indépendance et cette impartialité sont toutefois mises à mal lorsque des individus menacent de prendre des mesures de représailles contre la Cour ou contre le personnel de la Cour" en lien avec des "décisions" relevant de son mandat, a ainsi déploré le bureau du procureur en chef Karim Khan, cité par l'AFP.
Les services de M. Khan ont refusé de préciser qui était visé, mais tout porte à croire qu'il s'agit bien d'Israël. Comme l'a rapporté Le Monde, "des responsables israéliens ont déclaré au New York Times s'attendre à ce que la CPI délivre des mandats d'arrêt contre des membres du gouvernement israélien en lien avec les opérations militaires menées par Israël à Gaza".
Le président israélien Isaac Herzog a d'ores et déjà dénoncé "un danger pour les démocraties" si des dirigeants israéliens étaient inculpés par la Cour. Une étape que le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a jugé viser à "menacer les dirigeants et soldats d'Israël, essentiellement pour paralyser la capacité d'Israël à se défendre", selon les informations du quotidien français.
Signe des tensions extrêmes, la Maison Blanche elle-même, pourtant très critique de l'enquête de la CPI, a dû condamner "toute menace ou intimidation de responsables publics, dont des fonctionnaires de la CPI". Tout en rappelant que "les Etats-Unis ne soutiennent pas cette enquête" qu'ils jugent hors de leur ressort, comme l'a rapporté l'AFP.
Ce bras de fer inédit entre la Cour pénale internationale et l'Etat hébreu, sur fond d'escalade militaire à Gaza, illustre les défis croissants dans la mise en oeuvre de la justice pénale internationale. La menace de représailles brandie par Israël constitue une attaque sans précédent contre l'indépendance et l'autorité d'une institution certes imparfaite, mais gardienne des principes universels du droit humanitaire.