LA FIN DES POURSUITES CONTRE BOUGANE GUÈYE ET CIE AU MENU DE LA PRESSE DU JOUR
Un petit air d’apaisement souffle vendredi sur les quotidiens, après le classement sans suite des dossiers judiciaires de personnalités politiques et médiatiques considérées comme des contempteurs du régime en place.
Dakar, 4 oct (APS) – Un petit air d’apaisement souffle vendredi sur les quotidiens, après le classement sans suite des dossiers judiciaires de personnalités politiques et médiatiques considérées comme des contempteurs du régime en place.
Le Soleil, à l’image de la plupart des quotidiens, rapporte que le parquet a abandonné les poursuites initiées contre Bougane Guèye Dany, Cheikh Yérim Seck et Kader Dia. Ils ont tous les trois “recouvré la liberté après que leurs dossiers respectifs ont été classés sans suite”.
“Le procureur de la République en toute indépendance”, se satisfait le quotidien Yoor-Yoor en parlant de cette décision du parquet de classer sans suite ces trois dossiers classés par de nombreux quotidiens classent dans la catégorie des “délits d’opinion”.
Rewmi quotidien, un peu sur le même ton que Yoor-Yoor, affiche : “Le procureur arrête tout”. “Tout est bien qui finit bien”, commente le quotidien L’As, selon lequel l’Etat “lâche du lest”.
“Les autorités étatiques ont finalement desserré l’étau en libérant Bougane Guèye Dany, Cheikh Yérim Seck et le chroniqueur à la Sen Tv, Kader Dia”, avance le journal, ajoutant que c’est “une manière sans doute pour le tandem Diomaye-Sonko de redorer leur image que les arrestations commencent à ternir”. Si Vox Populi parle d’un “vent de détente”, il insiste dans le même temps sur “l’intangibilité de la liberté de presse” et d’opinion, comme réaffirmé par la coordination des associations de presse (CAP), en lien avec ces affaires.
Bès Bi Le jour, un peu soulagé, constate que “c’est la décrispation” après “la série d’arrestations notée ces derniers jours, et qui ont soulevé une vague de réactions”.
“Vent d’apaisement, défi à l’autorité ou application rigoureuse de la loi ?”, se demande le quotidien Les Echos, évoquant la décision du procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, lequel “marque son territoire”, selon le journal.
L’info s’intéresse davantage à la réaction du mouvement Y’ en a marre, qui “sort du bois” pour s’indigner de cette “vague d’arrestations pour délits d’opinion”.
Les leaders de ce mouvement citoyen créé en janvier 2011 par notamment de rappeurs, journalistes et étudiants, affirment qu’ils ne comptent pas accepter pour le régime actuel ce qu’ils refusé aux précédents régimes d’Abdoulaye Wade et Macky Sall, rapporte cette publication.
“Ce qu’on a vu ces derniers jours ne va pas dans le sens d’apaiser la démocratie”, déplore Alioune Sané, un des leaders du mouvement Y’en a marre, très influent au sein des couches populaires, et dont les propos sont relayés par L’info.
Selon cette publication, les membres du mouvement disent d’autant plus regretter ces poursuites “qu’il y a six mois en arrière, on n’aurait pas cru qu’au Sénégal, un opposant serait arrêté à quelques semaines des élections législatives pour des ‘délits d’opinion'”.
En conséquence, Y’en a marre est “rouge de colère”, souligne Walfquotidien. “On ne peut pas vivre dans une république politico-judiciaire. Nous revivons le même système judiciaire, les mêmes méthodes que celles des régimes précédents”, clame Thiat, un autre des leaders du mouvement, cité par Walfquotidien