LA STYLISTE QUI PERPÉTUE L'ÉLÉGANCE SAINT-LOUISIENNE
Originaire de Saint Louis, résidant et créant à partir de cette ville historique, Rama Diaw a, depuis sa plus tendre enfance, trempé dans l’art - Déterminée et talentueuse, elle conçoit la mode comme un moyen d’expression artistique à part entière
Originaire de Saint Louis, résidant et créant à partir de cette ville historique, Rama Diaw a, depuis sa plus tendre enfance, trempé dans l’art. Déterminée et talentueuse, elle conçoit la mode comme un moyen d’expression artistique à part entière. Avant son envol pour l’Allemagne et l’Africa Festival où elle déploiera ses couleurs en mai, entretien avec une entrepreneure de l’esthétique.
Depuis combien de temps êtes-vous styliste ?
J’exerce ce métier depuis 2006, autodidacte, j’ai d’abord travaillé avec un tailleur voisin du domicile familial, puis j’ai poursuivi ma formation lors de voyages en Asie et en Europe. Ces voyages ont contribué à mon inspiration.
Comment en êtes-vous venue à ce métier ?
J’ai commencé dès l’adolescence à créer ma première ligne de vêtements, car je souhaitais avoir des tenues personnalisées, puis à fabriquer quelques pièces pour des amies ; dont une collection de maillots de bain, dont j’ai encore le souvenir ! Avec un père artiste peintre, je baignais dans un environnement culturel haut en couleurs, où la création avait toute sa place.
Quel genre de vêtements fabriquez-vous ? Africain, européen, mixte des deux ?
Je crée pour des femmes modernes, cosmopolites, urbaines et donc ouvertes au monde. C’est pour cela que j’ai plaisir à mélanger les tissus , en faisant la part belle aux étoffes africaines et en favorisant des coupes très contemporaines.
Plutôt styliste pour hommes ou pour femmes ?
Pour les femmes avant tout, même si j’ai cette année une mini collection hommes, essentiellement d’accessoires : cravates et nœuds papillons. Un clin d’œil d’harmonie, car j’utilise pour cette gamme les mêmes étoffes [que pour les tenues des femmes ndlr] … et pour donner à mes clientes le plaisir d’offrir ! J’ai aussi fait le choix d’élargir l’offre féminine avec les accessoires de maroquinerie et de cordonnerie.
Qu’est-ce qui vous plait dans ce métier ?
Avant tout, la création et le renouveau permanent que cela engendre, car je sors aujourd’hui deux collections annuelles. Mais c’est aussi un métier de contacts : avec les fournisseurs partenaires, les mannequins, les clientes, et j’apprécie ces échanges quotidiens qui sont des moments de bonheur.
Quelles sont vos matières préférées ?
Je les aime toutes ! Mon choix est de faire une alliance originale des tissus traditionnels africains, et de matériaux plus modernes, comme le stretch par exemple, mais aussi le lin ou la soie.
A quels défilés avez-vous déjà participé ?
J’ai eu la chance de participer à plusieurs défilés ces dernières années et plusieurs fashion weeks : celle de Dakar bien sûr, mais aussi celle de Vienne en Autriche et celle de Ténériffe. J’ai aussi organisé plusieurs défilés privés, dont j’ai assuré la mise en scène. Je suis très heureuse d’avoir été conviée à créer des événements pour l’ouverture du musée de la photographie à Saint-Louis, en fin d’année passée, et plus récemment pour l’exposition « CA Kanam » au siège d’Eiffage Sénégal , qui mettait en valeur la nouvelle scène de la peinture sénégalaise.
Trouvez-vous le métier de styliste suffisamment valorisé en tant que métier artistique ?
Tout métier est difficile et demande de la ténacité, de l’engagement. En ce qui concerne la valorisation artistique, je suis contente de voir, que les scénarios des défilés sont de plus en plus élaborés, d’un grand esthétisme, et que nous avons de plus en plus carte blanche dans leur mise en scène. Mes derniers défilés, étaient d’ailleurs plus des performances, qui ont été très bien accueillies. L’univers de la mode est un univers d’émotions.
Quelle est votre actualité ?
Le lancement de la nouvelle collection TWOcouleurs, lors d’un pop up store dont j’annoncerai la date sur Facebook, la préparation de ma participation à l’Africa Festival de Wurzburg en Allemagne au mois de mai …..Et qui sait une performance lors de la biennale d’art contemporain ?