LES KHALIFISTES VONT S’ERIGER EN BOUCLIERS
LEVEE DE L’IMMUNITE PARLEMENTAIRE DE KHALIFA SALL
L’installation de la commission ad hoc devant statuer sur la demande de levée d’immunité de Khalifa Sall révolte sérieusement les partisans du maire de Dakar. ils l’ont fait savoir, hier, dans le cadre des vendredis rouges qu’ils organisent chaque semaine depuis son incarcération. Décrivant la 13ème législature comme «l’Assemblée de la honte», Bamba Fall et Cie comptent s’ériger en boucliers pour empêcher la levée de l’immunité parlementaire du maire de la capitale.
Malgré l’installation de la commission ad hoc devant statuer sur le sort de Khalifa Sall incarcéré dans l’affaire la caisse d’avance de la mairie de Dakar, ses partisans n’abdiquent pas. Hier lors de leur rassemblement hebdomadaire dénommé «Vendredis rouges», Bamba Fall et Cie ont manifesté leurs dégouts et colère contre le président de l’Assemblée Nationale, Moustapha Niass et des députés de la majorité. Bamba Fall n’a pas mis de gants pour tirer à boulets rouges ces derniers. «Dans une République, quand l’Assemblée nationale est chargée de violer ses propres lois qu’elle a votées, cela devient grave. Je ne reconnais plus Moustapha Niass, il déshonore le peuple. Ces députés ne méritent pas le titre d’honorable. Nous avons une majorité mécanique, une majorité de la honte», fulmine le maire de la Médina, Bamba Fall. Très remonté contre les dispositions prises pour la levée de l’immunité parlementaire de son ami, Bamba Fall dénonce la manière dont le régime gère le dossier en escamotant toutes les procédures. C’est la raison pour laquelle dit-il, «Moustapha Niass n’a pas voulu de débat lors de l’installation de la commission ad hoc». A l’en croire, «le combat n’est plus un combat politique, mais c’est une bataille républicaine et citoyenne parce nous défendons aujourd’hui la même chose que ce nous défendions le 23 juin».
OUSMANE SONKO : «J’AI DIT A SEYDOU DIOUF QU’IL DEVRAIT AVOIR HONTE»
Abondant dans le même sens, Ousmane Sonko qui prenait part à cette rencontre a également descendu en flammes le régime du Président Macky Sall. Convaincu que Khalifa Sall est victime d’un acharnement politique, le leader de Pastef les Patriotes pense qu’on ne peut pas poursuivre quelqu’un par rapport à l’usage qu’il fait de ces fonds politiques. Si l’on retient Khalifa Sall dans les liens de la détention à cause de sa gestion de la Caisse d’avance, on doit immédiatement, toute de suite et maintenant appréhender le Président Macky Sall qui dispose de plus de 10 milliards Fcfa qu’il utilise de la même manière. Et Ousmane Sonko d’ajouter : «il y a également sa femme qui joue au bon samaritain en distribuant de l’argent de gauche à droite. Le Président Moustapha Niass dispose aussi de sa caisse qu’il utilise comme bon lui semble».
En effet, Ousmane Sonko considère qu’il n’y avait pas de quoi appréhender un maire de la capitale et s’empresser pour mettre en branle une procédure de levée d’immunité parlementaire. Pour l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines, le maire est élu au suffrage universel au même titre que les députés et le Président de la République. Mais au Sénégal, souligne- t-il, «on peut prendre un maire à tout moment, le mettre en prison et continuer comme si de rien était». Pour le leader de Pastef, il n’y avait pas d’urgence pour le procureur si ce n’est d’empêcher Khalifa Sall de battre campagne lors des dernières législatives. «Dès l’installation de la 13ème législature, les députés de l’opposition ont saisi le Président Niasse, d’abord le jour de l’installation de la nouvelle Assemblée, une motion avait été déposée et la majorité avait refusé que l’on en discute. Ensuite, les députés du Pur ont adressé une correspondance rendue publique au président de l’Assemblée Nationale que les poursuites cessent et que l’immunité parlementaire soit levée. Lors du passage du ministre de la Justice en commission technique, je l’avais interpellé sur le dossier et il avait indiqué que personne ne l’entendra se prononcer sur le dossier Khalifa Sall parce que c’est un dossier en cours, mais plus tard je l’ai entendu se prononcer sur ce dossier. Il a fallu que le procureur saisisse le ministre de la Justice pour que ce dernier saisisse à son tour le Président de l’Assemblée nationale pour qu’immédiatement, avec un empressement que personne ne comprend, on nous convoque pour nous parler de la levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall. C’est pour cela que j’ai dit à Seydou Diouf qu’il devait avoir honte de lui parce qu’il n’aurait pas aimé, s’il était à la place du maire de Dakar, que son dossier soit traité de cette manière».
Embouchant la même trompette, Doudou Wade a craché du feu sur le régime et le président de l’Assemblée. «Le Président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse, Mamadou Seck et Pape Diop ont tous disposé de fonds politiques», informe l’ancien parlementaire qui aoute que la Caisse d’avance est un instrument de paiement comme les carnets de chèques et les virements. «Quand le ministre des Finances octroie des fonds sur délibération de la mairie à un maire et dit que tu dois justifier ces fonds auprès du ministre chargé des collectivités locales, cela montre que ces fonds appartiennent au maire et c’est des fonds politiques», explique Doudou Wade qui invite Sitou Touré, expert de la décentralisation à faire comme Mamadou Diop afin d’éclairer les Sénégalais sur le contrôle que luimême effectuait sur les dépense diverses. Le seul sort de Khalifa Sall, selon Doudou Wade, c’est de ne pas avoir épousé la voie choisie par Tanor Dieng et d’être les esclaves de Macky Sall dans Benno Book Yaakar (Bby).