NIGERIA: L'UNICEF ACCUSÉE D'ESPIONNAGE POUR BOKO HARAM
"Nous disposons d'informations crédibles selon lesquelles certains d'entre eux se livrent à des pratiques pernicieuses, susceptibles de nuire à la lutte contre le terrorisme, car ils entraînent des espions qui soutiennent les insurgés" Colonel de l'armée
Lagos-L'armée nigériane a annoncé vendredi qu'elle avait "suspendu" les activités du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), dans le nord-est du pays, ravagé par l'insurrection islamiste de Boko Haram, accusant certains de ses membres d'espionnage en faveur des jihadistes.
"Nous disposons d'informations crédibles selon lesquelles certains d'entre eux se livrent à des pratiques pernicieuses, susceptibles de nuire à la lutte contre le terrorisme, car ils entraînent des espions qui soutiennent les insurgés", a déclaré le colonel Onyema Nwachukwu, dans un communiqué.
"En conséquence, les opérations de l'Unicef sont suspendues dans le nord-est jusqu'à nouvel ordre", a-t-il ajouté.
Il n'a pas été possible d'obtenir une réaction de l'Unicef dans l'immédiat.
Mais Amnesty International a condamné cette décision, dans laquelle elle voit une tentative pour "intimider les organisations humanitaires internationales".
"L'accusation est absurde. Et la suspension des activités de l'Unicef va seulement aboutir à priver de l'aide humanitaire dont ont besoin ceux dont la vie a été dévastée par le conflit avec Boko Haram", a estimé Osai Ojigho, directeur d'Amnesty au Nigeria, qui demande l'annulation immédiate de cette mesure.
L'insurrection de Boko Haram a fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de déplacés dans le nord-est du Nigeria depuis 2009, provoquant une très grave crise humanitaire dans la région du lac Tchad.